• 15. La vision des rayons

     

     

    Il en est de même pour les amis réunis ici ce soir. Seuls un petit nombre de gens sérieux perçoivent l’idéal, vont de l’avant, se développent, et accomplissent le vrai travail de Dieu.

    D’autres commencent bien, mais ne peuvent soutenir leur effort jusqu’au franchissement de la première muraille matérielle. Ils estiment plus aisé de voguer au gré des courants de la marée et quittent la scène. Nous avons tous vécu ici-bas sur le plan matériel visible. En fait, nous n’avons jamais quitté la terre. Nous ne sommes invisibles qu’aux hommes centrés dans la conscience matérielle. Nous sommes toujours visibles pour ceux qui ont atteint un plan plus élevé.


    Tout germe d’idée placé dans l’âme devient une conception. L’activité cérébrale lui donne une forme pensée, puis l’idée s’extériorise sous un aspect physique. Les idées de perfection produisent des perfections, les idées imparfaites des imperfections. De même que la terre ensoleillée produit avec la même bonne volonté le plus grand arbre ou la fleur la plus frêle selon les graines respectives qui y sont plantées, de même l’âme illuminée par l’esprit répond à l’homme. Ce que l’homme désire, ce qu’il a demandé avec foi, il l’a déjà reçu.


    Les âmes sorties du domaine visible par les portes de la mort continuent à se manifester sur le même plan psychique qu’avant leur départ. C’est la raison d’être du grand royaume psychique qui relie le monde matériel et visible au vrai monde spirituel. Toutes les âmes qui aspirent au second doivent se tailler de force un chemin dans le premier avant de percevoir la spiritualité. Il faut qu’elles se frayent leur route à travers le royaume psychique en droite ligne vers Dieu.
    La mort ne laisse l’esprit libre de fonctionner que sur le plan psychique où il se trouvait quand l’esprit a quitté le corps. Le trépassé n’a pas perçu qu’il n’existe qu’un seul Esprit, une seule Pensée, un seul Corps, ni que tous en sont issus et doivent y retourner. L’Esprit émané de Dieu et détenteur d’un corps parfait fait partie de l’Esprit unique, comme notre bras fait partie de notre corps. Il n’en est pas plus séparé qu’un de nos membres n’est séparé de notre corps. Le membre ne fait qu’un avec le corps et il lui faut être bien ajusté pour former un ensemble. De même, il faut que tous les esprits soient bien ajustés les uns aux autres pour former un tout complet et parfait.

    La phrase : « Ils se réuniront tous en un lieu » signifie que nous serons tous conscients de notre unité avec Dieu et de notre provenance de cette source unique. Voilà l’unisson, la communion dans la connaissance que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, exactement semblables à lui. C’est par cette image que Dieu exprime l’idéal qu’il a conçu pour nous.

     

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    Que signifie la phrase : « Que ta volonté soit faite, ô mon Dieu, et non la mienne » ? Elle signifie que l’homme désire que Dieu exprime à travers lui le plus haut idéal que Dieu a conçu pour lui. Nul ne peut s’élever au-dessus des idées matérielles sans faire consciemment ou non la volonté de Dieu.


    La conversation s’interrompit un instant, puis l’un de nous posa une question sur la relativité de la matière.

     

    Ldame magnifique répondit : Le mot exact est substance, Relativité de la Substance. Considérons un instant les cinq règnes, minéral, végétal, animal, humain, et divin. Commençons par le plus bas sur l’échelle, le règne minéral.


    Nous y trouvons des particules de matière qui expriment toutes la vie unique, la vie de Dieu. Leur désintégration et leurs combinaisons avec l’air et l’eau ont formé la terre, dont toutes les particules retiennent encore la vie originelle de Dieu. Il en est résulté que le règne végétal, expression suivante de Dieu sur l’échelle des valeurs, a trouvé place.


    Les plantes, dont chaque cellule contient la vie unique, ont pris une fraction de la vie du règne minéral et l’ont accrue et multipliée. Elles l’expriment à un degré plus haut en direction du règne de Dieu.
    Cela permet au règne animal, expression suivante de Dieu, de trouver place. Les animaux, dont chaque organe contient la vie unique, ont pris une fraction de la vie du règne végétal et l’ont accrue et multipliée. Ils l’expriment à un degré plus haut en direction du règne de Dieu.

