• MOZART se raconte en 1781 à Vienne

    MOZART se raconte en 1781 à Vienne posté le dimanche 29 décembre 2013 16:19

    Blog de colinearcenciel :BIENVENUE DANS MON MONDE MUSICAL, MOZART se raconte en 1781 à Vienne

    Vienne,  ce  8 d'aprile  1781

        J'ai l'idée de demander à l'archevêque l'autorisation de rester ici.  Père chéri,  je vous aime fort,  vous le constatez ici.   Et par amour pour vous,  je renonce à tous mes souhaits,  à toutes mes aspirations,  car si ce n'était pour vous,  je vous jure sur mon honneur que je ne perdrais pas un seul instant,  et donnerais immédiatement ma démission.   J'organiserais un grand concert,  prendrais quatre élèves,  et m'en sortirais avec au moins mille thalers par an.   Je vous assure que j'ai souvent bien du mal à renoncer ainsi à mon bonheur.  Je suis encore jeune , comme vous le dites,  mais quand on gaspille ainsi sa jeunesse en un lieu misérable et dans l'inaction,  c'est une perte considérable et bien triste....

     

    Ce  11  d'avril  1781

       Dimanche prochain,  donc le  22,  Ceccarelli et moi devons rentrer à la maison.   Quand je pense que je dois quitter Vienne san emporter au moins 1000 florins, ça me fait mal au coeur, et  à cause d'un prince mal pensant,  qui me couillonne chaque jour de 4 misérables centaines de florins  .  Car c'est  ce que je gagnerais certainement si je donnais un concert.   Lors du premier  concert, ici à la maison,  l'archevêque nous a envoyé à tous 4 ducats chacun.   Mais ce qui me désespère,  c'est que le soir même où nous avions ici ce concert merdique,, j'étais invité chez la comtesse  Thun,  où  je ne pus donc me rendre,  et qui était présent ?  L'empereur......

     

     Vienne,  ce 9 de maj  1781

    Mon très cher Père ,

        Je suis encore tout plein de colère  !  et vous,  mon excellent et très cher père,  vous le serez certainement autant que moi.
       On a si longtemps mis ma patience à l'épreuve,  qu'à la fin elle s'est effondrée.  Je n'ai plus le malheur d'être au service de la cour de Salzbourg,  ce jour fut pour moi un jour de bonheur ; écoutez plutôt.

       Par  2 fois déjà,  ce - je  ne sais comment le nommer-  m'a dit en face les plus grosses sottises et impertinences que je n'ai pas voulu rapporter pour vous ménager.  C'est uniquement en pensant à vous que je ne me suis pas vengé immédiatement.
       Il m'a traité de gamin,  de dévoyé,  m'a dit de décamper,  et moi,  j'ai tout supporté,  sentant bien que non seulement mon propre honneur,   mais aussi le vôtre,  étaient atteints. mais,  vous le vouliez ainsi,  je me suis donc tu.

       Ecoutez maintenant   :  il y a  8 jours,  le courrier monta chez moi en disant que je devais déménager dans l'instant.  Tous les autres avaient été prévenus,  sauf moi,  et la vieille Mme Weber eut la bonté de m'offrir sa maison.  J'y ai une jolie chambre,  suis chez des gens serviables qui m'aident en toutes choses dont a rapidement besoin (et qu'on ne saurait posséder lorsqu'on est seul).

        Donc,  quand je me présentai à l'archevêque,  la première chose fut  :  Arch  :  Alors, quand part ce  garçon  ?  Moi  :  je voulais partir cette nuit,   mais il n'y a plus de place.  Alors il poursuit d'un trait que je suis le plus grand polisson qu'il connaisse,  que personne ne le sert aussi mal que moi,  qu'il me conseille de partir le jour même,  faute de quoi il écrira à ses gens qu'on retienne mon salaire.   Il était impossible de répondre,  il continuait comme un feu de brousse.  J'écoutai le tout avec calme.   Il me mentit en face en me disant que j'avais 500 fl de solde,  il me traita de gueux,  de crétin,  oh  ! je ne veux pas tout vous écrire.   Finalement,  alors que mon sang bouillonnait par trop,  je dis  :  votre Honneur n'est donc pas satisfait de moi  ?    -  Quoi,  on me menace, crétin  ?  Crétin, oh, crétin  !   Voilà la porte,  la voilà,  je ne veux plus rien avoir à faire avec un si misérable gamin.  Enfin,  je dis  :  et moi non plus avec vous  !   -  Alors, qu'il parte.

    Et moi,  en sortant  :  qu'il en soit ainsi,  demain,  vous recevrez ma démission par écrit  (....)

       Mon bonheur commence maintenant,  et j'espère que mon bonheur fera aussi le vôtre.  Ecrivez moi en secret que vous vous réjouissez,  mais officiellement,  faites moi des réprimandes amères, afin qu'on ne puisse vous faire aucun reproche.  Mais si l'archevêque venait malgré tout à vous faire subir la moindre impertinence,   venez immédiatement à Vienne avec ma soeur,  nous pouvons vivre tous les 3,  mais je préfère que vous teniez encore un an...

       Je ne veux plus rien entendre de Salzbourg,  je hais l'archevêque jusqu'à la frénésie. Adieu....

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