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  • A l'âge de huit ans Frédéric est invité partout.

    C'est ainsi que Frédéric fut sollicité à aller jouer chez princes et princesses et dans les familles les plus riches.

     

    Sa maman, avait trente-six ans, elle était heureuse ainsi que Nicolas, le père de Chopin, de la grâce de leur fils et de ce don merveilleux.

    Le petit garçon habillé en veste de velours gris foncé, col blanc et bas blanc fit son entrée dans le Palais de Radziwill où allait avoir lieu une soirée de bienfaisance à Varsovie avec un public de bourgeois et d'aristocrate. Tout le monde regardait avec curiosité ce petit être aux cheveux dorés, le teint pâle et les yeux bruns rêveurs animés d'une passion mystérieuse. Frédéric ne fut pas impressionné par la foule. Il s'assied calmement sur le tabouret et commença le Concerto d'Adalbert Byrowetz, un compositeur tchèque fort en renom.

    On l'écouta dans un silence religieux. Une tempête d'applaudissement salua sa grandiose prestation où aucun adulte n'aurait pu offrir une telle interprétation ! Et l'enfant, restait d'un calme souriant assez extraordinaire.

    Lorsque l'enfant rentra à la maison, sa maman Justyna lui demanda (alors que tous les adultes et Nicolas en particulier s'exclamaient complètement ébahis et exaltés) :" dans cette soirée qu'est ce qui t'a le plus plu ?". 

    Et Frédéric de répondre :" Le col blanc que vous m'avez fait mettre, chère maman"


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    Touchée par le musicien et son âme, sa personnalité, il m'est possible de continuer à vous raconter son histoire et j'espère qu'elle sera lue avec beaucoup de plaisir.

    C'est très vite que son Professeur de musique Zywny fit savoir au tout Varsovie qu'un génie musical venait d'éclore !

    Il racontait que l'enfant se levait la nuit pour jouer, qu'il connaissait par coeur son livre d'harmonie et qu'il couvrait des pages et des pages de notes et qu'il écrivait de la musique partout même dans ses cahiers d'école ! Mais, les gens restaient sceptiques ! Alors le professeur de musique se fâcha et se munit d'un document écrit de la main de son élève : une mazurka en ré Majeur avec le tempo, les indications de rythmes et tout ce qui faisait une partition d'adulte accompli. Et cette fois, plus personne ne contesta au point que dans tous les salons de Varsovie on ne parlait plus que de Frédéric Chopin.

    Lors d'une leçon de musique où il faisait répéter à l'enfant un Haydn, on entendit toute une cavalcade et un roulement sur le pavé de la route et Zywny vit un cabriolet rutilant tiré par quatre chevaux.  Il reconnut le comte de Moriolles, l'un des aides de camp du grand duc Constantin, gouverneur de Varsovie.

    Il continua sa leçon en disant à l'enfant :"Plus velouté cet arpège mon enfant, Haydn vois-tu est comme un mathématicien qui entendrait la voix des anges...".

    La porte du salon s'ouvrit et le Comte apparut et il fut demandé illico que Frédéric se rende au palais. Nicolas son père lui recommanda d'exécuter tout ce que Son Excellence demanderait car la grande duchesse Johanna souhaite t'écouter et Zywny t'accompagnera au palais.

    La maman du petit garçon le prit pour lui mettre ses habits du dimanche avec une cravate immaculée et un petit chapeau à la main, il fut prêt à accompagner les visiteurs.

    Trois heures durant, ils restèrent là-bàs et l'enfant joua et lrosqu'il revint à la maison, il en revint comme il en était parti tout calmement mais le maître de musique était fort agité s'exclamant :"Nous sommes dans les honneurs !".

    Il expliqua que le grand Duc étant extrêmement colérique, son épouse Johanna avait trouvé remède à son mal par le biais de Frédéric qui en quelques instant le calma par sa musique ! Que celui-ci était extrêmement agité lorsqu'ils arrivèrent sur place, qu'il ne fit même pas attention à eux, qu'il gesticulait comme un homme en fureur agitant les poings en l'air et les yeux exorbités : il ressemblait à un chien enragé !"