     

    Cela permet au règne humain, expression suivante de Dieu, de trouver place. Les hommes, qui contiennent la vie unique dans chaque partie de leur être, ont pris une fraction de la vie du règne animal. En l’exprimant à un degré plus haut, ils ont laissé place au royaume de Dieu, le plus haut mode par lequel Dieu s’exprime à travers l’homme.

     


    Quand l’homme atteint ce règne, il se trouve en un lieu où il reconnaît que tout provient d’une seule Source et contient la vie unique, celle de Dieu. Il a gagné la maîtrise sur tous les phénomènes matériels. Mais il n’est pas obligé de s’arrêter là, car tout est progression. Il reste encore d’autres mondes à conquérir.

     

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    Nous arrivons maintenant au lieu où nous reconnaissons que toute l’immensité de l’espace contient la vie unique de Dieu, et que tout provient de la Source et de la Substance unique. Alors toute substance devient relative, ou reliée à sa source. N’en est-il pas ainsi ? La conversation prit fin. Le dîner étant terminé, on débarrassa la salle des tables et des chaises. Alors commença un temps de jeux et d’amusements, avec danses et chants.

    La musique était fournie par le choeur invisible, et nous passâmes un bon moment tous ensemble. La soirée se termina dans une orgie de musique. Le choeur invisible devint visible. Il se promenait dans l’assemblée et flottait parfois au-dessus d’elle. Pour finir, il y eut un tumultueux éclat de musique, de chants, et de rires avec participation de tous les convives. Dans l’ensemble, ce fut la scène la plus impressionnante dont il nous fut jamais donné d’être témoins.
    On nous informa que si nous devenions tout à fait calmes, nous pourrions entendre la musique à tout moment, mais que le choeur d’accompagnement ne se faisait entendre que dans des circonstances comme celles-ci. Nous tentâmes bien des fois l’expérience par la suite, et chaque fois nous entendîmes la musique. Elle était toujours faible et exquisément douce, mais ne comportait jamais de joyeux éclats de liberté comme ce soir-là, à moins qu’un certain nombre de Maîtres ne fussent réunis.

    C’est cette musique qui est connue sous le nom de Choeur des Anges. Les Maîtres l’appellent la symphonie des âmes à l’unisson. Nous restâmes trois jours dans ce village. Au cours de ces journées, nous vîmes un grand nombre de nos amis. Au soir du troisième jour, ils prirent congé de nous en disant qu’ils nous retrouveraient à nos quartiers d’hiver, puis ils disparurent.

     

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    1.22.  Architecture protectrice et défenses naturelles. 

    Interprétation de la vision des rayons. - Les organisations cléricales. - JE SUIS. - L’Esprit de service

     


    Le lendemain matin, nous quittâmes le village avec Émile et Jast pour seuls compagnons. Nous nous dirigeâmes  vers un village situé plus au nord, que nous avions choisi pour hiverner. Les hivers sont très rudes dans cette région, et nous voulions être certains de nous loger confortablement avant les froids. Là encore, comme en bien d’autres occasions, nos craintes se révélèrent mal fondées. Dès notre arrivée, nous trouvâmes des logements confortables tout préparés et n’eûmes que la peine de nous y installer.

     


    Le sentier que nous prîmes en partant du village d’Émile traversait le plateau puis suivait un long ravin serpentant jusqu’à un col où se trouvait le second village fortifié défendant le plateau. Les parois du ravin étaient verticales sur cent à trois cents mètres, puis rejoignaient les montagnes dont les sommets se dressaient à sept ou huit cents mètres plus haut. Au sommet du col, deux grands rebords rocheux écartés de deux cents mètres surplombaient et encadraient un espace plan d’environ un hectare. On les avait réunis par une muraille qui avait une douzaine de mètres de hauteur, vingt mètres d’épaisseur à la base, et dix au sommet.


    Cette muraille constituait un puissant barrage. Elle était construite de telle sorte que sa crête formait un chemin où l’on pouvait rouler de gros blocs de rocher. De là, on pouvait les faire tomber à l’extérieur sur un terrain en pente relié à une forte déclivité sur laquelle le sentier continuait de l’autre côté du col. Des points de chute étaient disposés tous les trente mètres avec des surplombs suffisants pour que les blocs de pierre tombant à l’extérieur ne risquent pas de heurter la base de la muraille. Un bloc ainsi projeté tombait
    d’abord sur la pente, puis roulait sur la déclivité et suivait le ravin sur au moins six kilomètres avant de s’arrêter, à moins d’éclater auparavant sous la violence d’un impact.


