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    21. Dans le désert de Gobi

     

    Mendelssohn - String Quartet no.2 op.13 in A minor

     

    7. Les fluides vitaux et la décrépitude

     


    Le lendemain matin, Chander Sen reprit l’entretien. Il dit : On m’a montré que l’intelligence humaine peut se transmuer en intelligence divine. Le doute ne m’est plus permis. Tandis que ces choses m’étaient expliquées, jdécouvrais que je pouvais entrer dans le royaume de Dieu, et que ce royaume était intérieur. Je sais maintenant que Dieu est l’unique puissance omniprésente et omnisciente. Péchés, discordes, maladies, vieillesse, mort appartiennent aux expériences du passé. Je perçois maintenant la réalité et je
    sais que j’étais perdu dans le brouillard de l’illusion. Le temps et l’espace ont complètement disparu. Je sais que je vis dans le monde subjectif, et que celui-ci appartient au monde objectif. Si j’avais pu m’accrocher aux suggestions et aux éclairs que j’ai perçus de temps à autre grâce à mes sens subtils, que d’heures d’anxiété et de fatigue ne me serais-je pas épargnées.

     


    Pendant ma jeunesse, j’ai imité la majeure partie de l’humanité. Je n’ai cru qu’à une seule vie, celle de la jouissance personnelle dans tous les domaines. Je décidai donc d’en tirer le meilleur parti. Je fis de l’égoïsme le but principal de ma vie. Je déchaînai toutes les passions animales, dissipant ainsi tous les fluides vitaux jusqu’à faire de mon corps la coquille vide que vous avez d’abord connue. Permettez-moi de former une image illustrant ma pensée.

     Chander Sen resta silencieux un moment. Bientôt apparut sur un des murs de la pièce une image semblable à celles déjà décrites. C’était son propre portrait à l’époque où nous fîmes sa connaissance, l’image d’un vieil homme trottinant, appuyé sur son bâton. Suivit une autre image à la ressemblance de l’homme de ce matin.

    Chander Sen continua : La première image représente l’homme qui a dissipé les énergies et les fluides vitaux de son corps jusqu’à ne laisser subsister que la coquille vide.
    L’autre représente celui qui a conservé ses énergies et ses fluides vitaux à l’intérieur de son corps. Dans mon cas, vous estimez qu’il y a eu, un rajeunissement complet et presque
    instantané, ce qui est vrai. Mais je vois la chose sous un autre angle. Combien de gens pourraient avoir la même chance que moi et recevoir l’aide, la sympathie, et l’assistance ces chères grandes âmes ?
     

     

    Pour plus de clarté, considérons la durée d’une vie humaine depuis la naissance jusqu’à la fin que tant de gens appellent la mort. L’enfant naît. Il n’a pas conscience des fluides qui apportent la vie et circulent à travers son corps.Les organes qui engendreront plus tard les fluides vitaux soumis au contrôle de la volonté ne sont pas encore développés. À ce stade, si l’enfant est normal, il est superbe et bouillonnant de vie. Les fluides vitaux se renforcent de plus en plus jusqu’au stade de développement où l’enfant en
    devient conscient et peut les dissiper. Si cette dissipation a lieu, l’enfant montre des signes de vieillissement. Au bout de quelques années, le cerveau de l’adulte perd le pouvoir de coordonner les mouvements, et le corps pareil à celui d’un vieillard décrépit. Seule subsiste la coquille vide de la personnalité primitive.


    Comparez avec l’homme qui a conservé ses fluides vitaux en les faisant circuler normalement à travers son corps. Voyez comme il est fort et vigoureux. Peut-être n’entrevoit-il pas un idéal plus élevé que celui de naître, vivre un court espace de temps sur cette terre, et ensuite trépasser. Mais alors, et pourvu qu’il conserve ses fluides vitaux, sa vie sera trois ou quatre fois plus longue que celle du dissipateur. Mais peut-être aussi perçoit-il que le plan de Dieu le destine à une plus haute mission. Alors dès qu’il aura découvert que ses fluides vitaux sont un élément nécessaire de son développement parfait, il les conservera constamment dans son corps.

     


    Il n’y a pas bien longtemps que nos savants connaissent le réseau délicat d’artères et de veines composant le système circulatoire. Il leur reste à démontrer qu’il existe un système circulatoire infiniment plus délicat et plus subtil apportant la force vitale à chaque atome du corps. À travers le système nerveux, la force vitale est dirigée sur un groupe de cellules cérébrales qui agissent à leur tour comme distributrices et la renvoient vers tous les atomes du corps pour lesquels elle a de l’affinité. Cette force vitale se transmet le long des nerfs et agit comme protectrice des nerfs. Si on la dissipe, les cellules se stabilisent et ne peuvent plus être remplacées par les nouvelles cellules de substitution qui se forment continuellement.

     


    Les jeunes cellules sont refoulées cependant que les vieilles se décomposent progressivement et meurent.
    Au contraire, quand toute la force vitale est conservée, les cellules se renouvellent aussi facilement à cinq cents ans qu’à dix. Alors le corps peut se charger de vie au point de pouvoir insuffler la parole de vie à toutes les formes. On peut peindre une image, modeler une statue, ou entreprendre un travail manuel quelconque exprimant un idéal, puis insuffler à l’objet le souffle de vie et le rendre vivant. L’objet vous parlera et parlera à tous ceux qui peuvent voir l’inspiration vitale que vous lui avez insufflée.Il sera actif parce que le Seigneur Dieu en vous a parlé, et qu’il est fait selon sa volonté.

     


    Mais ces formes ne prendront pas l’aspect humain, à moins qu’on ne les élève jusqu’à la vie divine. Si on leur donne la vie, il faut les soutenir jusqu’au bout et les amener à la pure vie divine. Alors ce sont des formes parfaites comme vous-mêmes. Votre responsabilité tombe, et vous découvrez que ceci constitue le vrai génie. Je voudrais cependant vous signaler une erreur fondamentale. Quand une personnalité de génie a commencé à se développer, elle possède consciemment ou non la faculté
    de conserver les courants vitaux à l’état de pureté et de les faire circuler par leurs chenaux naturels. Son corps et ses facultés créatrices sont animés en conséquence. L’homme de génie sait qu’il a pour mission d’exprimer quelque chose qui dépasse l’ordinaire. Tant qu’il conserve ses forces vitales en leur laissant la bride sur le cou, il vogue de réussite en
    réussite.


    Mais s’il laisse des idées de luxure s’insinuer en lui, il perd rapidement son pouvoir créateur. Sous l’influence des forces vitales initiales, les cellules constitutives de son corps ont acquis une texture plus fine que les cellules ordinaires.
    À ce moment, l’homme de génie a atteint la renommée. N’ayant pas développé sa perception plus profonde du pouvoir de Dieu, il se laisse emporter par l’orgueil de sa
    gloire. Il abandonne sa lumière directrice faute d’avoir été entièrement éclairé. Son besoin d’une excitation plus grande l’incite à dissiper ses forces vitales, et il perd bientôt tout pouvoir. En effet, si l’homme a d’abord dominé ses passions animales au point de conférer à son corps une texture plus fine, son recul dans la chute est bien plus rapide que s’il
    n’avait pas été éveillé du tout.


    Si au contraire on est éveillé au point de conserver toutes les forces vitales et de les distribuer normalement par les nerfs sans les déformer par des pensées de luxure ou de passion, l’illumination sera permanente. Les sensations qui en découlent surpassent de loin tous les plaisirs sexuels. Le serpent est élevé. Il n’a plus besoin de ramper sur le ventre à
    travers la fange de la concupiscence et de la passion.


    Si les hommes pouvaient comprendre que ce fluide contient une énergie infiniment supérieure à celle du sang pur, ils le conserveraient au lieu de le dissiper. Mais ils ferment les yeux à ce fait. Ils continuent à vivre soit dans l’aveuglement, soit dans l’ignorance, jusqu’au moment où le Moissonneur arrive. Alors éclatent les lamentations, car le Moissonneur n’est pas satisfait de la récolte. Vous vénérez la vieillesse et vous considérez les cheveux blancs comme une couronne d’honneur, ce dont je ne voudrais pas vous dissuader. Mais veuillez bien approfondir. Je vous laisse le soin de décider lequel est plus digne d’honneur : l’homme aux boucles blanches comme neige qui a provoqué sa propre décrépitude par ignorance sinon par véritable perversité, ou celui dont la vitalité s’accuse avec la maturité, qui devient plus fort et mieux équipé pour faire face au grand âge, et
    fait croître en conséquence sa bonté et sa générosité. Je confesse qu’il faut avoir pitié de l’homme qui arrive à la mort par ignorance. Mais que dire de celui qui aboutit au même résultat en connaissant la vérité ?


    2.8. Une civilisation datant de deux cent mille ans. - Départ
    pour le désert de Gobi. - Tempête de neige et attaque
    par les bandits de la montagne. - Le Lion et l’Agneau. -
    Origine des bandits. - Leur hospitalité

    Remarquons combien le Désert de Gobi est immense : le plus grand désert du monde.

    Le bassin désertique est délimité par les montagnes de l'Altaï, la steppe de Mongolie, le plateau tibétain et la plaine du Nord de la Chine. Au sens propre, le mot « gobi » (prononcé gov) désigne en mongol un territoire semi-aride (le désert est appelé tsöl) en forme de grande cuvette. 

    Des légendes – mais sont-ce bien des légendes ? – prêtent à l’énigmatique grand chef religieux qui gouverne le peuple du désert, le titre de Maitre du Monde.

    Le fait est qu’un mystère émane de cette contrée dont la réputation en magie surpasse celle du Tibet.

    Pèlerinage à Ourga de M. Molotov

    En 1962, le Pr W.S. Lewis, ethnologue américain, de retour d’un voyage en Mongolie, déclarait que, selon toute vraisemblance, M. Molotov, ex-lieutenant de Staline et adversaire n° 1 de M. Khrouchtchev, devait les faveurs particulières dont il jouissait à l’aide magique que lui avait donnée le Bogdo Geghen ou Houtouktou, dernier pontife des lamas de l’Asie centrale, et Bouddha vivant au même titre que le Dalai Lama du Tibet.

    Il est impossible de contrôler le bien-fondé de cette révélation mais il est certain que M. Molotov bénéficia d’une immunité qui intrigua les milieux politiques; tout se passait comme si une force inconnue avait le pouvoir d’infléchir la volonté et le comportement à son égard de son puissant ennemi, M. K.

    Déjà au siècle dernier, l’empereur Alexandre Ier avait obtenu une aide semblable de l’Houtouktou d’Ourga, d’où avait découlé en partie la chute de Napoléon.

    La fin d’Alexandre Ier avait été très mystérieuse, certaines rumeurs ayant persuadé le peuple russe que, longtemps après sa mort, officiellement datée de 1825, l’étrange monarque parcourait encore son empire sous le nom de Feodor Kusmitch.

                                            Alexandre Ier (1777-1825)
     

     

    Des dossiers secrets provenant des Romanov existaient dans les archives du Kremlin sur cette étrange affaire et il n’est pas téméraire d’imaginer que M. Molotov les avaient consultés… et utilisés a son avantage!

    Une bague magique et des livres sacrés

    Le « Maître du Monde » de la Mongolie influence-t-il le destin politique du monde ?

    On serait tente de le croire et, en tout cas, les faits historiques donnent un certain crédit a cette hypothèse, du moins dans l’esprit des empiriques.

    Mais qui est donc ce Maître du Monde ? Son nom est Djebtsung, il est habité par l’âme de Amitabha, dieu de l’Ouest et esprit miséricordieux des quatre montagnes qui cernent la ville sainte d’Oulan-Bator (jadis Ourga).

    Djebtsung n’est pas officiellement reconnu par les dirigeants de la République populaire mongole, qui politiquement sont hostiles à la « superstition », mais spirituellement, il règne en tant que « Houtouktou » sur 100 000 lamas et 1 million de sujets.