    Il continua expliquant qu'il avait dit à Frédéric de jouer ce qu'il voulait.  L'enfant improvisa une marche militaire. Le  visage de Constantin se détendit en cinq minutes et il se mit à arpenter la salle en riant à gorge déployée !

    Cette histoire fut racontée dans tout Varsovie où l'enfant fut invité de partout où l'on écoutait et faisait de la musique.

     


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    Cello Sonata

     

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    Chopin

     

     

       Concert Chambery Elia violoncelle & Philippe Morand piano

     


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  • UN PORTRAIT DE FREDERIC CHOPIN

     

    Quand, à la fin de 1836, Chopin et George Sand se virent pour la première fois, 
    ils étaient célèbres tous deux depuis plusieurs années. Bien qu'il n'eût alors que vingt-six ans, Chopin avait composé déjà plusieurs de ses
    œuvres maîtresses: les deux cahiers d'études, la ballade en sol mineur, le premier
    scherzo, des nocturnes, des polonaises, des mazurkas; sans oublier les deux concertos. C'était un des musiciens les plus unanimement appréciés dans les milieux les plus
    divers. Les littérateurs, les poètes, les artistes et le «grand monde» l'admiraient,
    sinon autant qu'il le méritait, mais du moins avec enthousiasme.

    Son talent transcendant et original de pianiste subjuguait ses auditeurs et sa
    présence était désirée, souhaitée, attendue tous les soirs dans les salons les plus
    célèbres de l'époque. Par le prestige de son art si neuf, si sincère, par son élégance aussi , il faut le dire,
    ce beau jeune homme était un des rois, ou pour parler le langage du temps, un des
    lions de Paris. De plus n'était-il pas Polonais en ce temps où l'on plaignait tant l'infortunée Pologne? C'est dire qu'il charmait le cœur de multiples admiratrices et s'attirait beaucoup d'envieux ; ce
    dont il ne tirait nulle vanité du reste. Bien que conscient de sa valeur, Chopin était
    dénué de prétention; son esprit, sa gaîté, son aimable caractère en faisaient un com- pagnon des plus agréables. George Sand avait conquis une renommée éclatante par des romans très vite
    fameux : Indiana, Lélia, Jacques. La Revue des Deux Mondes publiait ses ouvrages dont les péripéties étaient suivies avec curiosité, avec passion par une
    foule de lecteurs. Bref, George était, à trente - deux ans, la femme la plus célèbre de France. Elle n'était d'ailleurs pas sans charme, et ses grands yeux noirs,
    ses yeux de velours mat avaient commis bien des ravages. San-deau, Musset, le
    docteur Pagello, Prosper Mérimée, Michel de Bourges — pour ne citer que les noms
    les plus connus — s'étaient, de 1830 à 1836, succédés dans la vie de cette ennemie
    du mariage. Aurore Du pin, baronne Dudevant, dite George Sand, avait deux enfants: Maurice,
    fils du mari, du banal baron Casimir Dudevant, et Solange, fille — on le sait a présent
    — de Stéphane Ajasson de Grandsagne, le gentilhomme berrichon qui fut peut-être
    le premier amant de la future romancière. Mais l'aventure n'était pas connue et
    Solange passait, elle aussi, pour un enfant de Casimir. En septembre 1836, Chopin, pendant un séjour à Dresde, se fiança a une jeune
    Polonaise, Marie Wodzinska, dont il s'était épris l'année précédente. Marie était la sœur d'anciens condisciples de Frédéric: Antoine, Casimir et Félix
    Wodzinski. C'était une charmante et rieuse jeune fille aux longs cheveux noirs, aux yeux noirs aussi. M. me Wodzinska— la mère — exigea que les fiançailles fussent d'abord secrètes,ce qui tourmenta et inquiéta cruellement le grand artiste. Quand Chopin rencontra George Sand en 1836,