    Cet ensemble formait un puissant système défensif, car le ravin n’avait nulle part plus de vingt mètres de large sur les six kilomètres, et sa pente restait suffisante pour donner de l’accélération aux blocs de pierre. De part et d’autre du ravin, il y avait encore quatre plates-formes reliées par des sentiers aux extrémités de la muraille. De ces plates-formes on pouvait aussi faire tomber des blocs de rocher dans le ravin. Nous vîmes un assez grand nombre de blocs préparés pour toute éventualité sur la crête de la muraille. Ils avaient environ quatre mètres de diamètre. On nous informa qu’il n’avait jamais été nécessaire de s’en servir. Une seule tribu avait jadis tenté d’accéder au village sans en être priée. Elle avait été à peu près anéantie par les blocs de rocher lâchés à partir des quatre plates-formes situées dans les parois du ravin. Les premiers blocs en détachèrent d’autres dans leur chute, si bien qu’une avalanche de pierres balaya le ravin et emporta tout avec elle. Les blocs que nous apercevions sur la crête de la muraille étaient là depuis plus de deux mille ans.
    Il n’y avait pas eu de bataille dans le pays depuis ce temps-là.


    Le village comprenait six maisons de trois étages construites dans la muraille. Leurs terrasses de toiture étaient de niveau avec la crête de la muraille à laquelle on accédait par l’intérieur des maisons, où des escaliers montaient jusqu’à chaque terrasse. Des fenêtres étaient percées dans la muraille au niveau du troisième étage. Elles dominaient le ravin. De ces fenêtres, et de la crête de la muraille, on voyait le sentier serpenter le long des montagnes sur des kilomètres.


    On nous installa confortablement pour la nuit au troisième étage de l’une des maisons. Nous dînâmes de bonne heure et montâmes tous sur la terrasse pour regarder le coucher du soleil. Au bout de quelques instants, un homme d’une cinquantaine d’années monta l’escalier et nous rejoignit. Jast nous le présenta, et, il prit part à la conversation. Il habitait le village où nous allions prendre nos quartiers d’hiver et s’y rendait. Supposant qu’il voyageait comme nous, nous l’invitâmes à faire route avec nous. Il nous remercia, disant qu’il pouvait aller beaucoup plus vite, qu’il s’était arrêté pour rendre visite à un proche parent, et qu’il serait rentré chez lui le soir même.


    Nous nous mîmes à parler du temple que trois d’entre nous avaient visité avec Émile et Jast. L’homme dit alors tranquillement : Je vous ai vu cette, nuit-là, assis sur le parapet du temple. Puis il continua et me décrivit mon rêve ou ma vision, exactement comme il s’était passé et comme relaté précédemment. Ce fut une surprise pour mes camarades et pour moi, car je ne leur avais jamais fait part de ce rêve.

     

    L’homme nous était complètement étranger, et cependant il raconta la vision d’une manière aussi vivante qu’elle m’était apparue. Puis il continua : On vous a montré comme à nous que les hommes proviennent de Dieu, la Substance unique. Ils se sont avancés en bon ordre aussi longtemps qu’ils ont eu conscience de ce fait et usé justement de leur pouvoir de domination. Mais dès l’instant où leur personne mortelle a conçu une dualité de pouvoirs, ils ont commencé à voir une division, à mésuser de leur pouvoir légitime, et à provoquer une scission. Il en résulta des divergences et de profondes séparations qui s’étendirent sur toute la terre.

    En effet, l’homme jouit du libre arbitre et fait advenir l’objet de ses pensées. Mais un changement va survenir, car les divergences ont à peu près atteint leurs limites, et les hommes sont en train de se rapprocher les uns des autres. Ils commencent à reconnaître leur origine commune et à considérer chaque homme comme leur frère et non plus comme leur ennemi.

     


    Quand cette notion sera bien incorporée, ils verront qu’ils proviennent tous de la Source unique et ou il leur faut, y retourner, c’est-à-dire devenir réellement des frères. Alors ils se trouveront au ciel et comprendront que ciel signifie paix intérieure dans tous les domaines et harmonie complète créée par eux-mêmes ici-bas, sur terre. Ils créent leur enfer et leur ciel selon la voie qu’ils choisissent. Le ciel a été bien conçu par eux, mais mal situé géographiquement. Dieu demeure bien dans les hommes, mais demeure en outre dans tout ce qui les entoure, dans chaque pierre, chaque arbre, chaque plante, chaque fleur, et chaque créature.

