• Blog de colinearcenciel :BIENVENUE DANS MON MONDE MUSICAL, UN MERVEILLEUX COMPOSITEUR : ANTONIO VIVALDI XXV

    Charles VI, empereur Autriche,

    Tableau de Martin van Mytens le jeune

    L’empereur avait en vue de faire du port franc de Trieste, possession autrichienne au fond de l’Adriatique, la porte des territoires autrichiens et de l’Europe centrale vers la Méditerranée, et donc de concurrencer directement Venise qui jouait ce rôle depuis des siècles.

    Il était venu sur place pour établir les bases de ce projet, et rencontra le compositeur à cette occasion — on ne sait où exactement. Le séjour de Vivaldi auprès du souverain aurait pu durer deux semaines, selon une lettre de l’abbé Conti à Madame de Caylus, qui rapporte : « l’empereur a entretenu longtemps Vivaldi sur la musique ; on dit qu’il lui a plus parlé à lui seul en quinze jours qu’il ne parle à ses ministres en deux ans ». L’empereur fut certainement enchanté de cette rencontre : il donna à Vivaldi « beaucoup d’argent », ainsi qu’une chaîne et une médaille d’or, et il le fit chevalier.

     On ne sait pas, toutefois, si cette rencontre fut suivie d’un possible séjour à Vienne voire à Prague, d’un engagement officiel ou d’une promesse de poste dans la capitale impériale.

    Ces années d’intense activité furent suivies d’une nouvelle période où les faits et gestes de Vivaldi sont pratiquement inconnus, à part son déménagement en mai 1730 dans une maison près du Palazzo Bembo, dont les fenêtres donnaient sur le Grand Canal ; période pendant laquelle le compositeur voyagea probablement à travers l’Europe, ne reparaissant à Venise qu’à partir de 1733.

    Peu d’œuvres sont datables de manière sûre des années 1729 et 1730. Les quelques opéras composés jusqu’en 1732 furent montés hors de Venise (Alvilda, Regine dei Goti à Prague et Semiramide à Mantoue en 1731, La Fida Ninfa à Vérone et Doriclea à Prague en 1732).

     

     

    Par cette oeuvre La Fida Ninfa RV, nous reconnaissons les accents typique à l'oeuvre merveilleuse

    d'Antonio Vivaldi

     

    La fida ninfa est un opéra d'Antonio Vivaldi dont vous entendez un extrait ci dessus. Après un long chantier d'une douzaine d'années, le nouveau Theatro Filarmonico fut prêt pour l'inauguration en 1730  avec la représentation de La fida ninfa dans une version mise en musique par Orlandini. L'inauguration fut repoussée de deux années et donc la cérémonie fut interdite par le pouvoir vénitien. La Philharmonique de Vérone passèrent commande d'une nouvelle version de La fida ninfa à Vivaldi qui travailla sur ce texte écrit trente ans auparavant par le marquis Maffei.  Ce dernier dépensa lui-même des sommes importantes pour monter l'opéra et organiser les festivités de l'inauguration.

     

    Résultat de recherche d'images pour "le marquis Maffei"

     

     

    Le Marquis Scipione Maffei (1675 à 1755), italien  écrivain et critique d'art italien, auteur de nombreux articles et pièces de théâtre

    L'œuvre de Vivaldi rencontra le succès et grâce aux liens tissés à cette occasion, l'Académie de Vérone confia au compositeur la fonction d'impresario du théâtre en 1735. 

     

     


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  • Antonio Vivaldi commence sa vie impétueuse en naissant le jour d'un tremblement de terre. De constitution malingre, il manqua de mourir au berceau et fut baptisé en urgence le jour de sa naissance, par la sage-femme elle-même.
     
    Antonio Vivald devint prêtre en 1703. Il était surnommé le « prêtre roux » car il avait des cheveux de couleur blond vénitien.
     
    Dès 1704, il fut suspendu de ses fonctions et obligations reliées à la prêtrise pour raisons médicales ce qui lui permit de se consacrer entièrement à la musique.

    En 1871 furent découvertes et publiées les lettres de Vivaldi au marquis Guido Bentivoglio, rare collection d’autographes témoignant de sa vie de musicien et d’entrepreneur, jetant aussi quelque lumière sur sa personnalité.

    À l’orée du XXe siècle Arnold Schering, ayant eu connaissance de pièces conservées à Dresde — où elles avaient probablement été apportées par Pisendel — prit conscience de l’importance déterminante de Vivaldi dans la naissance et le développement du concerto soliste.  En 1905, le célèbre violoniste Fritz Kreisler  fit passer un pastiche de sa composition pour une œuvre de Vivaldi. En 1913, Marc Pincherle décida de consacrer sa thèse de doctorat à ce musicien alors totalement inconnu du grand public. Le travail fut interrompu par la Première Guerre mondiale.

     


     LES MANUSCRITS DE TURIN

    Cependant, la découverte fortuite des manuscrits de Turin  pendant les années 1920-1930 vint opportunément sortir de l’oubli un lot énorme de partitions tant instrumentales que religieuses et lyriques. Bientôt érudits et musiciens commencèrent à s’intéresser réellement à cette œuvre monumentale : établissement de catalogues, édition critique par la maison Ricordi, et interprétation des œuvres, instrumentales dans un premier temps, puis religieuses.

    En 1939 fut organisée à l' Academia Chigiana de Sienne, sous la direction artistique d'Alfredo Caselia et la collaboration d'Olga Rudge et Ezra Pound,  une Settimana Vivaldi (Semaine Vivaldi) où fut représenté l’opéraL’Olimpiade : ce fut la première reprise d’un dramma per musica de Vivaldi depuis deux siècles. D’autres œuvres débutèrent à cette époque leur carrière moderne, entre autres le Stabat Mater et le Gloria RV 589. Mais, la Seconde Guerre mondiale survenant, cette initiative n’eut pas de suite immédiate.

