• Une Oeuvre musicale pour Théorbe 

    Le théorbe

     "Femme accordant un luth" de Gerrit Van Honthorst. Fontainebleau, château.

    Le théorbe ou téorbe est une sorte de grand luth créé en Italie à la fin du XVIème siècle. Ensuite au XVIIème siècle, il évolua vers deux sortes de théorbes : le théorbe romain appellé aussi chitarrone et le théorbe de Padoue. 

    Les joueurs de théorbe se nomment théorbistes.

    Le théorbe était utilisé à la fois pour la basse continue et comme instrument soliste et servait aussi pour l'accompagnement du chant. Au XVIIIème siècle, en France, on utilisait surtout le théorbe d'accompagnement, instrument très imposant. Les théorbes ont disparu au cours du XVIIIe siècle, avant de réapparaître auXXe siècle avec le renouveau de l'interprétation de la musique ancienne sur instruments d'époque.

    File:Theorbe.png

    Schéma d'un théorbe tiré des Syntagma musicum de Praetorius, 1615

    Le théorbe comprend deux types de jeux : le petit et le grand jeu.

    Le petit jeu est le registre habituel du luth. Il se compose généralement de six cordes doubles (chœurs) ou simples, longues et fines, en boyau, qui s'attachent sur le premier chevillier et qui passent au-dessus de la touche, permettant de modifier la hauteur des sons avec les doigts de la main gauche. Une particularité de ce jeu est l'accord rentrant, c’est-à-dire que les cordes 1 et 2 sont plus graves que la corde 3 .

    Le grand jeu est le registre le plus grave, il a généralement huit cordes simples en boyau. Elles sont placées sur le second chevillier, ne passent pas au-dessus de la touche et sont donc jouées à vide. Le timbre en est plus riche et leur vibration se prolonge longuement, ce qui permet de soutenir l'harmonie. Elles sont accordées diatoniquement et leur accord peut être modifié selon la tonalité employée.

    Voici pour le théorbes les compositeurs les plus importants dont bien sûr Robert de Visée  ainsi que les théorbistes.

    Ceux qui ont écrit sur le théorbe:

    • Praetorius Syntagma musicum (~1615)
    • Mersenne, L'harmonie universelle (1636)

    Théorbistes et compositeurs pour le théorbe

    • Angelo Michele Bartolotti (1615-1682) ;
    • François Campion, surtout connu pour ses compositions pour guitare, guitariste mais également théorbiste ;
    • Bellerofonte Castaldi ;
    • Lelio Colista, (1629-1680) luthiste, théorbiste et compositeur italien dans l'entourage de Corelli à Rome ;
    • Denis Delair, auteur de Traité d'acompagnement pour le Theorbe et le Clavessin ;
    • Nicolas Fleury, auteur de la Méthode pour apprendre facilement à toucher le théorbe sur la basse-continue (Paris, 1660) ;
    • Nicolas Hotman (Hautman), (1610-1663) théorbiste français né à Bruxelles, réputé à la Cour de France ;
    • Johannes Hieronymus Kapsberger, luthiste et théorbiste italien, compositeur pour ces deux instruments ;
    • Pietro Paolo Melii ;
    • Giovanni Pittoni ;
    • Alessandro Piccinini, luthiste, théorbiste et compositeur italien ;
    • François Pinel, luthiste et théorbiste, musicien à la cour de Louis XIV.
    • Robert de Visée, guitariste et théorbiste, compositeur pour ces deux instruments.

    Les Suites pour Théorbe de Robert de Visée 

     

    Le luth associé aux guitares grattées baroques et au théorbe appartient à la famille des cordes grattées. Il en est la forme standard qui existait dans les cours d'Europe au XVIe et XVIIe siècles.

    Il descend de l'Oûd  et des instruments piriformes à cordes grattées originaires d'Iran (barbat) et du Moyen-Orient. Cet instrument est toujours pratiqué pour exécuter la musique classique arabe, de façon très courante en Afrique du Nord. 

    Le luth comportait initialement cinq doubles cordes et une chanterelle. Chaque groupe de deux cordes identiques (accordées à l'octave pour les plus graves, à l'unisson pour les aiguës) était appelé "choeur" (la chanterelle constituant un choeur à elle toute seule). On a ainsi évolué du luth renaissant à six choeurs vers des luths baroques qui pouvaient comporter treize choeurs (soit vingt-cinq cordes !). L'accord variait, mais on parle globalement de vieux ton pour le plus courant au XVIe siècle (chaque corde ascendance étant accordé à la quarte supérieure, comme sur la guitare moderne) et de nouveau ton pour le plus courant au XVIIe (intervalles modifiés pour faciliter le jeu en ré mineur).

    Son son, si on le compare à la guitare d'aujourd'hui, est plus incisif et acide, plus aigu aussi. Le son du luth a toujours quelque chose d'extrêmement direct et intimiste : la hauteur et l'incisivité du son font que tous les détails sont audibles, et la modestie de son impact sonore le rend très chaleureux, propre à sonner admirablement dans les pièces les plus étroites. Le théorbe se distingue assez simplement du luth. Il est constitué de la même façon (forme de la caisse, cordes par deux - mais sans chanterelle isolée) mais dispose de deux chevillers, et les cordes les plus graves, attachées au second cheviller, ne peuvent pas être actionnées sur la touche.
    Pour parler plus clairement : pour jouer du violon ou de la guitare, on pose les doigts sur les cordes pour changer leur longueur et donc leur hauteur. Dans le cas du théorbe, les cordes les plus graves gardent toujours la même hauteur une fois accordées.

    L'introduction en France du théorbe se fait en 1650, mais le mot tiorba apparaît dès 1598 (dictionnaire italien-anglais de John Florio). Il existait plusieurs types de théorbes (déjà, l'italien connaît tiorba et theorbo pour la même racine...), et on distingue généralement le padouan du romain (qui était plus grand, appelé chitarrone, c'est-à-dire grande guitare). 

    Le théorbe se distingue assez simplement du luth. Il est constitué de la même façon (forme de la caisse, cordes par deux - mais sans chanterelle isolée) mais dispose de deux chevillers, et les cordes les plus graves, attachées au second cheviller, ne peuvent pas être actionnées sur la touche.
    Pour parler plus clairement : pour jouer du violon ou de la guitare, on pose les doigts sur les cordes pour changer leur longueur et donc leur hauteur. Dans le cas du théorbe, les cordes les plus graves gardent toujours la même hauteur une fois accordées.


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