    II ne réside plus dans le Bogdo Ol sacre, Vatican de ses huit prédécesseurs, que le Comité des sciences des communistes a « nationalisé »; il erre dans la steppe, suivi d’une cour imposante de lamas et de shamans.

    Cette situation de maître du monde itinérant n’incite guerre à croire dans les pouvoirs supranormaux du Houtouktou et de ses shamans, pouvoirs pourtant difficiles à réfuter.

    Ferdinand Ossendowski, éminent savant polonais, échappa a de graves périls grâce a la bague magique que lui avait donnée Houtouktou de Nabaranchi.

    Des lamas prédirent a une heure près la mort du général baron Ungern von Sterberg, adversaire des bolchevistes; en 1933, le Dr Maurice Percheron, savant français, eut la preuve indiscutable d’un pouvoir mystérieux qui semble bien avoir profite a de puissants personnages mongols.

    Et comment expliquer, sans magie, écrit Charles Carrega (1) que Gengis Khan, cet inculte gardien de troupeaux, aidé d’une poignée de nomades, ait pu successivement asservir des empires et des peuples mille fois plus évolués que lui ?

    (1) Charles Carréga, Cahiers intimes.

    Gengis Khan est le fondateur de l’Empire mongol, le plus vaste empire contigu de tous les temps. Après sa mort en 1227, l’empire est considérablement agrandi par ses successeurs , qui le dirigent encore pendant plus de 150 ans. Son petit-fils, Kubilaï Khan, est le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine.

    Kublai, le Khan qui réunissait sous son sceptre la Mongolie, la Chine, l’Inde, l’Afghanistan, la Perse et la moitie de l’Europe, adopta la religion bouddhiste, a la vue des prodiges réalisés devant les représentants de tous les cultes par le pandit Turjo Ghamba.

    Hitler voulut utiliser la magie des Mongols pour conquérir le monde, mais il fut trahi

    par les shamans qui ne lui livrèrent jamais les secrets de la domination.

    Ces secrets, enfermes dans d’énormes coffres veilles par les moines Shabinari de la suite de l’actuel Houtouktou, sont écrits dans des livres sacres : les 226 volumes du Panjour et les 108 volumes du Ganjour.

    Voir article : Le Soleil noir : Ahnenerbe, expéditions et technologies secrètes SS

    Leur puissance magique est matérialisée dans des objets du culte et principalement dans le prodigieux rubis grave d’une croix gammée, monte sur une bague, que Gengis Khan et son successeur Kublai portaient constamment a l’index droit (1).

    (1) Le Maha Chohan, faux Maître du Monde et authentique aventurier, qui vint en France en 1947 et fut le maître, l’ami, puis l’ennemi de Michael Ivanoff, le « mage » de Sèvres (voir Point de Vue, n° 140 du 20 novembre 1947 et les journaux d’époque) portait à l’index droit une bague à émeraude qu’il prétendait être celle de Gengis Khan !

    Elle contenait, disait le charlatan, « un atome d’hydrogène capable de faire sauter le monde ! ».

    Tel est l’étrange pays, l’épouvantable désert – le pire de tous – dont 1 histoire ancienne est a peu près inconnue, malgré son importance dans le destin de la planète. 

     
     

    La primhistoire de Gobi peut être esquissée, conjecturée, en utilisant une clef que nous devons a l’obligeance de l’historien traditionaliste Jean Roy :

    Dans la vallée de l’Indus, il y a 3 500 ans, la haute civilisation du peuple archaïque des Dravidiens s’épanouissait, puis absorbait quelques siècles plus tard les Veddi-des à peau claire et les Mélanides à peau foncée:

    Les Mélanides étaient originaires du bassin du Tarim vers le Lob-Nor (actuel Sinkiang (2).

    Poursuivons notre lecture : nous reviendrons aux indices géographiques.

     

    Venons à une autre civilisation : 

    Cette vaste région de Chine  est connue sous divers noms :

    • Son nom officiel actuel : Région autonome ouïghour du Xinjiang. Il est dérivé du terme utilisé par les mandchous de Xinjiang.
    • Dans l'antiquité, lors de son contrôle par les Kouchans, indo-européens : Empire Kouchan 
    • Sous la dynastie Han,  notamment lors du protectorat des Régions de l'Ouest : territoires de l'ouest  (西域)
    • Au xviie siècle et xviiie siècle le :Khanat dzoungar,  ou, en occident, Tartarie chinoise 
    • Pendant les conquêtes des empires européens : Turkestan oriental ou encore République islamique du Turkestan oriental.

    Après la défaite de l’armée de l’Empire Tang  face aux armées musulmanes, composées d’Arabes, de Tibétains et d’Ouïghours près de la rivière Talas au Kazakhstan (en 751 après Jésus-Christ). Les territoires sont tour à tour contrôlés par l'Empire tibétain ' puis les ouïghours. (Voir rubrique Les civilisations anciennes et le Tibet qui serons complétées de ces civilisations mal connues).

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    À partir de ce moment, nous nous appliquâmes avec diligence à apprendre notre alphabet, sous les directives de Chander Sen. Les jours passaient avec une rapidité
    vertigineuse. Quand arriva la fin d’avril, et que la date de notre départ pour le désert de Gobi approcha, la majeure partie des archives restait encore à traduire. Nous nous en
    consolions à l’idée que nous pourrions revenir achever le travail. Nos amis avaient traduit pour nous une grande partie des documents, mais avaient insisté pour que nous
    étudiions les caractères scripturaux et devenions capables de traduire nous-mêmes.


    Au cours du mois de septembre précédent, nous étions convenus d’une rencontre dans le désert de Gobi avec les autres membres de notre expédition. Ils devaient ensuite
    nous accompagner jusqu’à l’emplacement présumé de trois cités antiques dont le site exact était donné par certaines archives que nous n’avions pas encore vues, mais dont on nous avait parlé. Nous n’avions eu entre les mains que des copies qui avaient allumé notre curiosité. Les deux séries de documents font remonter la date d’épanouissement de ces cités à plus de deux cent mille ans. Leurs habitants auraient joui d’une civilisation très avancée, connu les arts et métiers, et travaillé le fer et l’or. Ce dernier métal était alors si commun qu’on l’employait pour fabriquer la vaisselle et ferrer les chevaux. Il est dit que ces gens avaient, autorité complète sur les forces naturelles aussi bien que sur leur propre pouvoir émanant de Dieu. En fait, ces légendes (si légende il y a) ressemblent étrangement à celles de la mythologie grecque.

     


    Si les cartes correspondantes sont exactes, le grand empire Uigour couvrait jadis la majeure partie de l’Asie et s’étendait en Europe jusqu’aux rives actuellement françaises
    de la Méditerranée. Sa plus grande altitude était de deux cents mètres au-dessus du niveau de la mer. C’était une immense plaine très fertile et peuplée, une colonie de la
    Terre Maternelle. La découverte des ruines de ses cités apporterait sans nul doute une très importante contribution à l’histoire. Les descriptions de ce pays sous la dynastie de
    ses sept rois dépassent de loin celles de la pompe et de la
    splendeur de l’Égypte ancienne.

     

    Remarque :

     

    La Terre de Mu, selon les traditions, était un immense continent qui s'étendait avant le déluge, dans l'océan Pacifique, depuis la Polynésie jusqu'à l'Océan Indien, englobant le désert de Gobi, la Malaisie, une partie de l'Inde et de la Chine" selon Livre du mystérieux inconnu (Le), Robert Charroux, Ed. J'Ai Lu.

    La Lémurie ou Terre de Mu était située dans l'océan indien. Elle s'étendait sur la presque totalité de l'océan Pacifique, du détroit de Béring à l'Australie, de l'Inde à la Californie. La Tradition situe la Lémurie de l'Himalaya à l'Australie.

    Des tablettes rédigées par les Naacals (Frères Saints) ont été retrouvées par l'explorateur "colonel" anglais James Churchward qui devint l'assistant du Grand Prêtre d'un temple collège. Elles contenaient la genèse du monde et l'histoire de l'engloutissement de Mu, 12 000 ans avant notre ère.

    Nous reviendrons sur ces sujets plus tard : poursuivons notre lecture.

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    Même avant l’époque des sept rois, les tablettes décrivent la contrée comme bien plus prospère que l’Égypte. Les gens s’y gouvernaient eux-mêmes. Il n’y avait donc ni guerres, ni vassaux, ni esclaves. Le chef suprême était appelé Principe Directeur. Cela est indubitable. Les tablettes précisent que son domicile était parmi le peuple, et que le peuple l’aimait et lui obéissait. Elles rapportent aussi que le premier roi de la première dynastie usurpa le gouvernement du Principe Directeur pour s’installer lui-même sur un trône et commander.

     


    Le temps continuait de passer rapidement et nous étions fort occupés à préparer le départ de l’expédition. Nous devions nous trouver au mois de mai à un rendez-vous où nous comptions compléter nos vivres et notre équipement pour le trajet final.
    Quand j’essaye de décrire mes pensées et mes sensations à l’approche du temps fixé pour notre départ, les mots me manquent absolument. Chacune des heures de notre séjour
    avait été un enchantement. Bien que nous fussions restés plus de cinq mois avec ces gens et eussions partagé leurs demeures pendant toute cette période, le temps avait passé
    avec une rapidité inouïe et les mois nous avaient semblé des jours. Un monde de possibilités s’était ouvert à nous. C’était comme une porte grande ouverte sur des éventualités sans limites. Chacun de nous avait le sentiment de n’avoir qu’à franchir cette porte, et cependant nous hésitions, de même que nous hésitions à quitter ces magnifiques personnalités que nous considérions comme des frères.


    Je crois qu’il est dans la vie de tout mortel un temps où il peut voir la porte grande ouverte tout comme nous vîmes en cette superbe matinée d’avril les possibilités infinies que l’on
    peut atteindre. Je demande au lecteur de faire abstraction pour l’instant de tous ses préjugés, et de regarder si possible par nos yeux. Je ne lui demande pas de croire. Je lui demande de comprendre la différence entre la description de la vie des Maîtres et le fait d’être assis à leurs pieds pour les écouter. Il semblait que si nous voulions aller
    audacieusement de l’avant et franchir la porte, nous deviendrions maîtres de toutes les réalisations. Et cependant nous hésitions. Pourquoi donc ? Parce que notre foi n’était pas totale. Nous permettions aux idées traditionnelles de nous tirer en arrière et de fermer la porte. Nous disions ensuite que la porte avait été fermée par le destin tout en sachant pertinemment que notre destin dépendait de nous.

     


    Voici des gens bienveillants, simples, et cependant merveilleux, dont plusieurs ont franchi cette porte depuis maintes générations et peut-être depuis toujours. Ils pratiquent la vie spirituelle. Ils n’observent ni précédents ni traditions, mais simplement une vie pure et honnête, bien vécue, avec les deux pieds sur terre. Je laisse au lecteur le soin de comparer. Nous hésitions à quitter ces chères âmes auxquelles nous nous étions tant attachés pendant les derniers mois, et cependant nous regardions avidement vers l’avenir, sachant que d’autres expériences nous attendaient.

     


    Nous prîmes donc congé de nos amis par cette splendide matinée d’avril. Ils nous serrèrent cordialement la main et nous invitèrent de tout coeur à revenir. Nous leur dîmes un dernier adieu et nous tournâmes vers le nord pour franchir le grand désert de Gobi. Des histoires d’aventures terribles survenues dans cette contrée hantaient nos imaginations comme des visions obscures : Mais nous n’avions pas peur, car Émile et Jast nous accompagnaient à nouveau, et Chander Sen avait pris la place de Neprow.