     

    Un extrait d'une LETTRE d'Antonnio Vivaldi datée de décembre 1736.

     

    Voici la lettre qu'écrivit Antonio Vivaldi à Marchese Guido Bentivoglio.

    Excellence,

                      Les sentiments très excellents que votre Excellence a choisi pour conclure votre lettre très estimée me font sentir que votre mémoire est vive et conséquence de votre grande bonté. Je suis incapable d'exprimer la joie qui m'anime à cette lecture. Je ne puis déranger indûment votre Excellence. Permettez-moi de soumettre à votre prudente considération une petite affaire qui a surgit et que j'ai essayé au mieux de ne pas mettre en place.

    Dans un moment d'exubérance l'Abbé Bollani m'a amené à lui promettre d'organiser deux opéras Ginevra et l'Olympiade et d'adapter leurs récitatifs pour son entreprise pour le vil prix de six sequins chacun. Dès son retour à Ferrare, il m'a harcelé pour lui donner Ginevra tout de suite. J'ai immédiatement pris les copies afin de les rassembler et de les envoyer à votre Majesté comme en gage de sincérité : les pièces pour Moro et le ténor sont encore dans ses mains. Dès que j'eus terminé, je reçu encore un ordre me demandant ensuite Demetrio au lieu de Ginevra. J'ai obtenu  de C. ce qui avait été copié (...) Je dois faire savoir à Votre Excellence que j'ai conclu un accord avec l'imprésario qu'il doit payer en plus des six sequins, la copie des pièces instrumentales et pièces vocales. J'avais complètement arrangé Demetrio. J'ai eu l'instrumental et le vocal copié avec obligation de tous de les apprendre par coeur et à tenir trois répétitions. Je l'ai ensuite informé que j'avais dépensé 50 lires pour avoir les pièces instrumentales et vocales de  Ginevra et Demetrio copiées et parcequ'ils comptaient seulement 30 lires pour cela, j'ai alors écrit dix lettres  sans avoir jamais reçu une réponse afin de me payer la différence c'est à dire 20 lires....

    C'est ainsi que l'on voit ici Vivaldi défendre ses oeuvres qui déjà à l'époque étaient très demandées mais de façon à l'exploiter. Ceci est une traduction du début de cette lettre. Il confie ensuite sa situation financière dans les mains de son Excellence afin que celle-ci réagisse à la pression dont il fait l'objet notamment.


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  • Blog de colinearcenciel : BIENVENUE DANS MON MONDE MUSICAL, PURE MERVEILLE : LES QUATRE SAISONS - L'HIVER - ANTONIO VIVALDI

     

    Antonio VIVALDI

    L'été

    Sous la dure saison écrasée de soleil se languit l'homme, se languit le troupeau et s'embrase le pin. Le coucou se fait entendre, et bientôt, d'une seule voix, chantent la Tourterelle et le Chardonneret.

    Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup, Borée s'agite et cherche querelle à son voisin. Le pâtre s'afflige, car il craint l'orage furieux, et son destin.

    A ses membres las, le repos est refusé par la crainte des éclairs et du fier tonnerre, et par l'essaim furieux des mouches et des taons.

    Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies, le ciel tonne et fulmine et la grêle coupe les têtes des épis et des tiges.

     

    L'Automne.

    Par des chants et par des danses, le paysan célèbre l'heureuse récolte et la liqueur de Bacchus conclut la joie par le sommeil.

    Chacun délaisse chants et danses : l'air est léger à plaisir, et la saison invite à la douceur du sommeil.

    Les chasseurs partent pour la chasse aux premières lueurs de l'aube, avec les cors, les fusils et les chiens. La bête fuit, et ils la suivent à la trace.

    Déjà emplie de frayeur, fatiguée par les fracas des armes et des chiens, elle tente de fuir, exténuée, mais meurt sous les coups.

     

    L'Hiver

    Trembler violemment dans la neige étincelante, au souffle rude d'un vent terrible, courir, taper des pieds à tout moment et, dans l'excessive froidure, claquer des dents ;

    Passer auprès du feu des jours calmes et contents, alors que la pluie, dehors, verse à torrents ; marcher sur la glace, à pas lents, de peur de tomber, contourner,

    Marcher bravement, tomber à terre, se relever sur la glace et courir vite avant que le glace se rompe et se disloque.

    Sentir passer, à travers le porte ferrée, Sirocco et Borée, et tous les Vents en guerre. Ainsi est l'hiver, mais, tel qu'il est, il apporte ses joies.

     

     

    Le Printemps

    Voici le Printemps, que les oiseaux saluent d'un chant joyeux. Et les fontaines, au souffle des zéphyrs, jaillissent en un doux murmure.

    Ils viennent, couvrant l'air d'un manteau noir, le tonnerre et l'éclairs, messagers de l'orage. Enfin, le calme revenu, les oisillons reprennent leur chant mélodieux.

    Et sur le pré fleuri et tendre, au doux murmure du feuillage et des herbes, dort le chevrier, son chien fidèle à ses pieds.

    Au son festif de la musette dansent les nymphes et les

    bergers, sous le brillant firmament du printemps.

     

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  • UN PRINCE A VENISE  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 22:21

     

     

    Le personnage de Vivaldi apparaît dans le film « Rouge Venise » tourné parÉtienne Périer en 1989, film retraçant un épisode de la vie de Carlo Goldoni.

    La vie romanesque du compositeur a inspiré un autre film récent, « Antonio Vivaldi, un prince à Venise », coproduction franco-italienne de 2005 sous la direction de Jean-Louis Guillermou avec la participation de Stefano Dionisidans le rôle de Vivaldi, et de Michel Serrault dans celui du patriarche de Venise.