     

    Dieu est dans l’air que l’homme respire, dans l’eau qu’il boit, dans l’argent qu’il dépense. Dieu est la substance de toutes choses. Quand l’homme respire, il respire Dieu autant que l’air. Quand il prend sa part de nourriture, il se nourrit de Dieu autant que d’aliments. Nous n’avons pas le désir de former de nouvelles sectes ni de nouveaux cultes. Les Églises d’aujourd’hui suffisent. Ce sont les centres logiques de propagande pour aider les gens à se rapprocher de Dieu par le truchement de Christ en tous. Il faut que les membres des Églises comprennent que leur Église ne symbolise qu’une chose, la conscience de Christ dans toute l’humanité. S’ils le comprennent, il ne peut exister de divergences entre Églises, mais seulement dans la pensée mortelle des hommes.


    En quoi une Église ou une association diffère-t-elle d’une autre ? Les divergences à l’existence desquelles on croit aujourd’hui ne se trouvent que dans les conceptions matérielles des hommes. Regardez à quoi elles ont abouti : aux grandes guerres, à des haines implacables entre nations et familles, et même entre individus. Tout cela parce que l’une ou l’autre des organisations cléricales estime que sa doctrine et ses croyances sont meilleures que celles de la voisine. Cependant, elles sont toutes les mêmes, car elles aboutissent toutes au même point.
    Il serait impossible à chacune d’avoir un ciel qui lui fût propre. Sans quoi, que ferait un individu qui aurait achevé de gagner sa marque de ciel et serait prêt à recevoir sa récompense ? Il serait obligé de passer le reste de son existence à chercher dans le labyrinthe des cieux le ciel spécial auquel il aurait été destiné. Les organisations ecclésiastiques et leurs séides se rapprochent quotidiennement les unes des autres. Un temps viendra où elles fusionneront. Il n’y aura plus besoin d’organisation, tout se passera dans l’unité.


    Pourtant, la faute n’incombe pas entièrement aux Églises. Bien minime est le nombre de ceux qui se sont éveillés à la notion de ce que la vie leur réserve vraiment. La grande majorité se traîne insatisfaite dans la vie, égarée, écrasée, ou tout au moins perplexe. Il faut que chaque âme apprenne à exprimer la vie, à s’en saisir, et à rayonner à partir de son propre centre vital pour extérioriser, en vue d’un but défini et par une action précise, les dons que Dieu lui a conférés.


    Il faut que chacun épanouisse sa propre vie. Il n’est pas possible à l’un de vivre à la place de l’autre. Nul ne peut exprimer votre vie à votre place, ni vous dire comment vous devriez l’exprimer. « De même que le Père a la vie en lui-même, il a été donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. »


    Une âme qui a compris cela ne peut plus flotter au gré des vents, car toute la raison d’être de la vie se révèle dans le privilège et la possibilité pour l’homme d’exprimer son moi divin intérieur. Le but de Dieu, c’est que l’homme demeure à sa divine image, et à sa ressemblance. Le principal but de la vie d’un homme devrait donc être d’exprimer ce que Dieu a conçu pour lui.

    Quand Jésus était sur le sommet de la montagne et que ses disciples vinrent à lui, voyez quelles paroles de sagesse il leur adressa. L’homme ne peut développer la plénitude de ses pouvoirs que s’il a un idéal sincère, un but véritable dans la vie. Jésus en avait conscience et avait pris fermement la haute résolution d’agir en conformité. Une graine ne peut commencer à croître que si elle est solidement implantée dans la terre. Le pouvoir intérieur de Dieu ne peut produire un désir juste que s’il est solidement implanté dans l’âme humaine. Il faut que nous sachions tous comme Jésus que la première poussée spirituelle vers l’expression est le désir précis de s’exprimer.
    Jésus a dit : « Heureux les pauvres », voulant dire par là que toute limitation dans la vie est bonne si elle peut créer chez l’individu le désir de s’élever au-dessus d’elle et de s’en libérer. Il savait que le besoin prophétise la satisfaction. Il considérait tout besoin comme un sol préparé pour une semence. Si l’on plante la semence et si on lui permet de croître, elle satisfera le besoin. La notion de besoin est fort mal comprise en général.

     

    Le besoin est un désir de développement de la vie. Certains grands éducateurs ont enseigné qu’il fallait arracher du coeur ce désir. Mais Jésus a dit : « Malheur à vous qui êtes rassasiés. » Quiconque est rassasié devient stationnaire. Or, pour avoir un contact étendu avec la vie, il faut constamment chercher à l’exprimer pleinement. Le désir correspondant témoigne de la pression qui s’exerce dans ce sens.