     

    Pour nous autres grands voyageurs, la marche sur le dur sentier de la caravane faisait partie du labeur quotidien. Je suis sûr que tous les membres de notre petit groupe étaient heureux d’être là. Tous reconnaissaient qu’un monde nouveau avait commencé à s’ouvrir devant nous. Chacun se rendait compte de l’isolement du pays et connaissait les hasards des voyages ordinaires de cette nature. Cependant, une force irrésistible nous poussait en avant. Notre confiance absolue en nos grands amis nous permit de jeter aux vents toute pensée de crainte ou de difficulté pour nous-mêmes, et nous entrâmes dans l’aventure avec un enthousiasme d’écoliers. Nous avions l’habitude des endroits les plus reculés de la terre, mais jamais nous n’avions eu l’expérience d’une contrée aussi, lointaine et isolée.

     

    Cependant, nous pouvions y voyager avec une liberté et une facilité sans pareilles. Le lecteur ne s’étonnera pas de notre engouement pour le pays et nos bienfaiteurs. Nous avions le sentiment de pouvoir aller vers le nord jusqu’à dépasser les régions polaires et les conquérir. Nous n’avions pas fait beaucoup de chemin quand l’un de nous dit : Oh ! que ne pouvons-nous voyager comme nos amis. Combien le trajet serait facile ! Dire que nous les
    forçons à marcher pesamment avec nous faute de pouvoir les imiter.

     


    Tout se passa bien jusqu’à la fin du septième jour.

     

    Cette après-midi-là, vers cinq heures, nous sortions juste d’un profond ravin que nous avions suivi pour accéder à une zone plus dégagée en aval. Un membre de l’expédition signala des cavaliers dans le lointain. Nous les examinâmes à la jumelle et comptâmes vingt-sept cavaliers paraissant armés jusqu’aux dents. Nous en rendîmes compte à Jast. Il répondit qu’il s’agissait probablement de ces bandes errantes qui infestaient le pays. Nous demandâmes si c’était un groupe de bandits. Il répondit que c’en était probablement un, car aucun troupeau ne les accompagnait.

     


    Nous quittâmes la piste et nous avançâmes vers un massif d’arbres où nous établîmes notre camp pour la nuit. Pendant ce temps, deux d’entre nous traversèrent le torrent
    près du campement et montèrent sur une crête d’où ils pouvaient apercevoir le terrain sur lequel nous avions découvert le groupe de cavaliers. En arrivant au sommet, les
    deux firent halte et regardèrent à la jumelle, puis se hâtèrent de revenir au camp. Dès qu’ils furent à portée de voix, ils annoncèrent que le groupe de cavaliers n’était pas à
    plus de cinq kilomètres et se dirigeait vers nous.

     


    Juste à ce moment quelqu’un remarqua qu’une tempête se préparait. Nous examinâmes le ciel, et y vîmes en effet de lourds bancs de nuages qui se rassemblaient au nord-ouest
    et du brouillard qui se rapprochait de tous côtés. Nous nous sentîmes très mal à l’aise, car nous pouvions maintenant voir la bande de cavaliers descendre droit sur notre camp.
    Bien que nous fussions trente-deux, nous ne possédions pas une seule arme à feu, et cela nous troublait fort. Bientôt la tempête nous atteignit avec la violence d’un ouragan. Nos appréhensions ne firent que grandir, car nous avions déjà eu l’expérience de la fureur d’un ouragan dans ces solitudes montagneuses. Pendant un moment, un vent de
    cent vingt kilomètres à l’heure chargé de fines particules de glace nous fouetta et rugit autour de nous. Nous craignîmes d’être forcés de déplacer le camp pour éviter la chute des
    branches brisées. Puis l’atmosphère se calma à l’endroit où nous étions. Nous pensâmes un moment que la tempête se limiterait à un grain passager comme il en survient souvent
    dans ce pays.


    Le clair-obscur laissant une certaine visibilité, nous nous préoccupâmes de mettre de l’ordre. dans les tentes, ce qui nous occupa pendant environ une demi-heure. Le souvenir
    de la tempête et des bandits, qui nous avait tant troublés, était complètement sorti de nos têtes. Nous interrompîmes un instant notre labeur, et notre chef se dirigea vers la
    sortie de la tente. Après avoir regardé au-dehors, il se retourna et dit : La tempête paraît faire rage à proximité. Mais là où nous sommes, il n’y a guère qu’une brise légère.
    Regardez : la tente et les arbres autour de nous remuent à peine. L’air est chaud et embaumé.

     


    Plusieurs d’entre nous le suivirent au-dehors et restèrent un moment plongés dans l’étonnement. Pendant que nous avions arrangé l’intérieur de la tente, nous n’avions eu qu’à
    demi conscience de la tempête. Nous supposions qu’elle avait passé et remontait le ravin. En effet, certaines perturbations atmosphériques traversent ce pays comme un cyclone. Elles font rage pendant des kilomètres avant de s’apaiser et sont souvent suivies d’un calme plat. Ce n’était pas le cas en l’espèce. L’ouragan soufflait à trente mètres de nous, mais
    l’air était calme et chaud dans notre rayon immédiat. Or, nous avions pu constater, dans des tempêtes semblables, qu’un froid intense vous transperçait de part en part. On manquait d’être suffoqué par le vent, qui, dans sa fureur aveugle, vous soufflait au visage des particules de glace piquantes comme des aiguilles.

     


    Soudain notre zone de calme s’éclaira comme par magieDans notre stupéfaction, nous crûmes entendre des cris humains dominant le fracas de l’ouragan. On annonça le
    dîner. Nous entrâmes sous la tente et nous assîmes. Pendant le repas, l’un de nous s’inquiéta de ce qui avait pu arriver aux cavaliers qui descendaient la pente tout à l’heure. Un
    autre dit : Nous avons cru entendre des cris quand nous étions dehors. Ne pourrions-nous porter secours aux cavaliers au cas où ils seraient perdus dans la tempête ?
    Jast prit la parole et dit que ces hommes faisaient partie d’une des bandes de brigands les plus notoires du pays environnant. Ces rôdeurs passaient tout leur temps à voler
    et à piller les villages, et à enlever les troupeaux de chèvres et de moutons.

     


    Après le dîner, pendant une accalmie, nous entendîmes des cris et des bruits de chevaux hennissant et s’ébrouant comme si leurs cavaliers en avaient perdu le contrôle. Cela
    paraissait venir de tout près, mais nous ne pouvions rien voir tellement les tourbillons de neige étaient denses. Nous n’apercevions plus aucune lueur des feux de camp.

     


    Peu après Émile se leva, disant qu’il allait inviter les bandits à notre camp, car, sauf extraordinaire, il allait devenir impossible à un homme ou à un animal de survivre
    jusqu’au matin dans la tourmente.

     


    En effet, le froid devenait intense au-dehors. Deux d’entre nous demandèrent à accompagner Émile. Cela parut lui faire plaisir. Il accepta, et tous trois disparurent dans la
    tempête. Au bout d’une vingtaine de minutes, ils réapparurent suivis de vingt brigands conduisant leurs chevaux par la bride. Ceux-ci nous informèrent que sept
    d’entre eux avaient perdu contact avec leur groupe et s’étaient probablement égarés dans la tempête. Les brigands formaient un mélange bigarré de créatures à moitié sauvages. En entrant dans le cercle de lumière, ils parurent soupçonner de notre part une embuscade pour les capturer. Leur alarme était visible, mais Émile leur assura qu’ils étaient libres de partir à tout moment. Il leur montra que, s’ils voulaient nous attaquer, nous n’avions aucun
    moyen de défense. Leur chef avoua, que c’était bien là leur intention quand ils nous avaient vus émerger du ravin avant la tempête. Ensuite ils étaient devenus perplexes et s’étaient
    si bien égarés qu’ils avaient perdu la direction de leur camp. Quand Émile et nos deux compagnons les avaient trouvés, ils étaient plaqués contre une falaise à une centaine de mètres en aval de notre camp.

     


    Leur chef dit que si nous les repoussions ils étaient voués à une mort certaine. Émile leur assura que cela n’arriverait pas. Ils attachèrent, pour la nuit, leurs chevaux aux arbres, puis se réunirent en aparté. Ils s’assirent et commencèrent à manger de la viande de chèvre séchée et du beurre de yak tiré des fontes de leurs selles. Tout en mangeant, ils gardaient leurs armes à portée de la main et s’arrêtaient pour écouter le moindre bruit. Ils parlaient et gesticulaient librement. Jast nous dit qu’ils s’étonnaient de notre équipement et de la lumière. Ils se demandaient pourquoi le vent ne soufflait pas, pourquoi il faisait chaud à l’intérieur du cercle, et pourquoi les chevaux étaient si heureux.

     


    Celui d’entre eux qui parlait presque tout le temps avait déjà entendu parler de nos amis. Il disait à ses compagnons que ces gens étaient comme des dieux et pouvaient les
    détruire, eux, les brigands, à volonté et instantanément. Plusieurs bandits, croyant que nous complotions de les capturer, essayaient de circonvenir les autres pour nous dépouiller de tout et s’enfuir. Mais leur chef insista pour ne pas nous molester, disant que s’ils nous faisaient du mal ils seraient tous anéantis. Après une interminable palabre, huit brigands se
    levèrent, s’approchèrent de nous, et dirent à Jast qu’ils ne voulaient plus rester. Ils avaient très peur et allaient essayer de rejoindre leur camp situé à quelques kilomètres en aval
    sur la rivière. Ils avaient fini par se repérer à l’aide du bouquet d’arbres où nous campions. Ils enfourchèrent leurs chevaux et commencèrent à descendre la vallée. Au bout d’une vingtaine de minutes ils étaient tous de retour, disant que la neige était si épaisse que leurs chevaux ne pouvaient plus avancer. Eux-mêmes ne pouvaient faire face à cette
    tempête, la plus violente depuis plusieurs années. Puis ils s’installèrent pour la nuit.

     


    L’un de nous dit : Eh bien, malgré ma peur, je me trouve plus confortable ici qu’au-dehors dans la tourmente. Jast se tourna vers nous et dit : La maison du Père se trouve là où vous demeurez. Si vous êtes dans cette maison et si vous y habitez, vous vous trouvez dans la joie de l’esprit du Père. À quoi servent la chaleur et le confort qui y règnent si vous n’êtes pas dans cette maison, ou si vous n’en connaissez pas la chaleur et le confort ? Vous êtes libres d’inviter ceux du dehors. Cependant, ils n’entreront pas, car ils ignorent votre demeure. Tout en ressentant la chaleur, ces êtres chers ne veulent pas s’approcher parce qu’ils ont toujours vécu de pillage. Ils ne peuvent comprendre que les hommes mêmes, qu’ils considéraient comme des proies légitimes puissent leur faire un accueil amical sans raison spéciale, et surtout sans appartenir à la même bande. Ils ne savent pas qu’au milieu de la neige, du froid, ou de la plus terrible tourmente, le Père demeure. Ni tempête, ni vents, ni marées ne peuvent nuire à ceux qui font leur foyer de Son foyer.

    On n’est submergé par vents et marées que si l’on a perdu contact avec Dieu. Dieu ne peut accomplir ce que vous voyez maintenant que si l’on garde constamment et inébranlablement les yeux fixés sur Lui, sans connaître ni voir rien d’autre.

     


    Voici actuellement ma pensée : Je me tiens fermement avec les yeux fixés sur toi, ô mon Père, ne connaissant que toi, et je ne vois que Dieu en toutes choses. Je me tiens
    solidement sur la montagne sainte, ne connaissant que ton amour, ta vie, et ta sagesse. Ton esprit divin, m’imprègne toujours. Il habite au-dedans et au-dehors de moi Père, je sais que cet esprit n’est pas destiné à moi seul, mais à tous tes enfants. Je sais que je ne possède rien de plus qu’eux et que Dieu seul existe pour tous. O mon Père, je te remercie.