    Un autre film est en préparation sur sa vie, produit par Boris Damast (titre provisoire : « Vivaldi »), le rôle est tenu par Joseph Fiennes ; parmi les autres acteurs figurent Malcolm McDowell, Jacqueline Bisset et Gérard Depardieu.

    Un extrait du Nisi Dominus émeut l'oreille des auditeurs du film Home de Yann Arthus Bertrand.

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    L'INTRODUCTION DU PRINCE A VENISE - ANTONIO VIVALDI  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 22:37

     

    On conserve une cinquantaine d’œuvres de musique religieuse de différents types : éléments de la messe tridentine et leur introduction sur texte libre (Kyrie, Gloria, Credo), psaumes, hymnes, antiennes, motets.

    Les formules vocales sont également diverses : chant soliste (cas général des motets, qui ne sont autres que des cantates sacrées), chœur, solistes et chœur, double chœur. Elles dépendaient de l’institution pour laquelle elles furent composées, soit l’église de la Pietà, où elles étaient interprétées pour un public payant sa place comme pour un concert, soit pour la basilique Saint-Marc dont les tribunes se faisant face avaient donné naissance à la tradition des compositions en double-chœur, soit enfin pour des commanditaires tel le Cardinal Ottoboni.

    C’est pour les besoins de la religion que Vivaldi put donner libre cours à son génie exceptionnel en matière de musique chorale, dont l’emploi à l’opéra était parcimonieux. C’est également dans ce domaine qu’il pouvait utiliser des voix autres que les voix féminines de soprano et de contralto. Ceci distingue cette musique dans sa production : ce sont des œuvres de grande qualité dans lesquelles se marient la tradition polyphonique et le caractère festif et enjoué qui lui est propre. Cependant il n’y fait pas autant figure de novateur que dans ses concertos.

    Les compositions à double chœur sont au nombre de sept (KyrieDomine ad adjuvandum meDixit DominusBeatus virLauda JerusalemMagnificat etSalve regina) : elles constituent, avec le Gloria RV 589 et le Stabat Mater le fonds de ce répertoire, qui jouit depuis les débuts de la « Vivaldi Renaissance » des années 1950, de la faveur des musiciens et du public.

    Quant à l’oratorio Juditha Triumphans, son caractère et sa destination le rapprochent plus de l’opéra, malgré un argument tiré des livres saints.

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    UN COMPOSITEUR EXTRAORDINAIRE : VIVALDI Part Page 706  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 22:53

     

    Antonio Lucio Vivaldi, né le 4 mars 1678 à Venise et mort le 28 juillet 1741à Vienne, est un violoniste et compositeur italien.

    Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps ; il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque, en tant que principal créateur de concertos de soliste, genre initié par Corelli. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable, et peut se mesurer au fait que Bach a adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que d’aucun autre musicien. Son activité s’est exercée dans les domaines de la musique instrumentale — particulièrement violonistique — et de la musique lyrique ; elle a donné lieu à la production d’un nombre considérable de concertos, sonates, opéras, pièces religieuses : il se targuait de pouvoir composer un concerto plus vite que le copiste ne pouvait le recopier.

    Prêtre catholique, sa chevelure rousse le fit surnommer il Prete rosso (« Le Prêtre roux »), sobriquet peut-être plus connu à Venise, que son véritable nom. Comme ce fut le cas pour de nombreux compositeurs du XVIIIe siècle, samusique, de même que son nom, fut vite oubliée après sa mort. Elle ne devait retrouver un certain intérêt auprès des érudits qu’au XIXe siècle, à la faveur de la redécouverte de Jean-Sébastien Bach ; cependant sa véritable reconnaissance a eu lieu pendant la première moitié du XXe siècle, grâce aux travaux d'érudits ou musicologues tels Arnold Schering ou Alberto Gentili, à l'implication de musiciens tels Marc Pincherle, Olga Rudge, Angelo Ephrikianou Alfredo Casella, à l'enthousiasme d'amateurs éclairés comme Ezra Pound.

     

    Aujourd’hui, certaines de ses œuvres instrumentales, et notamment les quatre concertos connus sous le titre « Les Quatre Saisons » comptent parmi les plus populaires du répertoire classique.

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    UN COMPOSITEUR EXTRAORDINAIRE : VIVALDI Part II  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 23:11

     

    Antonio Vivaldi naquit à Venise le vendredi 4 mars 1678.

    Ce jour-là se produisit dans la région un tremblement de terre.

    Il fut ondoyé dès sa naissance par la sage-femme et nourrice Margarita Veronese (soit à cause du séisme, soit parce que la naissance s’était déroulée dans de mauvaises conditions qui pouvaient faire craindre la mort du nouveau-né).

    Lhypothèse selon laquelle il aurait été chétif et fragile dès sa naissance est plausible, car il devait plus tard toujours se plaindre d’une santé déficiente, résultant d’un « resserrement de poitrine » (strettezza di petto) que l’on imagine être une forme d’asthme.

    Le baptême fut complété (par l’exorcisme et les onctions rituelles) deux mois plus tard, le 6 mai 1678, en l’église paroissiale San Giovanni in Bragora dont dépendait le domicile de ses parents, à la Ca’ Salomon, Campo Grande dans le sestiere del Castello (un des six quartiers de Venise).

    Son père, Giovanni Battista Vivaldi (1655-1736) était originaire de Brescia, barbier et violoniste ; sa mère, Camilla Calicchio, fille d’un tailleur, était venue de la Basilicate.

    Ils s’étaient mariés en 1676 dans cette même église et devaient avoir huit autres enfants dont deux moururent en bas âge, successivement : Margherita Gabriella (1680-?), Cecilia Maria (1683-?), Bonaventura Tommaso (1685-?), Zanetta Anna (1687-1762), Francesco Gaetano (1690-1752), Iseppo Santo (1692-1696), Gerolama Michaela (1694-1696), enfin Iseppo Gaetano (1697-?). Antonio devait être le seul musicien parmi les enfants.