    Fatigué de ramper dans la poussière de la terre, l’homme voudrait s’envoler. Son désir le pousse à découvrir la loi qui lui permettra de s’élever au-dessus de ses limitations. Il a la capacité d’aller où il veut en annihilant les notions de temps et de distance. On a dit que l’homme propose et que Dieu dispose. C’est le contraire qui est vrai, car Dieu propose et l’homme dispose. Et l’homme peut faire tout ce que fait Dieu s’il est disposé à le faire. Le Fils ne peut-il faire la même chose que le Père ?


    Du fait que les choses matérielles ne satisfont pas l’âme, celle-ci est conduite à rechercher le pouvoir intérieur. Alors l’individu peut découvrir le « JE SUIS », et savoir que c’est à l’intérieur de lui-même que se trouve tout pouvoir capable de satisfaire l’âme, de répondre à tous ses besoins et désirs.
    Dès qu’il sait que JE SUIS est l’accomplissement de son désir, celui-ci se trouve accompli. C’est folie que de regarder à l’extérieur du moi divin pour satisfaire un désir. Pour que l’homme s’épanouisse, il faut que son moi accomplisse le développement.
    Alors la connaissance du JE SUIS apporte une compréhension et un réveil incroyables. Elle montre qu’à l’intérieur de soi se trouvent le pouvoir, la substance, et l’intelligence à partir desquels toute forme prend naissance. Dès que l’on est en mesure de formuler intelligemment un désir juste et de préciser l’idée correspondante, le pouvoir, l’intelligence, et la substance de l’esprit affluent nécessairement pour le réaliser. Ne sont-ce pas là les trésors du ciel, invisibles aux yeux humains ? Là, dans l’invisible, gisent des richesses illimitées cachées en nous-mêmes. Comme tout cela est clair pour celui qui a trouvé la perle de grand prix !
    Songez alors à la parole : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice (son bon usage), et toutes ces choses vous seront données par surcroît. » Pourquoi sont-elles données par surcroît ? Parce qu’elles sont faites de l’essence même de l’Esprit. Il faut que la conscience découvre l’Esprit avant de pouvoir former la chose désirée.


    L’homme éclairé perçoit le principe créateur intérieur, puis voit clair et comprend. Il rencontre alors la chance de sa vie. Il a la vision de ses possibilités, il devient conscient du domaine ouvert devant lui. Sachant que le principe créateur est intérieur, il reprend les désirs de son coeur, et ceux-ci deviennent un idéal, un moule qui attire pouvoir et substance pour se remplir. JE VOIS est la conception de l’âme, la Terre Promise, le rêve devenu réalité vers lequel l’âme peut regarder avec foi.


    L’homme ne possède peut-être pas consciemment cette réalité. Pourtant, quand il accomplit la loi, elle prend nécessairement forme visible. Il peut être indispensable d’aborder les épreuves du désert et d’en triompher : Quand l’âme comprend la vision comme une Terre Promise, comme un idéal qui doit devenir réalité, elle ne voit plus que le bien, objet de son désir. Arrivée à ce point, il ne faut pas qu’elle ait de doute, d’hésitation, ni de flottement. Ce serait fatal. Il faut être fidèle à la vision et aller de l’avant. Cette vision est caractéristique. Elle est aussi indispensable à la vie que les plans et spécifications à la construction d’un immeuble.
    L’homme doit être fidèle à la vision comme l’entrepreneur est fidèle aux plans et spécifications de l’architecte. Il faut éliminer tout ce qui n’est pas la vérité.



    Toutes les grandes âmes sont fidèles à leur vision. Tout accomplissement a d’abord été une vision, une semence d’idée plantée dans l’âme et à laquelle on a permis de croître et de s’épanouir. Les grandes âmes ne se laissent jamais influencer par l’incrédulité d’autrui. Elles sont prêtes à se sacrifier pour leur vision, elles y croient, et finalement il est fait selon leur foi. Jésus resta fermement fidèle à sa vision et attaché à son plan, même quand ses proches parents étaient incrédules et ses plus chers amis infidèles. Il lui fut fait selon sa foi, et il en est ainsi pour chacun.