     


    On peut trouver la paix véritable au coeur de la tempête, car le vrai calme réside au fond du coeur de l’homme qui a découvert son moi Tout au contraire, un homme peut se
    trouver dans une solitude désertique, seul en face du crépuscule et du vaste silence de la nature, et être cependant déchiré par l’ouragan des passions ou ébranlé par les
    tonnerres de la peur. Pour un observateur superficiel, il semble que la nature
    ait incontestablement favorisé les êtres doués de force brutale, d’avidité, et du pouvoir de répandre le sang des faibles. Mais prenons en considération quelques faits
    simples qui passent généralement inaperçus. Il y a plus d’agneaux que de lions dans le monde, et ce n’est pas dû au hasard. La nature n’erre pas aveuglément.

     


    La nature c’est Dieu, au travail. Or, Dieu ne gaspille pas les matériaux et ne s’embrouille pas dans ses constructions. Ne vous semble-t-il pas étrange que, dans le creuset des forces
    primitives de la nature, le lion n’ait pas mangé l’agneau avant l’apparition de l’homme sur la scène ? Or, l’agneau a littéralement écrasé le lion dans la bataille pour la vie.
    L’appui donné par l’homme à l’agneau ne suffit pas pour expliquer ce résultat. Selon toute probabilité, l’homme a commencé sa carrière sanguinaire en massacrant l’animal le
    plus doux. Il tue certainement plus d’agneaux que de lions. Ce n’est pas l’homme mais bien la nature qui prononce la condamnation de l’espèce léonine.

     


    Réfléchissez un moment, et vous verrez que la nature ne peut pas donner au même animal une force caractéristique pour deux fins opposées. Le lion est un grand combatif mais
    un pauvre reproducteur. Toute la force de son corps affiné est consacrée à des combats. La naissance de ses petits lui est préjudiciable et ne constitue qu’un incident de sa vie. Par contre l’agneau n’est pas batailleur. Il est donc physiquement en état d’infériorité. Ne dépensant pas d’énergie à combattre, il est meilleur reproducteur.

     

    La nature reconnaît qu’elle a fait une faute en créant le lion. Elle est en train de redresser cette faute. Le lion et tous les autres animaux carnassiers sont en voie de disparition.
    Il n’est pas d’exception à cette sentence de mort prononcée contre tous les êtres de proie par la loi immuable de la nature. La nature fonctionne selon une justice éternelle. En vertu de la loi suprême de l’univers, l’attaquant a perdu d’avance le combat. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi, aussi bien pour les animaux que pour les hommes, dans la forêt comme dans la ville, dans le passé comme dans l’avenir. Le lion a perdu. Il a perdu alors même qu’il gagnait. Il meurt quand il tue. La nature même des choses veut qu’il dévore sa propre espèce au moment où il déchire la chair tiède de l’agneau enlevé du troupeau. Quand
    le premier lion abattit ses puissantes sur sa proie et grogna sa satisfaction à travers ses babines sanglantes, il ne chantait pas la mort de la créature impuissante qu’il
    dévorait, mais l’hymne funèbre de sa propre race. La sauvagerie n’est pas un signe de ralliement. Les lions ne vivent pas en bandes, les ours ne vont pas par troupeaux.

    REMARQUE : Les anciens lions ne vivaient pas en bande mais en couple : voyez le lion dans wikipédia ici  (cliquez sur le mot en couleur ici) et puis faite une retour en arrière au cas où votre page n'est pas configurée pour s'ouvrir sur une autre page, afin que vous puissiez continuer la lecture).

     


    Les sauvages parmi les hommes forment de petits groupes qui s’entre-tuent. Leur brutalité se retourne contre leur race et devient pour eux une source de faiblesse.

     


    Par analogie, il faut donc que les bandes de sauvages disparaissent. Aucun grand guerrier n’a jamais vraiment conquis quoi que ce soit. Toute victoire est illusion. Les empires militaires tombent rapidement en pièces quand ils ne reposent sur rien de plus substantiel que l’épée. À la fin, il faut que les chefs répudient la force et recourent à la
    justice et à la raison, sous peine de voir s’écrouler leurs empires. La bête de proie humaine ou animale est solitaire, sans espoir et sans aide, irrévocablement condamnée, car la
    douceur est la seule vraie force. La douceur, c’est le lion avec tous ses attributs moins le goût du sang. Elle soumet lentement toute vie à sa loi triomphante.

     


    L’homme se fait ou se défait lui-même. Dans l’arsenal des pensées, il forge les armes par lesquelles il se détruit. Il façonne aussi les outils avec lesquels il se bâtit des maisons
    célestes de joie, de force, et de paix. Par le bon choix et le juste exercice de ses pensées, il peut atteindre à la perfection divine. Par leur abus et leur mauvais usage, il
    descend plus bas que la brute. Entre ces deux extrêmes s’étend toute la gamme des nuances de caractère. L’homme est leur créateur et leur maître.
    Les hommes que voici sont les vestiges d’un peuple qui fut grand et prospère. Leurs ancêtres habitaient ce pays au temps où celui-ci était un empire industriel florissant et
    magnifiques. Ils pratiquaient les sciences et les arts. Ils connaissaient aussi leur propre origine et leur puissance et n’adoraient que cette origine et cette puissance. Vint un
    temps où ils commencèrent à prendre plaisir à leurs corps. Ceux-ci ne tardèrent pas à les décevoir. Alors un grand cataclysme ravagea le pays, n’épargnant que des montagnards isolés. Ce déchet se groupa en des communautés d’où sortirent les grandes races européennes.

     


    La région où nous sommes et celle du désert de Gobi  furent découpées et soulevées jusqu’à une altitude où plus rien ne poussait. Leurs habitants furent détruits presque
    complètement, au point qu’il ne subsista que de rares communautés isolées et parfois seulement une ou deux familles. Celles-ci se réunirent en bandes. Ce furent les
    ancêtres de ces gens qui ne peuvent pas prospérer, parce qu’ils sont continuellement en guerre les uns contre les autres.

     

    Leur histoire et leur origine sont oubliées, mais on peut remonter à la source unique de leur religion et de leurs légendes. Les fondements en sont semblables partout, bien que les formes soient très différentes.
    Ici Jast dit qu’il craignait de nous avoir ennuyés, car la plupart de nos amis dormaient profondément. Nous regardâmes vers les brigands. Ils dormaient tous, ayant
    comme nous-mêmes oublié la tempête qui continuait pourtant à faire rage. Nous rentrâmes sous notre tente et nous reposâmes après avoir exprimé de nouveau notre
    gratitude à nos grands amis.

     


    Le lendemain matin au réveil le soleil brillait et tout le camp était en émoi. Nous nous habillâmes à la hâte et vîmes que toute la société, brigands compris, attendait le petit
    déjeuner. Tandis que nous le prenions, on nous communiqua le programme du jour qui consistait à accompagner les brigands jusqu’à leur camp. Il était en effet plus facile de
    tracer une piste tous ensemble que de partir séparément.
    Cette perspective plut aux brigands, mais guère à nous, car nous apprîmes qu’à leur camp ils étaient au nombre de cent cinquante.

     


    À la fin de notre collation, tous les vestiges de la tempête avaient disparu. Nous levâmes donc le camp et partîmes avec les brigands et leurs chevaux .pour tracer la piste, laissant
    aux autres le soin de nous suivre avec les objets de campement.
    Le camp des brigands se trouvait à moins de vingt kilomètres en aval. Cependant, nous ne l’atteignîmes que l’après-midi, fort heureux de pouvoir y faire halte. Nous le trouvâmes très confortable, avec toute la place voulue pour abriter notre expédition. Après le déjeuner, nous constatâmes que nous gagnerions du temps en attendant sur place un jour ou deux afin, de permettre à la neige de se tasser. Nous étions en effet obligés de franchir le lendemain un col de près de cinq mille mètres d’altitude. Le temps ne
    s’étant pas réchauffé autant que nous l’avions espéré, nous prolongeâmes notre séjour pendant quatre jours. Tout le village nous traita avec le plus grand respect et fit
    l’impossible pour nous être agréable.

     


    À notre départ, deux hommes vinrent demander s’ils pouvaient se joindre à notre expédition. Nous acceptâmes avec plaisir, car il nous fallait de toute façon recruter un
    certain nombre d’auxiliaires au prochain grand village, à une centaine de kilomètres de là. Ces deux hommes nous accompagnèrent jusqu’à notre retour, à l’automne.


    Quand nous quittâmes le village, près de la moitié de la population nous accompagna jusqu’au sommet du col pour nous aider à tracer la piste à travers la neige épaisse. Nous
    leur fûmes bien reconnaissants de leurs aimables efforts, car l’ascension fut très difficile. Au sommet, nous prîmes congé de nos amis les brigands et nous dirigeâmes vers le lieu de rendez-vous où nous arrivâmes le 28 mai, trois jours après les détachements d’amis qui devaient nous y retrouver comme convenu l’automne précédent.

    Page 181 à 195 de La vie des Maîtres de Baird Thomas Spalding et Etude de l'ouvrage par ©Colinearcenciel, octobre 2017, préenregistré et faisant foi de l'étude et de sa datation précise sur un disque dur externe, mis sous licence no copyright.

     

    Le Livre des Maîtres est un livre à acquérir sur papier à déposer sur votre chevet car il est à lire et à relire. Beaucoup de passages méritent méditation.

    Commentaires :

    Le désert de Gobi possède son histoire  et recèle des mystères. Voici un extrait de Robert Charoux et des écrits venant du site que vous verrez en cliquant ici (Le savoir perdu).

    "

    Tel est l’étrange pays, l’épouvantable désert – le pire de tous – dont une histoire ancienne est à peu près inconnue, malgré son importance dans le destin de la planète. 

    La primhistoire de Gobi peut être esquissée, conjecturée, en utilisant une clef que nous devons a l’obligeance de l’historien traditionaliste Jean Roy :

    Dans la vallée de l’Indus, il y a 3 500 ans, la haute civilisation du peuple archaïque des Dravidiens s’épanouissait, puis absorbait quelques siècles plus tard les Veddi-des à peau claire et les Mélanides à peau foncée:

    Les Mélanides étaient originaires du bassin du Tarim vers le Lob-Nor (actuel Sinkiang (2).

    (2) A en croire les spécialistes des questions OVNI, la région du Sin-kiang serait encore de nos jours le centre d’un mystère

    En tout cas, elle est partiellement zone militaire interdite et peut-être aire de ravitaillement du « Chevalier noir », énigmatique satellite qui tourne autour du globe depuis 1957.

     
         

    Le "Chevalier noir"

    Pénétrant dans les hautes vallées de l’Indus par la passe des monts Karakoroum, ils apportèrent aux Dravidiens la connaissance de la numération décimale du système dit « arabe » (lequel fut beaucoup plus tard transmis aux Occidentaux au moment des invasions arabes).

    Les Indiens dravidiens donnèrent à ces Mélanides le nom de NAACHALS mot qui signifie «hauts frères», ce qui pourrait exotériquement s’expliquer par le fait qu’ils venaient des régions montagneuses du Karakoroum où se dressent des sommets de 7 000 à 8 600 mètres.

    Chez les Naachals, seuls les « Connaissants » avaient le secret du système décimal; ils ne prétendaient pas en être les inventeurs, mais seulement les dépositaires.

    En ce cas, qui leur avait enseigne, sur ces plateaux désolés et deux fois plus élèves que le mont Blanc, le secret prodigieux de l’écriture chiffrée ?

     

    L’île blanche

    Des traditions, dont nous donnerons plus loin la relation détaillée, assurent que la

    science des Melanides leur avait été révélée par des hommes venus du ciel qui avaient débarqué de machines spatiales, dans l’île Blanche de la mer de Gobi. 

    Cette île existe encore de nos jours. Elle serait le mont Atis, situé à 600km au nord-est du Lob-Nor, dans le Djasactou-khan. 

    C’est la, à 20 000 km de distance, que nous trouvons le pendant du mystère américain du Nevada.