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    UN COMPOSITEUR EXTRAORDINAIRE : VIVALDI Part III  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 23:25

     

     

    On avait les cheveux roux de façon héréditaire dans la famille Vivaldi, et Giovanni Battista était nommé Rossi dans les registres de la Chapelle ducale : trait physique dont hérita Antonio et qui devait lui donner son surnom : le prêtre roux.

    Le père avait probablement plus de goût pour la musique que pour son métier de barbier, car on le vit engagé dès 1685 comme violoniste de la basilique Saint Mard, haut lieu de la musique religieuse en Italie dont la célèbre maîtrise était confiée la même année à Giovanni Legrenzi. Il fut, tout comme celui-ci et comme son collègue Antonio Lotti, parmi les fondateurs duSovvegno dei musicisti di Santa Cecilia, confrérie de musiciens vénitiens. 

    A son engagement à la Chapelle ducale, il ajouta à partir de 1689 ceux de violoniste au teatro di San Giovanni Grisostomo et à l’Ospedale dei Mendicanti.

    Antonio apprit le violon auprès de son père, et il se révéla précoce et extrêmement doué. Tôt admis à la Chapelle ducale, il reçut peut-être (aucune preuve positive n’a été retrouvée) des leçons de Legrenzi lui-même.

    Ce ne put être cependant que de courte durée, et l’influence reçue minime, car celui-ci mourut dès 1690.

    Il est certain néanmoins que Vivaldi bénéficia pleinement de l’intense vie musicale qui animait la basilique Saint-Marc et ses institutions, où il remplaçait son père de temps à autre.

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     Ce dernier, son père, le destina très tôt à l’état ecclésiastique ; c’était probablement la recherche, pour son fils, d’une belle carrière qui le guida et fut la raison principale de cette orientation, plus qu’une vocation du jeune garçon pour l’état religieux auquel il devait se consacrer très peu au cours de sa vie.

    A  partir de dix ans, il suivit donc les cours nécessaires à l’école de la paroisse San Geminiano et, le 18 septembre 1693, ayant atteint l’âge minimum requis (15 ans), il reçut la tonsure des mains du patriarche de Venise, le cardinal Badoaro.

    Il n’abandonna pas pour autant ses activités musicales et fut d’ailleurs nommé, en 1696, musicien surnuméraire à la Chapelle ducale, et reçu membre de l’Arte dei sonadori, guilde de musiciens.

    Il reçut les ordres mineurs à la paroisse San Giovanni in Oleo, sous-diaconat le 4 avril 1699, puis diaconat le 18 septembre 1700.

    Enfin, il fut ordonné prêtre le 23 mars 1703. Il devait continuer à vivre en famille, avec ses parents jusqu’à leur décès — le père et le fils continuant d’ailleurs à travailler en toute proximité quand ce n’était pas en étroite collaboration.

    Bien que mal connu, le rôle qu’a joué Giovanni Battista Vivaldi dans la vie et le développement de la carrière de son fils semble d’une importance primordiale et prolongée puisqu’il décéda cinq ans seulement avant lui. Il semble lui avoir ouvert bien des portes — notamment dans le milieu de l’opéra — et l’avoir accompagné lors de nombreux voyages.

     

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    UN BIJOU : CONCERTO GROSSO EN G mineur - ANTONIO VIVALDI - Part V (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 23:51

     

    A la même époque, le jeune homme avait été choisi comme maître de violon par les autorités du Pio Ospedale della Pietà et engagé à cet effet dès septembre 1703, aux appointements annuels de 60 ducats par an.

    Fondée en 1346, cette institution religieuse était le plus prestigieux des quatre hospices financés par la Sérénissime République et destinés à recueillir les jeunes enfants abandonnés, orphelins, bâtards ou de famille trop indigente pour les élever.

    Fichier:Ospedale della Pietà.jpg

    Pio Ospedale della Pietà

    Les garçons restaient jusqu’à l’adolescence, après quoi ils partaient en apprentissage. Cloîtrées presque comme des religieuses, les jeunes filles recevaient une éducation musicale poussée qui en faisait des chanteuses et des musiciennes de valeur, dans la pratique du chant (certaines pouvaient chanter les parties de ténor et de basse des choeurs) et de tous les instruments possibles. Une hiérarchie distinguait les jeunes filles, selon leur talent : à la base se trouvaient les figlie di coro, plus expérimentées étaient les privilegiate di coro — elles pouvaient prétendre à être demandées en mariage et pouvaient se produire à l’extérieur ; au sommet étaient les maestre di coro qui pouvaient instruire leurs compagnes.

    Des concerts publics et payants étaient organisés et très courus des mélomanes et des amateurs d’aventures galantes. Dans chaque ospedale, on trouvait un maître de chœur (maestro di coro), responsable de l’institution pour ce qui concernait la musique, un organiste, un professeur d’instruments (maestro di strumenti) et d’autres professeurs spécialisés.

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    CONCERTO A mineur - ANTONIO VIVALDI - Part VI page 707  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le samedi 22 août 2009 23:57

     

    Dans sa lettre du 29 août 1739 adressée à M. de Blancey, Charles de Brosses écrit :

    « La musique transcendante ici est celle des hôpitaux. Il y en a quatre, tous composés de filles bâtardes ou orphelines, et de celles que leurs parents ne sont pas en état d’élever. Elles sont élevées aux dépens de l’État, et on les exerce uniquement à exceller dans la musique. Aussi chantent-elles comme des anges, et jouent du violon, de la flûte, de l’orgue, du hautbois, du violoncelle, du basson ; bref, il n’y a si gros instrument qui puisse leur faire peur. Elles sont cloîtrées en façon de religieuses. Ce sont elles seules qui exécutent, et chaque concert est composé d’une quarantaine de filles. Je vous jure qu’il n’y a rien de si plaisant que de voir une jeune et jolie religieuse, en habit blanc, avec un bouquet de grenades sur l’oreille, conduire l’orchestre et battre la mesure avec toute la grâce et la précision imaginables. Leurs voix sont adorables pour la tournure et la légèreté ; car on ne sait ici ce que c’est que rondeur et sons filés à la française. (…) Celui des quatre hôpitaux où je vais le plus souvent et où je m’amuse le mieux, c’est l’hôpital de la Piété ; c’est aussi le premier pour la perfection des symphonies. »

