• 26. ☼☼~~Suite du voyage avec G.T TSYBIROV ~~☼☼

    26.  Suite du voyage avec G.T TSYBIROV

    Nous venons de parcourir quelques temples, dans les pages précédentes qui furent visités par l'auteur et explorateur et bouddhiste tibétain Tsybirov situés dans le Tshibatsé et au chapitre II de ce livre il en parle et nous verrons s'il nous donne des indications complémentaires à ce nous avons appris au cours de ces pages.

    Le 28 février 1900, Tzybirov quitte Labrang qui était, à l'époque, le monastère lamaïste occupait la première place pour sa rigueur et sa discipline. A l'époque, dans la vallée on semait le blé, il était labouré avec un couple d'ânes, des boeufs et on les voyait souvent tirer ensemble la charrue. Il y avait aussi des chevaux, ainsi les animaux se relayent tous. Le 29 février, ils étaient déjà revenu à Kumbum et y restèrent jusqu'au 24 avril, date à laquelle, ils partirent enfin vers le Tibet !

    Il loua les services de trois compagnons car il n'avait pas la force de mener ses chevaux et ne pouvait physiquement poursuivre ce voyage, par inexpérience de l'himalaya et des lieux qu'il devait visiter et le savoir pour arriver au but même si le travail scientifique de longue haleine qui avait été le sien avait bien préparé son voyage avec le temps et le coût qu'il demanda.

     Ainsi il prit des mules plutôt que des chevaux car, elles portent plus facilement les charges et se vendent facilement à Lhassa. Il prépara les réserves de nourritures indispensables pour un tel voyage et dû finalement acheter 14 animaux dix mules et quatre chevaux. Les réserves consistaient en farine d'orge ; de l'orge grillée ; de la viande séchée ; du tsampa et du beurre et, pour les animaux (à nourrir aussi) des pois cassés. De la nourriture pour trois mois de voyage pour se rendre à Lhassa !

    Des lamas mediums déterminèrent le jour du départ ce que la majorité des pélerins leur demandaient et, pour nous, il était tombé sur le 9ème jour de la 4ème lune, ce qui correspondait au 24 avril 1900 (selon le calendrier Julien, abandonné après la révollution de 1917).

     

    Le père Evariste Huc, accompagné du père Gabet, tous les deux missionnaires lazaristes, a séjourné à Kumbum, en 1845, pendant trois mois. Il évoque longuement ce séjour dans ses souvenirs.

    Il a pu voir l'arbre aux 100 000 images qui était encore vivant à cette date et il en a observé les feuilles, chacune marquée d'un caractère tibétain très bien formé, sans pouvoir s'expliquer ce phénomène. Il a pu assister à la fête des Fleurs, ou des tormas, qui se célébrait le 15 de la première lune. Celle qu'il décrit fut particulièrement somptueuse. Il a pu voir de près, à cette occasion, le grand lama de Kumbum dont le costume, nous dit-il, ressemblait étrangement à celui d'un évêque catholique, avec mitre, crosse et chape sur les épaules.

    À cette époque le monastère de Kumbum était peuplée de quelque quatre mille lamas.

    Dessin de Huc et Gabet
    Lithang dans les années 1840

    26.  Suite du voyage avec G.T TSYBIROV

     

    26.  Suite du voyage avec G.T TSYBIROV

     

     

    Carte de Huc Evariste de 1850 (source ici )

     

    Leur qualité de « Lamas d'Occident » ( Huc et son compagnon de voyage) leur donne le droit de loger dans les couvents bouddhistes et c'est ainsi qu'ils passent quelque six mois à la célèbre lamaserie de Koumboum (Kumbum) où ils perfectionnent leur pratique de l'écriture tibétaine, étudient le bouddhisme et la langue tibétaine. À la fin de leur séjour, ils se joignent à l'ambassade du Dalaï Lama qui revenait de Pékin.

    En passant par le lac Qinghai ou Kokonor  ou Kokonor en mongol (Ku-ku-nor), le Qaïdam  (Tsaidam) et la cordillère de Bayan Har (montagnes de Bayan-Kara), ils parviennent enfin à la ville sainte de Lhassa, le 20 janvier 1846, après 18 mois de voyage. Ils sont les premiers étrangers à se rendre à Lhassa depuis Thomas Manning en 1811 à 1812, et précèdent de 85 ans le passage de la première femme occidentale, Alexandra David Neel. 

    26.  Suite du voyage avec G.T TSYBIROV

     

    Thomas Manning Portrait de Thomas Manning, attribué à J. M. Davis, environ 1805 (1772 à 1840).