    il avait le cœur plein et illuminé par son grand et sincère amour pour la jeune Polonaise. Puis, durant l'été de 1837, les Wodzinski rompirent les fiançailles... Un immense
    chagrin s'empara du jeune homme, et aussi une sourde et légitime colère. Sous l'impulsion de cette révolte, il composa le sublime scherzo en si bémol
    mineur. Coup de foudre. Comment employer d'autres termes pour caractériser l'impression
    que produisit Chopin sur l'auteur de Lélia? On en trouvera la preuve dans le présent
    ouvrage. Ce sentiment ne devait d'ailleurs pas empêcher la romancière de nouer parallèlement d'autres intrigues amoureuses. Mais on peut dire qu'elle songea à Chopin dès 1836 avant d'entrer —
    définitivement — dans la vie du grand musicien, deux ans plus tard. Toutefois,
    si Aurore fut incontestablement la passion dominante de la vie de Frédéric, celui-ci
    sembla, au début de la liaison, subir plutôt le brûlant amour de cette femme à laquelle il devait bientôt s'attacher de toutes ses forces et de toute son âme. Autour des deux héros ont gravité à cette époque bien des personnages de second
    plan, intéressant à plus d'un titre. Voici d'abord la confidente de la romancière: la comtesse Mari ia ni, née de
    Folleville. Charlotte, dite Carlotta Marliani, avait épousé un Espagnol dont la mère était Italienne: le comte Manoël Marliani, consul d' Espagne à Paris. Chopin, dans cette période angoissée de sa vie, eut, pour conseiller sentimental,
    son vieil ami, le comte Albert Grzymala, un exilé de Pologne à fâme élevée et au caractère aimable. Frédéric avait deux autres amis très chers :
    le docteur Jean Matuszynski, dit Jeannot, dit Jasio, dit Janek, et le pianiste
    Julien Fontana. Rien de plus fraternel que le dévouement dont se donnèrent mutuellement preuve Chopin, Matuszynski, Fontana et Grzymala. Julien Fontana qui, durant le voyage à Majorque, fut le fidèle correspondant du
    grand compositeur, devait beaucoup à son génial ami. Ancien condisciple de Frédéric au Conservatoire de Varsovie, Julien avait un caractère sombre,
    inquiet et susceptible. Chopin s'efforça toujours d'encourager, de distraire son cher lulien et il l'aida dans sa vie matérielle. Marie d'Agoull, la célèbre maîtresse de Liszt, apparaît ici sous un jour fort peu
    favorable. Elle avait pris ombrage de la liaison de George Sand et de Chopin et
    elle cribla les deux amants des traits de sa spirituelle méchanceté.
    Dans les pages réunies plus loin, ce sont les deux héros eux-mêmes qui, en narrant 
    chacun à son confident les débuts de leurs amours, puis les péripéties du célèbre
    voyage, nous révéleront le fond de leur cœur et nous emmèneront avec eux à
    Majorque, dans cette île d'or dont l'une des plus saisissantes merveilles est, certes,
    la prestigieuse Chartreuse de Valldemosa.
    PREMIÈRE APPARITION DE GEORGE SAND 
    DANS LA CORRESPONDANCE DE CHOPIN 
    
    1. —Frédéric Chopin à sa famille, à Varsovie. 
    
    [1836.] 
    
    [. . .] J'ai fait la connaissance d'une grande célébrité: Madame Dudevant, connue 
    sous le nom de George Sand; mais son visage ne m'est pas sympathique et ne m'a
    pas plu du tout. Il y a même en elle quelque chose qui m'éloigne. [...] ri) (1) La première impression faite par George Sand sur Chopin n'eut, on le voit, rien de favorable. Les phrases ci-dessus, extraites d'une lettre détruite et dont la trace subsiste grâce à l'ouvrage de Karasowski, sont corroborées par ce fragment d'un message de Ferdinand Hiller à Liszt: «Un soir, dit Hiller, tu réunis chez toi l'élite de la littérature française. Certes, George Sand ne pouvait y manquer. En me reconduisant chez moi, Cho- pin me dit:— «Quelle femme antipathique, cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme? Je suis prêt à en douter».





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