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    CHANT MERVEILLEUX : CREDO IN MISSA SACRUM RV 586 - ANTONIO VIVALDI - Part VII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 00:02

     

     

    Dans ses Confessions, Jean-Jacques Rousseau donne un autre témoignage vécu de la qualité de ces orchestres de jeunes filles qu’il a pu apprécier pendant son séjour à Venise.

    Disposer à volonté de ces musiciennes chevronnées, sans souci du nombre ni du temps passé ou du coût était un avantage considérable pour un compositeur qui pouvait donner libre cours à sa créativité et mettre à l’essai toutes sortes de combinaisons musicales. Or, dès cette époque, le jeune maître de violon avait certainement commencé sa carrière de compositeur et à se faire remarquer par ses œuvres diffusées en manuscrits, sa renommée naissante pouvant justifier son choix pour ce poste important.

    Cet engagement n’était pas perpétuel, mais soumis au vote régulier des administrateurs. L’esprit d’indépendance de Vivaldi devait lui valoir un vote défavorable à plusieurs reprises et son éloignement temporaire. Dans l’immédiat, il se vit en 1704 confier l’enseignement de la viola all’ inglese avec un salaire porté à 100 ducats, et en 1705 celui de la composition et de l’exécution des concertos, son salaire étant augmenté à 150 ducats annuels — somme très minime à laquelle s’ajoutait la rémunération des messes quotidiennes dites pour la Pietà ou pour de riches familles patriciennes également acheteuses de concertos.

    La direction musicale de la Pietà était assurée depuis 1701 par Francesco Gasparini, « maestro di coro ». Celui-ci, musicien de talent et extrêmement fécond, consacrait cependant une part prépondérante de son activité à monter des opéras au théâtre San Angelo.

    De ce fait, il se déchargea sur Vivaldi d’un nombre croissant de tâches, permettant à ce dernier de devenir en fait le principal animateur de la musique de l’établissement.

     

    Fichier:Francesco Guardi 052.jpg

     

    Concert donné dans la salle des Filarmonici par les pensionnaires

    Tableau de Francesco Guardi

    (1712-1793)

     

     


    Alte Pinakothek, Munich

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    CHANT MERVEILLEUX : CREDO IN MISSA SACRUM RV 586 (2) - ANTONIO VIVALDI - Part VII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le mardi 25 janvier 2011 13:51

     

    CHANT MERVEILLEUX : CREDO IN MISSA SACRUM RV 586 (3) - ANTONIO VIVALDI - Part VII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le mardi 25 janvier 2011 14:02

     
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    CONCERTO EN Do pour flûte Majeur PART 1 - ANTONIO VIVALDI VIII page 780 (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 11:40

     

    Le soliste Giovanni Antonini est extraordinaire.

     

    Puisque Vivaldi avait été chargé d’enseigner la composition des concertos aux jeunes filles de la Pietà en 1705, il faut supposer qu’il avait déjà, à cette époque, une solide réputation de compositeur. Ses œuvres avaient déjà circulé sous la forme de copies manuscrites, pratique courante à cette époque, quand il décida en 1705 de faire imprimer son Opus I par l’éditeur de musique le plus connu de Venise, Giuseppe Sala.

    Ce recueil comprenait douze suonate da camera a tre dédiées au comte Annibale Gambara, un noble vénitien. Ces sonates en trio de facture assez traditionnelle se démarquaient encore peu de celles de Corelli.

    Cette même année, Vivaldi participa à un concert chez l’abbé de Pomponne, alors ambassadeur de France : il devait rester, en quelque sorte, le musicien officiel de la représentation diplomatique française à Venise. Lui et ses parents habitaient désormais dans un appartement du campo dei SS. Filippo e Giacomo, derrière la Basilique Saint-Marc.

    En 1706, les Vivaldi, père et fils, étaient désignés comme les meilleurs violonistes de la ville par un guide destiné aux étrangers.

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    CONCERTO PART 2 - ANTONIO VIVALDI IX déféré à l'inquisition !...  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 11:46

     

     

    Fichier:Abbé de Pomponne.jpg

    Abbé de Pomponne

     

    La musique devint alors son occupation exclusive, car à l’automne 1706, il cessa définitivement de dire la messe. Fétis qui, par ailleurs ne consacra à Vivaldi qu’une demi-page dans sa monumentale Biographie universelle des musiciens et biographie générale de la musique publiée en 1835, rapporta une explication, démentie par les écrits de l’intéressé lui-même, redécouverts depuis lors, mais qui fit florès :

    « On rapporte sur Vivaldi cette anecdote singulière : Disant un jour sa messe quotidienne, il lui vint une idée musicale dont il fut charmé ; dans l’émotion qu’elle lui donnait, il quitta sur-le-champ l’autel et se rendit à la sacristie pour écrire son thème puis il revint achever sa messe. Déféré à l’inquisition, il fut heureusement considéré comme un homme dont la tête n’était pas saine, et l’arrêt prononcé contre lui se borna à lui interdire la célébration de la messe »

    Dans une lettre écrite en 1737, Vivaldi exposa une raison différente et plausible, à savoir que la difficulté respiratoire, cette oppression de poitrine, qu’il a toujours éprouvée l’aurait obligé à plusieurs reprises à quitter l’autel sans pouvoir terminer son office, et qu’il avait ainsi volontairement renoncé à cet acte essentiel de la vie d’un prêtre catholique.