    Sur le désert de Gobi règne un tabou; la aussi on décèle, après les tempêtes de sable, des émergences de cites dont l’origine se perd dans la nuit des temps; la aussi, il y a eu feu du ciel, déluge, raz de marée(1)

    (1) Des aviateurs soviétiques, en survolant le désert de Gobi, ont photographié des ruines et des emplacements de cités importantes reconnaissables à leurs substructions.

    Dans un proche avenir, les sables de Gobi parleront et toute la protohistoire

    conventionnelle sera remise en question.

    Dans le grand déluge conté par les Védas (le Cata-patha-Brâhmana, un des textes les plus anciens de l’Inde) le légendaire Manu construit une arche qu’un énorme poisson « fait passer par-dessus la montagne du Nord», c’est-à-dire que l’arche atterrit dans le désert de Gobi, peut-être sur l’île Blanche.

    L’indianiste A. Weber voyait dans ce récit un souvenir obscur de l’immigration des Aryas qu’un déluge ou une catastrophe terrestre aurait chassés de leur patrie vers les terres de l’Inde, et sans doute aussi au Japon.

    De ces régions aujourd’hui désolées, émigrèrent jadis des peuples en possession d’une science révolutionnaire et inconnue des autres hommes.

    On doit penser que leur exode, analogue a celui des anciens Mexicains fuyant la région Californie-Nevada, fut motive par de puissants impératifs; de même, la transmutation de terres vraisemblablement riches, en sables stériles et en mornes steppes, laisse supposer le passage d’un terrible cataclysme.

    Alors on comprend pourquoi, durant des siècles, des millénaires, les hommes ont refusé de revenir en ces lieux maudits d’où ils avaient été chasses et ou avaient péri leurs lointains ancêtres « frappes par la colère de Dieu ».

    Il convient d’apporter une particulière attention a une assertion de Jean Roy concernant des « hommes venus du ciel » qui auraient jadis atterri dans « l’île Blanche » ! 

    Le nom mongol du désert de Gobi est « Chamo », nom présentant peut-être une relation avec celui du dieu « Chamos » qui, d’après le Talmud, était adore sous la forme d’une étoile noire.

    Chamos était encore « l’astre malfaisant » des Arabes, sans doute Saturne ou quelque planète ou étoile, d’où était venu un danger pour l’humanité terrestre (encore l’idée d’un drame cosmique ou d’une invasion d’extra planétaires !).

    Ce point étant fait sur les deux épicentres conjectures de l’antique cataclysme atomique, il serait intéressant de savoir si des singularités, communes aux U.S.A. et au désert de Gobi, trouvent un prolongement jusqu’en notre époque.

    Et c’est la sans doute que nous allons faire les plus bouleversantes découvertes, comme si tout n’était qu’éternel recommencement de la primhistoire entrevue a l’histoire invisible du XXe siècle. 

    Les anciens textes des Indes (Ramayana, Drona-Par-va, Mahavira) font explicitement mention d’une guerre atomique sur terre; le Popol-Vuh (irradiations des peuples du 3e age d’après Recinos et Villacosta) et la Bible (destruction de Sodome et de Gomorrhe) appuyant cette thèse, il est permis de croire que les ancêtres des Américains et des Mongols voulurent eux aussi – comme les savants de 1944 – jouer les démiurges.

    Employèrent-ils l’arme nucléaire contre les envahisseurs venus du ciel ou s’exterminèrent-ils mutuellement ? Il est difficile de répondre a cette question.

    Histoire secrète de nos temps 

    Certes, pour des habitants d’Hiroshima ou de Nagasaki, depuis 1944, la thèse d’une antique destruction atomique provoquée humainement est plus probable que celle d’une vengeance divine, mais pour certains Américains et Russes, des coïncidences exagérées renforcent singulièrement ce point de vue, car c’est exactement en Californie ancienne et en Mongolie que sont expérimentées et stockées en grande partie les fusées atomiques américaines et russes !

    Mars 1963, février-mars 1964 : à ces dates et en Californie, des fusées U.S. Nike Hercule étaient entreposées sur des rampes souterraines de lancement.

    Les agents techniques désignés pour les manoeuvrer en cas de guerre devaient être immédiatement abattus par les policiers charges de leur surveillance, si l’un de ces techniciens devenait fou, trahissait visiblement ou essayait de déclencher sans ordres formels les mécanismes de lancement, ce qui équivaudrait à détruire partiellement une nation déterminée.

    Or, plusieurs engins, heureusement dépourvus de leurs ogives nucléaires, éclatèrent « sans raison connue et en dépit de toutes les précautions humainement concevables » qui avaient été prises pour qu’un tel accident ne puisse se produire. 

    Explosion atomique en Mongolie

    Février 1960. Dans un désert semblable a celui du Nevada, à la frontière de Mongolie, sous le même parallèle et a une longitude septentrionale diamétralement opposée, les Soviétiques entreposaient eux aussi des bombes atomiques.

    Extraordinaire prédestination des lieux !

    Or, en février 1960, les services secrets occidentaux apprirent la mort de deux

    généraux russes, puis, toute la vérité filtrant peu a peu, on sut que plusieurs bombes H avaient explosé sans raison connue et alors que toutes les précautions humainement concevables avaient été prises pour qu’un tel accident ne put se produire.

    Il y aurait eu de nombreux morts russes, des milliers de blessés (1) et la radioactivité terrestre à base de rayons gamma dépassa de quatre fois la côte d’alerte, ce qui fut soigneusement tu par les centrales du secret garde de tous les gouvernements.

     
        Nikita Khrouchtchev en 1963

     

    1) II est certain que des populations de la région du lac Balkhach furent évacuées vers la mer Caspienne.

    Les détecteurs et sismographes américains enregistrèrent deux explosions correspondant à l’éclatement de 200 à 250 bombes A. 

    Deux entrepôts avaient sauté à quelques secondes d’intervalle, la deuxième explosion étant la plus violente.

    Quelques jours après la catastrophe, à Paris, la radioactivité atteignait la côte d’alerte et rendait inutilisables les émulsions les plus sensibles des établissements de produits de photographie.

    Un an après, on nota une prolifération de naissances monstrueuses dont le monde civilisé a gardé le souvenir, notamment en Russie, en Chine et au Japon, si bien que Mme Khrouchtcheva qui connaissait les raisons cachées du désastre eut un scrupule de conscience et s’écria publiquement : « Jetons à la mer toutes les bombes atomiques ! ».

    Voila les très étranges accidents qui se produisirent sur le 36e parallèle nord, par 112° de longitude O. d’une part et 90° de longitude E. d’autre part, soit : dans les antiques zones ou plus que jamais on peut penser qu’aurait sévi jadis un cataclysme atomique.

    Où elles ont éclaté, les bombes éclateront encore

    Atomisation il y a X millénaires… atomisation en ces dernières années : le calcul des probabilités s’oppose formellement a ce que des événements si rarissimes puissent sans raisons déterminées se produire aux mêmes points du globe.

    Et l’on doit penser avec horreur qu’en un jour proche ou lointain mais inéluctable, les stocks nucléaires américains du Nevada et les stocks nucléaires russes ou chinois de l’Asie centrale exploseront encore, sans raison connue, en dépit de toutes les précautions prises et humainement concevables (2)

    (2) Le stock U.S. du fort Richardson à Anchorage faillit exploser lors du séisme de Pâques 1964. Les fusées furent déplacées et certains verrous de sûreté sautèrent…

    Une fois encore, l’humanité pourrait être détruite à 90 ou 99%. Alors, les générations des époques futures se demanderaient à nouveau pourquoi le Nevada et la Mongolie suscitent comme une répulsion atavique chez les hommes…

    Nevada, Mongolie : deux pôles du destin de l’humanité ou subsistent peut-être encore le reflet d’images lointaines… quand, la ou se situent actuellement Las Vegas, Los Angeles,Sait Lake City, Kansas City, Saint Louis, Memphis, Little Rock, Dallas, New Orleans, Houston, etc., s’érigeaient les cités orgueilleuses d’ancêtres supérieurs qui connaissaient le voyage sidéral, la cybernétique, la télévision et la fission de l’atome.

    Las Vegas : Sodome

     

    Sans doute est-il intéressant de noter que Las Vegas, la honteuse cite américaine du vice, du jeu et des « machines a sous », est sur le 36e parallèle, et que Sodome et Gomorrhe, les honteuses cites antiques – atomisées ou réduites en cendres par le « feu du ciel » – , étaient sur le 32e parallèle, soit le même en tenant compte des fluctuations du pôle magnétique !

    Il est important aussi de savoir que les Gitans, au type racial si proche des types mexicains et mongols, passent pour être des rescapés de la dernière fin du monde.

    Certains pensent même qu’ils furent les responsables directs de l’atomisation antique, si bien que les autres hommes, au cours des millénaires, leur refusèrent toujours l’accès de leurs cites.

     

    Tout va recommencer, les Gitans décampent…

    En nos temps d’Apocalypse, les Gitans tendent a devenir sédentaires, et la fin de leur malédiction approchant, ils émigrent dans tous les pays blancs du monde : Australie, Afrique du Sud, Amérique du Sud, etc.

    Sauf en Afrique noire et en Asie jaune, racistes… et sauf aux Etats-Unis dont ils ont une sainte aversion qui pourrait remonter aux millénaires de la primhistoire !

    Apocalypse signifie Révélation

    D’autre part, interprétant en leur faveur la parole biblique, depuis la création de l’Etat d’Israël, ils se proclament le peuple élu de Dieu, puisqu’ils forment le dernier peuple errant du globe !

    Leurs prophètes les conduisent hors des lignes de fracture de l’écorce terrestre, afin qu’une nouvelle fois ils échappent a la fin du monde, ou plus exactement au cataclysme analogue ou identique à celui de l’ère primhistorique, quand Babylone n’était sans doute qu’un village et les Sumériens des pasteurs errants; en un temps de l’histoire invisible des nommes ou la civilisation rouge, la première en date, commençait aux Etats-Unis.

    Car tout est recommencement, et tout peut recommencer comme avant… 

    et aux mêmes endroits !

    Source : Robert Charoux – Le livre des secrets Trahis

     

     

     


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    2.9. Ruines et trésors ensablés. - Attaqué des bandits - du
    désert. - La cavalerie fantôme. - Repas miraculeux
    dans le désert


    Après une semaine de repos, nous rassemblâmes notre équipement, et l’expédition tout entière prit le chemin de l’ancienne capitale des Uigours, où nous arrivâmes le 30
    juin.

    Nous commençâmes immédiatement : le travail des fouilles. Notre premier puits n’avait pas atteint la profondeur de vingt mètres que nous rencontrâmes les murs d’un vieux bâtiment. Nous creusâmes jusqu’à une trentaine de mètres pour avoir accès à une grande salle où nous trouvâmes des momies en position assise, le visage couvert d’un masque d’or. Il y avait là de nombreuses statues d’or, d’argent, de bronze, et d’argile, toutes magnifiquement sculptées. Nous en prîmes des photographies. Quand le travail eut progressé au point de prouver indubitablement que c’étaient bien là les vestiges d’une très grande ville, nous nous rendîmes au deuxième emplacement que nous trouvâmes grâce aux descriptions données par les tablettes dont il a déjà été parlé.

    Là, nous creusâmes jusqu’à une douzaine de mètres avant de trouver des vestiges certains d’une civilisation ancienne : Nous effectuâmes un travail suffisant pour démontrer à nouveau avec certitude qu’il s’agissait des ruines d’une grande cité antique. Nous nous dirigeâmes ensuite vers le troisième emplacement où nous comptions découvrir les preuves de l’existence d’une ville encore plus ancienne et plus étendue.

     

    Pour économiser le temps et les ressources, nous nous étions organisés en quatre détachements dont trois étaient composés d’un chef et de six assistants, soit sept hommes
    par détachement. Le travail d’excavation et d’entretien des puits fut assigné à ces trois détachements, chacun travaillant huit heures par jour. Le quatrième détachement
    comprenait le reste du personnel. Il avait mission de surveiller les abords du camp et d’assurer la subsistance de toute l’expédition. Je faisais partie du détachement
    commandé par notre chef Thomas. Nous travaillions de minuit à huit heures du matin.