    Il ne publia rien sur son voyage, son rapport ne fut imprimé qu'en 1876 conjointement à celui de George Bogle, par Sir Clements Markham,  secrétaire de la Société Royale de Géographique.

    Début décembre 1811, Manning atteignit Lhassa  qui lui inspire, peut-être en raison de la fatigue du voyage, une indifférence rêveuse et dont il fit une description d'un agréable exotisme, sans plus : « Si le palais  est plus important que ce que j'avais imaginé, la ville, jusque-là me déçoit. Il n'y a dans son apparence rien de frappant, rien de plaisant. Les bâtiments sont noirs de suie et de crasse. Les rues sont remplies de chiens, dont certains grognent sans cesse en mâchonnant des débris de peaux qui traînent partout et dégagent une odeur de charnier ; d'autres boîtent et sont hagards ; d'autres ont des ulcérations et d'autres meurent de faim que les corbeaux picorent... [ certains sont morts et leur cadavre est dévoré] . En bref, tout est minable, sordide, avec quelque chose d'irréel. Même la gaieté des habitants, leurs rires, je trouvais qu'ils paraissaient oniriques, hallucinants. C'était moi qui rêvais, sans doute, mais je ne pus me débarrasser de cette idée. ».

    Décrivant les funérailles célestes ou sépultures de l'air,  Manning eut ce trait d'esprit : « Les gens du Tibet ne mangent pas les oiseaux... au contraire, ils laissent les oiseaux les manger » 

    Thomas Manning décrit sa rencontre avec le 9ème dalaï lama, âgé alors de cinq ans, dans des termes extasiés. « Le beau et fascinant visage du lama a absorbé toute mon attention », écrit-il. « Il avait des manières simples et sans affectation d'un enfant prince bien instruit. Je pense que son visage était d'une beauté radieuse. Il était d'une disposition joyeuse et heureuse. J'ai été extrêmement touché par cet entretien avec le lama. J'aurais pu pleurer par l'étrangeté de cette sensation. ».

     

    Manning décrit à quel point le Tibet central de l'époque était sous l'emprise de la Chine : chaque ville abritait un mandarin chinois et une petite garnison, des relais de poste chinois se trouvaient sur la route à intervalles réguliers, nombre de soldats chinois vivaient avec une Tibétaine et en avaient des enfants.

    Il décrit les amban  en ces termes : « En règle générale, il apparaissait que les grands mandarins de Lhassa sont des gredins et des crapules... Car Lhassa est une ville bien misérable: pour les grands mandarins, y être envoyé constitue une sorte de bannissement et ceux qui reçoivent cette affectation se sont le plus souvent rendus coupables de quelque malversation... Cet emploi systématique d'hommes à la moralité douteuse pour gouverner le Tibet me paraît exécrable. Cette politique déplaît certainement au Grand Lama et aux Tibétains, et elle tend à attiser leur prévention contre le gouvernement chinois. Si je me fie à ce que j'ai vu et entendu, je ne puis m'empêcher de songer que les Tibétains se libéreraient sans trop de regrets de l'influence chinoise. »

    Ce petit daïla lama mourra à l'âge de neuf ans et ceux qui suivirent ne vécurent pas longtemps ainsi le pouvoir restait politique.. 

    Nous continuons avec le récit de notre voyageur dont la destination doit être Lhassa en 1900.

    Ils traversèrent la région de Kokonor après avoir suivi la route de Kumbum Donkhor pendant 5 à 6 kms et traverser une chaîne de montage pour déboucher sur la rivière Raka où les pélerins se rassemblent tous ainsi que ceux qui soutiennent (les bienfaiteurs) le temple de Kumbum.

    26.  Suite du voyage avec G.T TSYBIROV

     

    Cette carte provient d'ici et se voit mieux  

    Ils se dirigent deux jours après vers la vallée de Donkhor en passant sur la rive gauche du fleuve et puis ont logé dans le temple de Donkhor après avoir fait une dizaine de kilomètres avec leurs animaux et chargements. Le 29 avril 1900 ils font encore 30 kilomètres, se rassemblent et récitent une prière pour le bon déroulement du voyage : la récitation du serkyem. Ils devaient alors traversé une région connue pour le brigandage et donc étaient tous très armée pour poursuivre le voyage dans la régioin des terres de Tangut du Kokonor appellé par les Mongoles "Tangut" également et eux mêmes s'appellant Popa c'est à dire tibétain. Ils ont grimpé sur une petite montagne ayant vue sur le lac Kokonor. Parcourant jusqu'à 30 kilomètres.

    Le 2 mai 1900 ils parcourent encore 30 kms, le 3 mai, 40 kms pour se retrouver auprès du Lac bleu, 

     

     

     

     

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