    Pour autant, il ne renonça pas à l’état ecclésiastique, continuant sa vie durant à en porter l’habit et à lire son bréviaire ; il était d’ailleurs extrêmement dévot. Dans son Historisch-biographisches Lexikon der Tonkünstler en deux volumes (1790/1792), le compositeur et musicographeErnst Ludwig Gerber affirme même qu’il était « extraordinairement bigot » — ce qui ne l’empêcha pas de se consacrer pendant toute sa carrière à des activités séculières bien loin des préoccupations normales et habituelles d’un prêtre.

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    CONCERTO EN Do Majeur PART 3 - ANTONIO VIVALDI -Part X  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 11:51

     

    Par sa virtuosité et la diffusion croissante de ses compositions, Vivaldi sut s’introduire efficacement dans les milieux les plus aristocratiques.

    Il fréquentait le palais Ottoboni. En 1707, lors d’une fête donnée par le prince Ercolani, ambassadeur de l’empereur d’Autriche, il participa à une joute musicale qui l’opposa à un autre prêtre violoniste, don Giovanni Rueta, musicien bien oublié aujourd’hui, mais protégé de l’Empereur lui-même : un tel honneur ne pouvait être accordé qu’à un musicien jouissant déjà de la plus haute considération.

    Dans la même période, plusieurs musiciens étrangers vinrent séjourner à Venise. Pendant le carnaval de 1707, Alessandro Scarlatti fit représenter au théâtre San Giovanni Grisostomo (celui-là même où le père Vivaldi était violoniste) deux de ses opéras de facture napolitaine : Mitridate Eupatore et Il trionfo della libertà. L’année suivante son fils Domenico Scarlatti, le fameux claveciniste, vint étudier auprès de Gasparini auquel s’était lié d’amitié son père. Enfin, Georg Friedrich Haendel, sur la fin de son séjour italien, vint aussi dans la ville des lagunes et y fit représenter triomphalement, le 26 décembre 1709, son opéra Agrippina dans le même théâtre San Giovanni Grisostomo. Même si l’on n’en a pas de preuve certaine, tout — les lieux fréquentés comme les personnes côtoyées — laisse penser que Vivaldi n’a pas pu manquer de rencontrer ces confrères, qui lui auront peut-être donné l’envie de tâter de l’opéra.

    Cependant, aucune influence stylistique ne peut se déceler dans leurs productions respectives

    Fichier:Frederik 4.jpg

    1868 Frédéric du Danemark IV fut dépositaire de

    l'opus 2 de Vivaldi

     

     

     

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    CONCERTO POUR LUTH RV 93 - ANTONIO VIVALDI- Part XI  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 12:00

     

    Vivaldi eut encore l’occasion d’accroître le cercle de ses relations de haut rang avec la venue à Venise, en voyage privé de décembre 1708 à mars 1709, du roi Frédéric IV de Danemark.

    Celui-ci arrivait à Venise avec l’intention de profiter au maximum du fameux carnaval vénitien. Débarqué le 29 décembre, il assista dès le lendemain à la Pietà à un concert dirigé par Vivaldi. Il devait pendant son séjour entendre plusieurs fois d’autres concerts des jeunes filles sous la direction de leur maestro di violino qui finalement dédia à Sa Majesté, avant son départ le 6 mars, son opus 2 consistant en douze sonates pour violon et basse continue, juste sorti des presses de l’imprimeur vénitien Antonio Bortoli.

    Le souverain, amateur de musique italienne et de belles femmes, emportait également douze portraits de jolies vénitiennes peints en miniature à son intention par Rosalba Carriera.

    L’empressement de Vivaldi à l’égard du roi du Danemark était peut-être lié à l’évolution de ses rapports avec les gouverneurs de la Pietà dont le vote, en février, avait mis fin à ses fonctions. De cette date à septembre 1711, un flou complet entoure ses activités. Cependant, son père fut engagé en 1710 comme violoniste au théâtre Sant’Angelo, l’un des nombreux théâtres vénitiens produisant des opéras[. C’est peut-être par son entremise qu’Antonio approfondit ses relations avec Francesco Santurini, douteux impresario de ce théâtre qui y était également l’associé de Gasparini.

    On sait en tout cas qu’il était présent à Brescia en février 1711, et l’hypothèse d’un voyage à Amsterdam est évoquée

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    CONCERTO POUR VIOLON EN G MAJEUR RV 310 - ANTONIOVIVALDI XII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 12:12

     

    C’est en effet à Amsterdam que Vivaldi devait dorénavant confier l’édition de ses œuvres au fameux éditeur de musique Estienne Roger et à ses successeurs, insatisfait qu’il était de ses premiers imprimeurs vénitiens.

    Son opus 3, recueil de douze concertos pour instruments à cordes intituléL'Estro Armonico sortit des presses d’Estienne Roger en 1711. Il était dédié à l’héritier du Grand-Duché de Toscane Ferdinand III et marqua une date capitale dans l’histoire de la musique européenne : de cet ouvrage date en effet la transition entre le concerto grosso et le concerto de soliste moderne.

    Ouvrages contemporains et posthumes, les recueils de Torelli (opus 8 édité en 1709) et de Corelli (opus 6 édité en 1714) restaient fidèles à la forme du concerto grosso ; Vivaldi proposait de façon inédite dans son recueil des concertos grossos de facture traditionnelle, généralement en quatre mouvements (lent-vif-lent-vif) avec opposition concertino-ripieno (les numéros 1, 2, 4, 7, 10 et 11) et des concertos solistes dont la structure en trois mouvements (vif-lent-vif) est celle de l'ouverture à l'italienne.

    Le soliste virtuose y est confronté seul à l’orchestre (numéros 3, 6, 9, 12 ; les numéros 5 et 8, avec deux solistes, sont à classer dans cette seconde catégorie).