     


    Après avoir complété le premier puits, nous eûmes accès à quatre chambres souterraines que nous déblayâmes. Nous pûmes faire la démonstration probante qu’il s’agissait de la plus grande et de la plus ancienne des trois villes, et qu’elle était remplie de trésors.

     


    Un beau matin, l’équipe qui relevait la nôtre signala que des cavaliers approchaient du camp par le nord. Nous remontâmes et vîmes qu’ils se dirigeaient vers nous. Ce devait être encore une bande de brigands, car ils suivaient manifestement la piste qui nous avait amenés ici. Tandis que nous regardions, Jast arriva et dit : C’est une bande de brigands décidés à piller le camp, mais je ne crois pas qu’il y ait lieu d’avoir peur.

     


    Nous les laissâmes approcher. Ils s’arrêtèrent à cinq cents mètres de notre camp. Peu après, deux d’entre eux vinrent à nous et, après avoir échangé des salutations,
    demandèrent ce que nous faisions là. Nous leur dîmes que nous essayions de trouver les ruines d’une cité antique. Ils répliquèrent qu’ils n’en croyaient pas un mot et nous
    soupçonnaient d’être des chercheurs d’or. Ils se proposaient de piller notre équipement et nos vivres. Nous leur demandâmes s’ils étaient des soldats du gouvernement. Ils répondirent qu’ils ne reconnaissaient aucun gouvernement, car dans ce pays la bande la plus forte faisait la loi. Ne voyant pas trace chez nous d’émoi ni d’armes à feu, ils conclurent vraisemblablement que nous étions bien plus nombreux qu’il n’apparaissait au premier
    abord. Ils retournèrent alors vers leur bande pour délibérer.

     


    Bientôt les deux négociateurs revinrent. Ils nous dirent que si nous nous soumettions pacifiquement, ils ne feraient de mal à personne. Dans le cas contraire, ils avanceraient et
    tueraient tous ceux qui résisteraient. Ils nous donnèrent dix minutes pour nous décider, après quoi ils chargeraient sans préavis. Jast répondit qu’il n’y aurait de notre part ni résistance ni reddition, ce qui parut les irriter. Ils firent faire volte-face à leurs chevaux et retournèrent vers leurs congénères en brandissant leurs armes. Sur quoi toute la bande nous chargea au triple galop.

     


    Je confesse mon épouvante. Mais .presque instantanément nous fûmes entourés par de nombreuses formes semblables à des ombres à cheval galopant autour de nous. Puis ces formes se précisèrent, devinrent plus vivantes, et se multiplièrent. Nos visiteurs les avaient
    évidemment aperçues. Les uns tirèrent rapidement sur les rênes de leurs montures. Les chevaux des autres s’arrêtèrent spontanément, se cabrèrent, se dérobèrent, et échappèrent
    au contrôle de leurs cavaliers. Un seul instant avait suffit pour amener une confusion terrible dans la bande qui comprenait environ soixante-quinze cavaliers. Les chevaux
    commencèrent à ruer et à se dérober à droite et à gauche.

     


    Cela se termina par une fuite éperdue, cependant que nos cavaliers fantômes talonnaient les brigands. Quand l’agitation fut calmée, notre chef, un de mes compagnons, et moi-même, nous nous rendîmes au point où la bande s’était arrêtée. Nous ne pûmes trouver aucune trace hormis celles des brigands. Cela ressemblait à une mystification, car nos défenseurs nous avaient paru tout aussi réels que les bandits, et nous les avions vus arrivant de tous côtés. Nous étions donc certains de trouver sur le sable les traces de leurs chevaux mêlées à celles des cavaliers agresseurs.

     


    À notre retour, Jast dit : Les cavaliers fantômes n’étaient que des images que nous avons rendues si réelles que vous avez pu les voir aussi bien que les bandits. Ce sont des
    images du passé que nous sommes capables de reproduire avec tant de vie qu’elles ne se distinguent plus de la réalité. Nous pouvons reproduire ces images pour notre protection
    et celle d’autrui, de sorte qu’il n’en résulte de mal pour personne. Quand un but défini est fixé, le résultat n’est plus nuisible. Un doute s’était élevé dans l’esprit des bandits.
    Pour eux, il n’était pas logique qu’une expédition telle que la nôtre s’aventurât aussi loin sans protection. Nous prîmes avantage de ce doute pour les épouvanter. Ils sont très superstitieux et soupçonnent toujours des traquenards. Ce type d’homme est le plus sensible à la peur. Les brigands virent précisément ce qu’ils s’attendaient à trouver. Si nous n’avions pas employé cette méthode, nous aurions vraisemblablement été forcés de détruire une grande partie de la bande avant que les survivants ne nous laissent en paix. Mais maintenant nous n’entendrons plus parler d’eux. Nous ne fûmes en effet jamais plus attaqués.

     


    Quand nous fûmes convaincus par nos fouilles de l’existence des trois cités, nous eûmes l’idée de combler les puits pour les dissimuler aux bandes errantes qui auraient
    pu en découvrir la trace. En effet, leur découverte aurait provoqué un pillage général par le seul attrait des trésors, car des légendes circulent presque partout, relatant l’existence de ces grandes villes et des monceaux d’or qu’elles contiennent. Nous terminâmes donc notre travail en comblant tous les puits et en laissant le moins de traces possible, comptant sur la première tempête pour faire disparaître tout vestige de notre passage. Les sables de ce pays, continuellement mouvants, constituent un obstacle suffisant au repérage des ruines. Sans l’aide de nos amis, nous ne les aurions jamais trouvées.

     


    Nous fûmes d’ailleurs informés que des ruines semblables s’étendaient jusqu’en Sibérie méridionale.
    Il est absolument évident qu’une vaste population a jadis prospéré dans ce pays et atteint un degré avancé de civilisation. Il y a des preuves indéniables que ces gens pratiquaient l’agriculture ainsi que les industries minières, textiles, et annexes. Ils connaissaient la lecture, l’écriture, et toutes les sciences. Il est parfaitement clair que l’histoire de
    ces peuples se confond avec celle de la race aryenne. La veille de notre départ nous étions à table quand l’un de nous demanda à Émile si l’histoire de cette grande race pouvait être retracée par écrit. Émile répondit que ceci était possible, car la cité enfouie sous notre camp contenait des documents écrits absolument probants. Il suffisait de les retrouver et de les traduire pour en tirer une confirmation directe de l’histoire de ce peuple.

     


    La conversation fut interrompue par l’apparition d’un homme dans l’embrasure de la porte de notre tente. Il demanda la permission d’entrer. Émile, Jast, et Chander Sen
    se précipitèrent à sa rencontre. D’après la durée de leurs effusions, nous comprîmes qu’ils se connaissaient très bien.
    Thomas se leva et les rejoignit. Arrivé à la porte, il s’arrêta un moment, stupéfait, puis sortit de la tente les deux mains tendues en disant : Voilà au moins une vraie surprise !
    Un concert d’exclamations s’éleva, cependant que des hommes et des femmes échangeaient des salutations avec lui et les trois Maîtres qui l’avaient suivi. Alors tous ceux qui étaient assis à table se levèrent, se hâtèrent de sortir, et virent un groupe de quatorze nouveaux arrivants. Ce groupe comprenait Marie, mère d’Émile, notre hôtesse du village de
    nos quartiers d’hiver, la dame magnifique qui avait présidé le banquet dans la maison d’Émile, le fils et la fille d’Émile.
    Tout le monde était joyeux, et nous nous remémorâmes les réunions des jours passés. Notre surprise était complète et nous ne nous en cachions pas. Mais elle l’était encore bien plus chez nos camarades des autres détachements de l’expédition. En les regardant, nous comprîmes qu’ils étaient intrigués au-delà de toute expression, car ils n’avaient pas
    été témoins comme nous de ces apparitions et disparitions.
    Le travail matériel de l’expédition nous avait tellement occupés que nous avions négligé de leur décrire nos expériences autrement que fragmentairement. Surgissant virtuellement d’un ciel pur, l’apparition de nos amis les avait laissés complètement sidérés, ce dont nous les taquinâmes gentiment.

     


    Toutes présentations faites, notre cantinier prit à part Émile et Thomas et leur dit d’un air d’impuissance désespérée : Comment vais-je nourrir tout ce monde ? Nos
    vivres ne sont pas encore arrivés. Il nous reste à peine assez de provisions pour le dîner de ce soir et le petit déjeuner de demain matin. En outre, tout est prêt pour notre départ.
    Raymond, le commandant de notre expédition, avait prêté l’oreille à leur conversation. Il les rejoignit et je pus l’entendre demander : Au nom du ciel, d’où sont venus tous
    ces gens ?
    Thomas le regarda en souriant et lui répondit : Raymond, vous avez mis dans le mille. Ils sont venus directement du ciel. Regardez, ils n’ont pas de moyens de transport. Raymond répondit : Ce qui m’étonne le plus c’est qu’ils n’ont pas l’air d’avoir des ailes. À leur atterrissage dans le sable, nous aurions dû entendre un bruit sourd, car

    ils sont nombreux. Mais nous n’avons même pas entendu cela. Je conclus donc pour l’instant que votre suggestion parfaitement logique est exacte.

     


    Émile se tourna vers le rassemblement et dit que pour calmer les craintes du cantinier il allait être obligé de gronder les visiteurs pour n’avoir pas apporté leurs
    provisions, car les nôtres se révélaient insuffisantes. Le cantinier parut fort embarrassé et expliqua qu’il n’était pas dans ses intentions de dire les choses aussi crûment, mais
    que le fait n’en demeurait pas moins, il n’y avait pas à
    manger pour tout le monde les visiteurs se mirent tous à rire joyeusement, ce qui parut l’embarrasser encore davantage. Marie assura qu’il n’y avait pas à craindre d’ennuis ou de
    désagréments. Notre hôtesse et la dame magnifique du banquet dirent qu’elles se feraient un plaisir de prendre la charge et la responsabilité du dîner, car les nouveaux
    arrivants nous avaient rendu visite avec l’intention bien arrêtée de partager ce repas avec nous. Le cantinier parut soulagé et accepta bien vite le service proposé.
    Il était tard dans l’après-midi. C’était l’un de ces jours où la brise paraissait littéralement caresser le désert de Gobi, quitte à se transformer un instant plus tard en tempête
    infernale d’une fureur inexorable. Nous prîmes tout ce qui pouvait servir de nappe et l’étendîmes sur le sable, juste en dehors du cercle du camp. Pour un étranger, tout aurait
    présenté l’aspect d’un joyeux pique-nique.

     


    Les camarades des détachements qui nous avaient rejoints en dernier lieu montraient encore des signes d’étonnement et de perplexité. Raymond regarda les
    bouilloires et dit : Si j’y vois clair, et s’il est possible de diluer la quantité de nourriture contenue dans les bouilloires au point de nourrir cette foule affamée, j’ouvre l’oeil pour voir un miracle s’accomplir. L’un de nous dit : En effet, gardez vos yeux bien ouverts, car vous allez précisément en voir un. Thomas dit : Raymond, voilà la deuxième fois aujourd’hui que vous devinez juste.
    Alors les dames commencèrent à puiser dans les bouilloires pour servir tout le monde. À mesure qu’une assiette était remplie, on se la passait et on la remplaçait par une assiette vide. On continua ainsi jusqu’à ce que tout le monde fût largement servi.