    Quand un homme part pour la Terre Promise, il lui faut renoncer au pays des ténèbres et l’oublier. Il faut quitter les ténèbres et partir pour la lumière. On ne peut à la fois rester et partir. Il faut renoncer aux vieilles idées et adhérer aux nouvelles, oublier ce que nous ne souhaitons pas nous rappeler, et nous rappeler seulement ce que nous voulons retenir. Ces deux choses sont indispensables. Seule la vision doit nous rester en mémoire si nous voulons qu’elle s’accomplisse. On se la rappelle en maintenant dans sa pensée la chose à reproduire. On démembre, on refuse de se rappeler la chose à ne pas reproduire. Pour extérioriser la vision, il faut y conformer toutes nos idées, nos pensées, nos paroles, et nos actes.

    Telle est la vraie concentration, celle de la dévotion, le centrage de toutes les forces sur l’essentiel. C’est le signe que l’on aime l’idéal. Or, l’idéal ne peut être exprimé qu’au moyen de l’amour, car c’est l’amour qui en fait est un idéal.


    Même si l’homme débute par un échec, il faut qu’il soit décidé à persévérer. C’est l’exercice de la volonté, le cri de la confiance en soi, l’expression de la foi dirigeant le pouvoir vers l’idéal. On n’atteint jamais l’idéal sans diriger consciemment le pouvoir vers lui, sans exercer la volonté. Cependant, si l’idéal n’était pas une volonté idéale, cela lui serait fatal. Il faut que la volonté idéale soit aussi utile que l’idéal sans quoi l’âme ne peut libérer le pouvoir que la volonté voudrait diriger. La volonté d’être servi au lieu de servir provoque le retour du courant vital contre lui-même. La volonté de servir maintient le flux du courant vital à travers l’âme et entretient le rayonnement de la personnalité.


    La volonté de servir donne un but à la vision et laisse l’amour se déployer dans la vie. Comment l’amour s’exprimerait-il s’il ne passait à travers celui qui exprime la vie ? S’il passe à travers la conscience, l’organisme entier répond et fait vibrer chaque cellule par l’amour qu’il exprime. Alors le corps s’harmonise, l’âme rayonne, la pensée s’illumine, les idées deviennent pénétrantes, brillantes, vivantes, précises. La parole devient positive, vraie, constructive. La chair est renouvelée, purifiée, vivifiée. Les affaires s’arrangent, et toutes choses prennent leur aspect véritable.


    Le « JE SUIS » s’exprime par le Moi, et il n’est plus permis au Moi de supprimer le « JE SUIS ». Si le corps n’obéit pas à l’esprit, comment exprimerait-il l’Esprit ?

     


    L’intelligence consciente doit désirer et rechercher l’Esprit afin de connaître le pouvoir de l’Esprit. De cette manière, l’homme apprend que l’Esprit est l’accomplissement du besoin. Et l’Esprit reçoit son expression suprême quand on lui permet de donner satisfaction aux besoins d’autrui. Les portes qui retiennent les réserves de l’Esprit s’ouvrent quand on laisse celui-ci s’écouler vers autrui. C’est la volonté de servir qui ouvre à tous les réserves illimitées de Dieu et provoque l’épanouissement de l’âme.


    L’âme est revenue à la maison du Père dès qu’elle a ressenti la volonté de servir. Le prodigue qui sert devient le Fils choyé. Le mercenaire qui se nourrissait de déchets devient prince d’une maison royale, la maison de ses propres possibilités. Il connaît l’amour de Dieu, comprend le don de
    son Père, et l’affecte à un bon usage. Nul ne peut recevoir ce don, sinon un fils. Aucun serviteur, aucun mercenaire ne peut entrer dans la joie de l’héritage du fils. Le serviteur recherche toujours un résultat. Le fils a déjà hérité de toutes les possessions du Père.


    Quand nous savons que nous appartenons à la maison du Père et sommes héritiers de tous ses biens, nous pouvons commencer à vivre selon les désirs du Père. « Voici„ nous sommes maintenant des Fils de Dieu. » La conscience d’être fils provoque l’accomplissement, a conscience d’être serviteur provoque la pénurie. Dès que nous jouons le rôle du Fils en pensée, en paroles, et en action, nous découvrons que le Père a exaucé tous les désirs de notre coeur.
    Arrivé là, l’orateur se leva, nous souhaita bonne nuit, et exprima l’espoir de nous revoir avec plusieurs de nos camarades à notre arrivée à nos quartiers d’hiver. Puis il s’en alla.

     

     Page 111 à page 121 (du Livre : La vie des Maîtres de Baird Thomas Spalding

     

    Note : (en attente)

    « Cantata «Donna, che in ciel» HWV 233 by Georg Friedrich Haendel16. Dans les Himalayas rassemblement des Maîtres »

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