    Fichier:Estro Armonico.jpg

    Choisir le très réputé éditeur hollandais était un moyen privilégié d’accéder à la célébrité européenne : L’Estro Armonico parvint, sous forme de copie manuscrite, au fond de la Thuringe, entre les mains de Johann Gottfried Walther, grand amateur de musique italienne, cousin et ami de Johann Sebastian Bach.

    Fichier:Niccolò Cassani, Gran Principe Ferdinando (1687, vasari corridor Uffizi).jpg

    1687 Le grand duc de Toscane Ferdinand III dédicataire

    de l'Estro armonico

    Ce dernier, alors en poste à Weimar, fut si enthousiasmé par les concertos de Vivaldi qu’il en transcrivit plusieurs pour le clavier : exercice de style impressionnant — tant les caractéristiques musicales du violon et du clavecin sont différentes — mais diversement apprécié.

    On retrouve la trace de Vivaldi à partir de septembre 1711 : il fut, ce mois-là, à nouveau investi de ses fonctions à la Pietà. L’année 1712 voit la création à Brescia de l’un de ses grands chefs-d’œuvre de musique religieuse, le Stabat Mater pour alto, composition poignante et d’une haute inspiration.

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    UN COMPOSITEUR EXTRAORDINAIRE : ANTONIO VIVALDI - Part XVIII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 17:32

     

    O quam tristis et afflicta
    fuit illa benedicta,
    mater Unigeniti!

    Le Sant’Angelo, bien situé sur le Grand Canal près du palazzo Corner-Spinelli, ne jouissait pas d’une situation juridique très claire.

    Fondé par Santurini en 1676 sur un terrain appartenant aux familles patriciennes alliées des Marcello et Capello, il ne leur avait pas été restitué au terme de la concession, Santurini continuant à l’exploiter sans titre comme si de rien n’était et malgré les démarches effectuées par les propriétaires. Cet état de fait devait perdurer au profit de Vivaldi opérant de façon officielle de l’automne 1713 au Carnaval 1715, mais aussi, le plus souvent, par l’intermédiaire de prête-noms (Modotto, Mauro, Santelli, Orsato), parmi lesquels nous retrouvons également son père.

    Quant à Santurini, il devait décéder en 1719. L’opacité des opérations de gestion laissait planer le doute sur l’honnêteté de l’impresario et de ses comparses et des bruits coururent sur des détournements de fonds, des abus de confiance… Il est en outre possible que la position de Vivaldi à la Pietà permît également des arrangements favorables en matière de prestations musicales ou d’autre nature.

    C’est dans ce théâtre Sant’Angelo que Vivaldi produisit à l’automne 1714 son second opéra, Orlando finto pazzo. Il annota en marge du manuscrit « Se questa non piace, non voglio più scrivere di musica » (« si celui-ci [cet opéra] ne plaît pas, je ne veux plus écrire de musique »).

    De fait, et bien qu’on n’ait pas d’échos du succès de ce second opéra, il continua à en écrire et pendant les quelques années qui suivirent, ses diverses activités de compositeur, Maestro dei Concerti, virtuose du violon, impresario se poursuivirent à un rythme soutenu.

    Fichier:Ponti, Carlo (ca. 1823-1893) - Venezia - Palazzo Carrer Spinelli.jpg

    Juste à côté du Sant'Angelo à Venise

    En 1715, il composa et produisit au Sant’Angelo le pasticcio Nerone fatto Cesare ; en visite à Venise, l’architecte mélomane Johann Friedrich Armand von Uffenbach venu de Francfort assista à trois de ses représentations. Il lui commanda des concertos : trois jours plus tard Vivaldi lui en apporta dix, qu’il prétendit avoir composés tout spécialement. Il se fit également enseigner sa technique violonistique et témoigna dans une lettre de l’extraordinaire virtuosité de Vivaldi :

    « … vers la fin Vivaldi interpréta un accompagnement en solo admirable, qu’il enchaîna avec une cadence qui m’épouvanta vraiment car on ne saurait jamais jouer quelque chose d’aussi impossible, ses doigts arrivaient à un fétu de paille du chevalet, laissant à peine la place pour le parcours de l’archet et ceci sur les quatre cordes, avec des fugues et une rapidité incroyable, ceci étonna tout le monde ; je dois cependant avouer que je ne peux dire avoir été charmé, parce que ce n’était pas aussi agréable à entendre que ce n’était fait avec art. »

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    DUO DE GUITARE - ANTONIO VIVALDI XXI (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le dimanche 23 août 2009 18:13

     
    Vivaldi guitar duo played by 1st guitar TS and 2nd lute323. Transcribed by Yokihiro Yokoh, who is well known by his composition " Variations on the theme of Sakura". When Johm Williams visited Japan, he was given the piece and he recorded it. Owing to John Williams Sakura Variatins by Kokoh has become the most well-known Japanese guitar piece in the world. By lute 323.

    En 1720 parut à Venise un petit livre satirique intitulé Il teatro alla moda dont l’auteur restait anonyme. Cet ouvrage, présentant les travers du monde de l’opéra sur le mode de conseils à rebours destinés à ses différents acteurs, visait Vivaldi comme cible principale sous le pseudonyme d’Aldiviva, anagramme transparent d’« A.Vivaldi ». Plus que tout autre à cette époque en effet, celui-ci personnifiait ce genre musical. La dérision s’exerçait à l’encontre de tous les personnages et à leurs pratiques ; la critique était d’autant plus blessante qu’elle ridiculisait des défauts bien réels et visibles : le librettiste pliant son texte non aux nécessités de l’action mais, par exemple, aux désirs des machinistes, le compositeur écrivant ses airs non selon les exigences du livret mais selon celles des chanteurs ou selon des règles stéréotypées, ces derniers faisant fi des indications du musicien, les chanteuses donnant libre cours à leurs propres caprices, l’impresario rognant sur le coût des instrumentistes au détriment de la qualité musicale, etc.