     


    À mesure que les assiettes se remplissaient, nous pouvions voir grandir l’inquiétude chez Raymond. Quand on lui donna son assiette, il la passa au voisin en soulignant
    qu’il pouvait se contenter de beaucoup moins. Notre hôtesse dit qu’il n’y avait rien à craindre, car il y aurait bien assez pour tout le monde.
    Après que chacun, eut été servi généreusement, Raymond regarda de nouveau dans les bouilloires et constata que leur contenu n’avait diminué. Il se leva et dit : Au risque d’être traité d’impoli, de malappris et de butor, je demande à m’asseoir auprès de vous, madame. Je reconnais volontiers que la curiosité domine mes pensées au point que
    je suis incapable d’avaler une bouchée. Les dames répondirent que s’il voulait s’asseoir auprès d’elles, elles considéreraient cela comme un acte de courtoisie. Alors il contourna le groupe et s’assit au bord de la nappe entre Marie et la dame magnifique.
    Quand il fut assis, quelqu’un demanda du pain. Il n’en restait qu’un morceau dans le couvercle qui servait de corbeille. La dame magnifique étendit les mains, et une
    grande miche de pain y apparut presque instantanément. Elle la passa à notre hôtesse qui la coupa en morceaux avant de la servir. Raymond se leva et demanda la permission de
    voir la miche telle quelle. On la lui passa, il l’examina quelques instants d’un oeil critique, puis la rendit. Son agitation était visible. Il s’éloigna de quelques pas, puis
    revint et s’adressa directement à la dame, disant : Je ne voudrais pas paraître impertinent, mais mes pensées sont tellement bouleversées que je ne puis m’empêcher de poser
    des questions. Elle s’inclina, et l’assura qu’il était libre de poser toutes les questions qu’il voudrait.

     


    Il dit : Entendez-vous m’affirmer que vous pouvez faire abstraction de toutes les lois naturelles, du moins de celles que nous connaissons, et cela sans le moindre effort ? Que
    vous pouvez faire apparaître du pain en provenance d’une réserve invisible ? La dame répondit : Pour nous la réserve n’est pas invisible, elle est toujours visible.


    À mesure que notre hôtesse coupait et distribuait le pain, nous constations que la miche ne diminuait pas. Raymond se calma, reprit sa place, et la dame magnifique continua : Si
    seulement vous pouviez comprendre que la tragédie de la vie de Jésus a pris fin avec la crucifixion, tandis que la joie de la vie en Christ a commencé avec sa résurrection ! Toute vie
    devrait avoir pour but la résurrection plutôt que la crucifixion. De cette manière, chacun pourrait suivre Jésus dans la vie surabondante de Christ en soi. Peut-on imaginer
    une vie plus joyeuse et plus riche que la communion avec le puissant pouvoir du Christ intérieur ? En elle, vous pouvez connaître que vous avez été créés pour dominer sur toute
    forme, toute pensée, toute parole, et toute circonstance. En vivant cette vie qui satisfait tous les besoins, vous vous apercevrez, qu’elle est précise et scientifique. Jésus
    multiplia les quelques miches et poissons du jeune garçon jusqu’à pouvoir nourrir abondamment la multitude. Remarquez qu’il pria la foule de s’asseoir en ordre, dans une
    attitude expectative, prête à recevoir la nourriture accrue par la loi d’accomplissement. Pour trouver joie et satisfaction dans la vie de Jésus, il faut, accomplir la loi de
    sa vie en agissant en harmonie avec ses idéaux. Il ne faut pas se borner à. rester là en se demandant comment on sera nourri. Si Jésus avait agi de la sorte, la multitude n’aurait
    jamais été rassasiée. Au lieu de cela, il donna une bénédiction tranquille, remercia pour ce qu’il possédait, et les rations furent multipliées en suffisance pour tous les besoins.

     


    La vie n’est devenue un problème difficile qu’à partir du moment où l’homme a désobéi et refusé d’écouter sa voix intérieure. Quand il se repentira et apprendra de nouveau à
    l’écouter, il cessera de travailler pour gagner sa vie. Il ne travaillera plus que pour la joie de créer. Il entrera dans la joie créatrice, domaine régi par la loi du Seigneur ou Parole
    de Dieu. Par cette Parole, l’homme découvrira qu’il peut se mouvoir dans la substance de Dieu qui enveloppe tout dans l’amour. Il pourra concrétiser et rendre visible tout idéal de
    sa pensée. C’est ainsi que Jésus est monté pas à pas sur les hauteurs et a démontré la suprématie du Christ intérieur sur le concept limité de la pensée matérielle. Cela fait, le travail devient une qualité joyeuse de l’être.

     


    Jésus a démontré que la véritable vie spirituelle est la seule vie de joie. Sa victoire l’a revêtu de dignité et de gloire tout en le laissant libre comme un petit enfant. Le monde n’est
    pas encore éveillé à cette vie. Cependant, il en désire la joie et les grandes bénédictions. Bien des gens recherchent leur satisfaction dans la poursuite de buts personnels. Ils
    oublient la loi selon laquelle tout cet effort fait dans un but personnel sera perdu. Mais les pertes successives finissent par leur faire comprendre que la chute des résultats
    personnels implique l’ascension des résultats spirituels. C’est quand l’homme est à toute extrémité que Dieu a sa chance. Les événements d’aujourd’hui ne sont que l’une des
    chances de Dieu, et c’est une grande joie pour nous d’y participer.

     


    Vous avez droit à tous les biens et à tous les dons parfaits de Dieu. Soyez prêts à les recevoir grâce à la connaissance de votre nature divine qui est Dieu. Quand
    vous vous séparez de Dieu en pensée, vous vous séparez aussi de lui en manifestation. Pour entrer pleinement dans la joie de la vie, il faut désirer la vie et la joie pour la
    plénitude qu’elles apportent à l’humanité. La dame se tourna alors vers Raymond et dit : Jésus a enseigné les lois destinées à établir le ciel ici-bas, sur terre.
    Vous les avez vu appliquer dans une modeste mesure. Elles sont précises et scientifiques. L’homme étant fils de Dieu et lui étant vraiment semblable, contient en lui-même le
    véritable esprit de Dieu son Père. Il peut discerner les lois de celui qui l’a engendré, s’en servir, et leur donner leur plein rendement dans le domaine de ses affaires. Il lui suffit de
    vouloir.

     


    Elle dit ensuite qu’elle aurait plaisir à répondre à toutes les questions de Raymond. Il répondit qu’il était trop profondément bouleversé pour pouvoir en poser. Il souhaitait un répit afin de réfléchir. Il avait un certain nombre de choses à dire et espérait ne blesser personne, car il n’avait aucune intention critique. Il dit encore : Nous sommes venus dans ce pays croyant y trouver des résidus de peuplades depuis longtemps mortes et disparues. Au lieu de cela, nous trouvons des gens dont nous ne pouvons même pas comprendre la vie magnifiquement active. Si les choses que nous avons vues pouvaient être publiées dans nos pays, vous auriez le monde entier à vos pieds.


    Les trois dames répondirent qu’elles ne désiraient nullement avoir le monde entier à leurs pieds. Elles expliquèrent que l’humanité avait déjà beaucoup trop d’idoles, mais manquait d’idéal.
    À ce moment, tous les visiteurs, à l’exception de celui qui avait frappé le premier à la porte de la tente, se levèrent en disant qu’ils étaient obligés de partir. Ils nous serrèrent la
    main et nous invitèrent à leur rendre visite quand nous voudrions. Puis ils disparurent aussi subitement qu’ils étaient venus, laissant Raymond et son détachement les yeux écarquillés devant l’endroit où ils s’étaient tenus.

     


    Au bout d’un instant, Raymond s’adressa à l’homme qui était resté et lui demanda son nom. Il répondit qu’il s’appelait Bagget Irand. Alors Raymond lui dit :
    Prétendez-vous être capable d’aller et de venir à volonté sans moyen de transport visible, comme nous venons de le voir, au mépris de toutes les lois connues de la physique et de la
    gravitation ?

     


    Bagget Irand répondit : Nous ne méprisons aucune loi, nous ne violons aucune loi divine ni humaine. Nous coopérons. Nous travaillons selon les lois naturelles et divines. Les moyens de transport dont nous nous servons sont invisibles pour vous mais parfaitement visibles pour nous. La difficulté vient précisément de ce que, ne les voyant pas, vous n’y croyez pas. Nous les voyons, nous y croyons, nous les connaissons, et nous pouvons les utiliser.
    Imitez-nous, ouvrez votre intelligence. Vous ne tarderez pas à découvrir que ces lois et règles sont parfaitement précises et pourraient rendre infiniment plus de services à
    l’humanité que les lois limitées, auxquelles vous avez recours. Vous n’avez fait qu’effleurer les possibilités humaines. Nous aurons toujours grand plaisir à vous assister par tous les moyens en notre pouvoir.

     


    Chander Sen expliqua que Bagget Irand était venu pour nous inviter à passer par son village lors de notre retour à notre campement de départ. À cette époque de l’année, le
    trajet serait plus court d’une journée. L’invitation fut acceptée bien volontiers, et Bagget Irand annonça qu’il nous accompagnerait. Nous apprîmes plus tard qu’il était un descendant des peuplades prospères, qui avaient jadis habité la région du désert de Gobi.

    Page 196 à 205 de "La vie des Maîtres".

     

     


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    2.10. La source des religions. - Le rôle de Jésus

    page 206 à 218


    Notre travail d’ensemble étant achevé, nous nous trouvions prêts à retourner à notre base de départ où il était prévu que notre expédition se désagrégerait et que chacun
    retournerait chez soi à l’exception d’un détachement de onze personnes dont je faisais partie. Quatre de celles-ci, moi compris, avaient accepté l’invitation de nos amis à revenir
    chez eux dans le village de nos précédents quartiers d’hiver. La veille de notre départ, tandis que nous contemplions le coucher du soleil, l’un de nous demanda : Depuis combien
    de temps la civilisation et la religion existent-elles ? Ont-elles été vraiment liées indissolublement au cours des millénaires ?

     


    Jast répondit : Cela dépend de ce que vous appelez religion. Si vous parlez de croyances, de dogmes, de sectes, et peut-être de superstitions, ils sont tous récents et ne
    datent pas de plus de vingt mille ans. Mais si vous voulez parler de respect pour la vraie philosophie de la vie, pour la vie elle-même, et par conséquent pour la sublime pureté de
    Dieu, grande Cause créatrice, alors ce sentiment a précédé toute histoire, toute mythologie et toute allégorie. Il remonte à la venue première de l’homme sur terre, avant la prise du pouvoir par des rois et des empereurs, avant l’obéissance à des règles édictées par les hommes.

     


    Dans le coeur du premier homme brûlait la plus grande vénération pour la source et la beauté de la vie. La beauté et l’adoration manifestées par cette âme pure ont brillé sans ternir pendant des millénaires, et continueront de briller pendant toute l’éternité. Au début, quand l’homme s’est saisi de la vie, il en connaissait parfaitement la source. Il avait pour elle la plus grande vénération, et c’est cette vénération
    que vous appelez maintenant le Christ.


    Mais les obscurs couloirs du temps ont divisé les hommes en d’innombrables sectes, croyances, et dogmes, jusqu’à en former un labyrinthe inextricable d’incrédulité et
    de superstition. Qui de Dieu ou de l’homme a provoqué cette division ? Qui est responsable du grand tourbillon de péchés et d’inharmonie qu’elle a engendré ?
    Posez-vous cette question de responsabilité et réfléchissez seulement un instant. Dieu est-il assis quelque part dans le ciel, contemplant de haut ces vicissitudes ?

     


    Interfère-t-il d’un côté et aplanit-il d’un autre les conditions de la vie ? Est-ce qu’il loue l’un et condamne l’autre, tend la main à l’un et piétine l’autre ? Non. S’il y a un vrai donneur de vie, il faut qu’il soit omnipotent, omniprésent et omniscient, au-dessus, autour et à l’intérieur de tout. Il répand sa vie sur tous, à travers tous, et au-dessus de tous, sans quoi il ne serait pas la vraie source de toute vie. Sans doute y a-t-il d’innombrables variétés de formes différenciées. Mais en remontant à leur origine, on retrouve leur but. L’ensemble forme un cycle sans commencement ni fin. Autrement, il n’y aurait ni base de raisonnement, ni hypothèse, ni vérité.