    Sur la couverture figurait une amusante caricature de trois personnages-clefs du Sant’Angelo et du San Moisè, naviguant sur une péotte, barque en usage dans la lagune. À l’avant, un ours en perruque (l’impresario Orsatto, assis sur les provisions faites grâce au produit de ses manigances) ; aux rames, l’impresario Modotto, ancien patron de péotte déférant au service du précédent ; à l’arrière un petit ange (Vivaldi) avec son violon, coiffé d’un chapeau de prêtre et marquant le rythme par sa musique pour donner l’allure.

    L’auteur était en réalité Benedetto Marcello,  musicien et lettré dilettante, qu’opposaient à Vivaldi sa conception de l’existence, sa qualité de membre de la famille propriétaire en titre du Sant’Angelo, alors en litige avec la Prêtre Roux et peut-être une certaine jalousie envers ce rival de génie, issu de la plèbe.

    Vivaldi produisit à la fin de l’année 1720 deux nouveaux opéras au Sant’Angelo : La Verità in cimento et le pasticcio Filippo, Re di Macedonia. Mais le succès du pamphlet de Marcello suscita peut-être chez lui le désir de « prendre l’air » et de multiplier les voyages pour s’éloigner de temps à autre de sa ville natale. Il partit de Venise à l’automne 1722 pour Rome, muni — de surprenante façon — d’une lettre de recommandation à la princesse Borghèse écrite par Alessandro Marcello, le propre frère de Benedetto.

    Vivaldi fut reçu « comme un prince » par la haute société romaine, donnant des concerts et créa son opéra Ercole sul Termodonte au théâtre Capranica en janvier 1723. L’excellent accueil reçu et le succès obtenu lors de ce séjour romain l’incitèrent à revenir à Rome pendant le carnaval de l’année suivante ; il y créa, toujours au Capranica, Il Giustino et le pasticcio La Virtù trionfante dell’amore e dell’odio dont il avait composé seulement l’acte II.

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    CONCERTO POUR 4 VIOLONS - ANTONIO VIVALDI XXI  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le lundi 24 août 2009 00:38

     

     

    CONCERTO POUR

     

    4 VIOLONS

     

    I et IIème mouvement

     

    Violin I: Shlomo Mintz
    Violin II: Gil Shaham
    Violin III: Menahem Breuer
    Violin IV: Maxim Vengerov
    Conductor: Zubin Mehta

     

    C’est au cours de ce second séjour qu’il fut reçu avec bienveillance par le nouveau pape Benoît XIII, désireux d’entendre sa musique et apparemment peu préoccupé de la réputation douteuse que ce prêtre si peu conventionnel traînait après lui.

    C’est également de l’un de ses séjours romains que date le seul portrait considéré comme authentique, car dessiné sur le vif par le peintre et caricaturiste Pier Leone Ghezzi.

    Quelques années plus tard, dans une lettre au marquis Bentivoglio, l’un de ses protecteurs, Vivaldi devait évoquer trois séjours à Rome pendant la période de Carnaval ; cependant aucun autre document ne vient étayer la réalité de ce troisième séjour et l’on pense, d’après d’autres éléments, que le témoignage du musicien n’était pas toujours des plus fiables.

    Pendant les années 1723 à 1725, sa présence à la Pietà fut épisodique comme en témoignent les paiements effectués en sa faveur. Son engagement prévoyait la fourniture de deux concertos par mois ainsi que sa présence nécessaire — trois ou quatre fois par concerto — pour en diriger les répétitions par les jeunesmusiciennes. Après 1725, et pour plusieurs années, il disparut des registres de l’établissement.

     

     Fichier:Benedict XIII.jpg
    Benoît XIII qui reçut Vivaldi en 1724

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    CONCERTO POUR 4 VIOLONS - ANTONIO VIVALDI XXII  (VIVALDI ANTONIO|WEBER CARL MARIA VON)posté le lundi 24 août 2009 00:51

     

     

    CONCERTO POUR QUATRE  VIOLONS

    IIIème Mouvement

     

    C’est pendant cette période, en 1724 ou 1725  que parut à Amsterdam chezMichel-Charles Le Cène, le gendre et successeur d’Estienne Roger, l’Opus 8 intitulé Il Cimento dell’armonia et dell’invenzione (La confrontation de l’harmonie et de l’invention) et consistant en douze concertos pour violon dont les quatre premiers sont les célèbrissimes « Quatre Saisons ».

    Dans sa dédicace à un noble vénitien, le comte de Morzin, Vivaldi nous apprend que ces quatre chefs-d’œuvre étaient déjà composés bien avant leur impression et avaient largement circulé en copies manuscrites (ils devaient remporter les plus grands succès à l’étranger, notamment à Londres et à Paris où ils furent interprétés au début de l’année 1728 au Concert Spirituel.

    On n’a pas de preuve d’un hypothétique séjour de Vivaldi à Amsterdam à l’occasion de cette publication. Cependant, son portrait gravé par François Morellon de La Cave, huguenot établi aux Pays-Bas suite à la révocation de l’Édit de Nantes plaiderait en faveur de cette éventualité. Le même artiste a également réalisé le portrait d’un violoniste qui passe pour le Prêtre Roux.

    De même, l’éventualité d’un séjour à Paris en 1724-1725 semble improbable, même si la cantate Gloria e Himeneo a été composée pour célébrer le mariage de Louis XV et de Marie Leszczyńska le 5 septembre 1725 (une œuvre précédente, la sérénade La Senna Festeggiante, avait peut-être été composée à l’occasion du couronnement du roi de France en 1723). Mais les rapports exacts de Vivaldi avec la monarchie française restent inconnus.

     

      

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