     


    Quelqu’un demanda : Essayez-vous de triompher de la mort ? La réponse fut : Oh ! non, nous dépassons la mort en laissant la vie s’exprimer dans sa plénitude, si bien que nous
    ignorons la mort. Pour nous, il n’existe qu’une plus grande abondance de vie. La plupart des hommes commettent l’erreur fondamentale d’essayer de cacher leur religion derrière un voile ou un secret au lieu de l’étaler dans le large espace du pur soleil de Dieu.


    L’un de nous demanda si Jésus habitait avec les Maîtres que nous connaissions. Jast répondit : Non, Jésus ne vit pas avec nous.

    Il est simplement attiré vers nous par nos pensées communes, de même qu’il est attiré vers tous ceux qui ont des pensées communes avec lui. Jésus, comme toutes les grandes âmes, ne demeure sur la terre que pour servir.
    Jast continua : Ce fut pendant son séjour dans l’Arabie du Nord que Jésus eut accès à une bibliothèque dont les livres avaient été rapportés de l’Inde, de la Perse, et de la
    région Transhimalayenne. Ce fut son premier contact avec la doctrine secrète de la confraternité. Cet enseignement eut surtout pour résultat d’ancrer plus fortement en lui la
    conviction que le véritable mystère de la vie divine s’exprime par le Christ dans chaque individu. Il comprit que s’il voulait l’exprimer pleinement, il lui fallait renoncer à toutes
    les formes d’adoration pour n’adorer que Dieu seul, Dieu s’exprimant à travers l’homme.

    Pour compléter la démonstration, il lui fallait s’éloigner de ses maîtres, quitte à leur déplaire. Cela ne l’arrêta pas un instant, car il était indéfectiblement dévoué à sa cause et percevait les services incalculables qu’il pouvait rendre à l’humanité. Il eut la vision d’un homme accédant au pouvoir sublime de cette immense présence intérieure, la vision d’un puissant fils de Dieu possédant la sagesse divine dans sa plénitude. Il vit un homme devenu riche pour avoir répandu la richesse de tous les trésors de Dieu, fait couler la fontaine des Eaux Vivantes, extériorisé le Seigneur dans sa foi de miséricorde et de sagesse. Si un tel homme devait s’incarner sur terre, il faillit qu’il se présentât en se prévalant de toutes ces possessions.

     

    Ensuite, il lui fallait vivre la vie sainte avec des mobiles purs, et la démonstration suivrait. C’est à la présence manifeste de cette vie que le nom de Christ a été
    donné. Jésus affirma donc audacieusement en public que le Christ demeurait en lui et en chacun. La voix céleste qui le proclama fils bien-aimé proclamait également que tous les fils de Dieu sont héritiers conjoints et frères les uns des autres. Cette époque fut marquée par son baptême. L’Esprit descendit du ciel sur lui comme une colombe et demeura en lui. Jésus déclara également que nous étions tous des dieux incarnés. Il enseigna que l’ignorance était cause de tous les péchés. Il vit que pour pratiquer la science du pardon, il fallait être bien éclairé sur le fait que l’homme a le pouvoir de pardonner tous les péchés, discordes, et inharmonies Ce n’est pas Dieu qui pardonne les péchés, car Dieu n’a rien à voir avec les péchés, les maladies, et les discordes humaines. C’est homme qui les a fait naître et il est seul à pouvoir les faire disparaître ou à les pardonner.

     


    L’ignorance consiste à méconnaître la pensée divine, À ne pas comprendre le principe créateur dans ses relations avec l’homme On peut avoir toutes les connaissances
    intellectuelles et toute l’expérience possible des affaires du monde. Cependant, si l’on ne reconnaît pas que le Christ est la substance vivante de Dieu qui vitalise l’être intime, on se
    montre grossièrement ignorant du facteur le plus important qui gouverne la vie. Il y a de l’inconséquence à demander à un père parfaitement juste et humain de guérir une maladie
    ou un péché. La maladie est la conséquence du péché, et le pardon est un facteur important de guérison. La maladie n’est pas, comme on le croit généralement, une punition envoyée par Dieu. Elle résulte de ce que l’homme ne comprend pas son moi véritable. Jésus enseigna que la vérité rend libre, et sa doctrine survécut à celle de ses
    maîtres en raison de sa pureté.

     


    Quand Pierre dit qu’il avait pardonné sept fois, Jésus répondit qu’il pardonnerait soixante-dix fois sept fois et continuerait jusqu’à ce que le pardon fût universel. Pour
    pardonner la haine, il centra son attention sur l’amour, non seulement quand la haine s’approchait de lui, mais quand il là voyait se manifester dans le monde environnant.

    La Vérité était pour lui une lumière individuelle susceptible de guider hors de l’obscurité quiconque l’applique intelligemment. Il savait que tout triomphateur fait alliance avec son Seigneur pour pardonner continuellement les péchés et faire face à toute erreur avec la vérité. C’est ainsi qu’il s’occupait des affaires de son Père. Il vit et comprit que c’était le seul moyen de transformer le monde et de faire prévaloir la paix et l’harmonie parmi les hommes. C’est pourquoi il dit : « Si vous pardonnez leurs offenses aux hommes, votre Père
    céleste vous pardonnera aussi. »


    Pour apprécier cette affirmation à sa pleine valeur, vous demanderez peut-être : « Qui est le Père ? » Le Père est Vie, Amour, Puissance, et Domination, toutes choses qui appartiennent à l’enfant par héritage naturel. C’est ce que Paul voulait dire aussi en écrivant que nous étions héritiers conjoints avec Christ du royaume de Dieu. Cela ne signifie pas que l’un possède plus que l’autre, que l’aîné ait la meilleure part, et que le reste soit divisé entre les autres enfants. Héritier du royaume conjointement avec Christ
    signifie participer également à toutes les bénédictions du royaume de Dieu.

     


    Certains nous accusent de vouloir nous égaler à Jésus. Ils ne comprennent pas la signification de la communauté d’héritage. Je suis sûr qu’aucun de nous ne se permettrait de dire qu’il a atteint, dans la blancheur de la pureté, le même plan d’illumination que le grand Maître. Héritier conjointement veut dire avoir même pouvoir, même force,
    même degré d’intelligence. Cependant, chacun de nous comprend pleinement la vérité de la promesse de Jésus à tout enfant de Dieu, à savoir que tout vrai disciple participe
    au même titre que lui des qualités de la divinité. Nous comprenons admirablement Jésus quand il dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Cette
    grande âme n’a jamais demandé à ses disciples un effort intellectuel ou moral impossible. En demandant la perfection, il savait n’exiger qu’une tâche réalisable. Bien des gens se sont confortablement installés dans la croyance que la perfection du Maître est inaccessible parce que le Maître est divin. Ils considèrent comme absolument inutile
    qu’un autre membre de l’humanité essaye d’imiter les oeuvres merveilleuses de Jésus.

    D’après eux, il ne reste, pour sculpter la destinée d’une vie, rien de meilleur, de plus habile, ou de plus scientifique que la volonté humaine. La doctrine du grand Maître sur ce sujet est claire. Bien qu’il faille un peu de volonté humaine pour démarrer, celle-ci ne joue pas un grand rôle dans l’ensemble. C’est l’intelligence divine qui joue le rôle majeur. Que de fois n’a-t-on pas répété : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous
    affranchira. »

     


    Transposez cela dans le simple monde physique qui nous entoure. Dès que les hommes connaissent à fond une loi physique, ils sont libérés de leur ignorance dans le domaine
    de cette loi. Dès que les hommes ont su que la terre était ronde et tournait autour du soleil, ils ont été libérés de l’idée vétuste d’une terre plate et d’un soleil qui se couche et se lève. Dès que les hommes seront libérés de la croyance qu’ils sont des corps soumis aux lois de la vie et de la mort, ils s’apercevront qu’ils ne sont nullement esclaves de toutes les limitations humaines et peuvent, s’ils le veulent, devenir des fils de Dieu. Dès l’instant qu’ils ont compris leur divinité, ils sont libres de toute limitation et mis en possession de la
    force divine.


    L’homme sait que la divinité est à l’endroit où son être vient le plus directement en contact avec Dieu. Il commence à s’apercevoir que la divinité est la vraie vie de tous les
    hommes. Elle ne s’injecte pas de l’extérieur en chacun de nous. Les idéaux que nous apercevons dans la vie d’autrui prennent racine dans notre propre vie. Conformément à la
    loi divine, ils se multiplient selon leur espèce. Tant que nous croirons à la puissance du péché et à la réalité de ses effets, nos propres vies seront dominées par la punition du péché.

     


    À mesure que nous répondrons à toute pensée d’inharmonie par de véritables pensées de justice, nous préparerons la moisson d’un grand festin spirituel qui suivra avec certitude
    le temps des semailles. Le pardon a donc une double mission. Il libère à la fois l’offenseur et celui qui fait miséricorde, car à l’arrière-plan de la loi de pardon il existe un amour profond et rayonnant, fondé sur un principe. Cet amour désire donner pour le plaisir de donner, sans autre idée de récompense que l’approbation du Père selon ces paroles : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui je prends mon plaisir. »

     


    Elles s’appliquent à nous aussi bien qu’à Jésus. Vos péchés, maladies, et discordes ne font pas plus partie de Dieu ou de votre vraie personnalité que les champignons ne
    font partie des plantes auxquelles ils s’attachent. Ce sont de fausses excroissances rassemblées sur votre corps à la suite de pensées erronées. L’idée de maladie et la maladie ont un rapport de cause à effet. Supprimez, pardonnez la cause, et l’effet disparaîtra Supprimez les idées fausses, et la maladie s’évanouira.

     


    Telle est la seule méthode de guérison à laquelle Jésus avait recours. Il supprimait la fausse image de la conscience du patient. Pour cela il commençait par surélever les
    vibrations de son propre corps en reliant ses pensées à la Pensée divine.

    Il les maintenait fermement à l’unisson de l’idée parfaite conçue parle Saint-Esprit pour l’homme. Son corps vibrait à l’unisson de Dieu. Il devenait alors capable d’élever au même niveau les vibrations corporelles des malades qui s’adressaient à lui.

    C’est ainsi qu’il éleva la conscience de l’homme à la main desséchée au point où cet homme put supprimer de sa propre conscience l’image de sa main desséchée. Alors Jésus fut en mesure de lui dire : « Étends ta main. » L’homme l’étendit, et elle devint saine. Ayant élevé les vibrations de son propre corps en voyant la perfection divine chez tous, il fut capable d’élever celles du malade jusqu’à enlever complètement de sa conscience l’image de l’imperfection. La guérison, fut instantanée et le pardon total.

     


    Vous découvrirez bientôt qu’en fixant avec persévérance vos pensées sur Dieu, vous pouvez élever les vibrations de votre corps au point où elles se fondent harmonieusement avec celles de la perfection divine. Alors vous ne faites plus qu’un avec elle et par conséquent avec Dieu. Vous pouvez influencer les vibrations corporelles des gens avec qui vous entrez en contact de manière à ce qu’ils voient la même perfection que vous. Vous avez alors rempli complètement votre part de mission divine.

     

     


    Si au contraire vous voyez l’imperfection, vous abaisserez les vibrations jusqu’à provoquer l’imperfection. Vous recueillerez alors inévitablement la moisson de la
    graine que vous aurez semée. Dieu travaille à travers tous les hommes pour exécuter
    son plan parfait. Les pensées d’amour et de guérison qui émanent continuellement des coeurs humains constituent le message propre de Dieu à ses enfants. Telles sont les
    pensées qui maintiennent les vibrations de nos corps en contact avec les vibrations divines et parfaites. Cette graine est la parole de Dieu qui trouve à se loger dans tout coeur
    réceptif, conscient ou non de sa nature divine. Quand nous centrons entièrement nos pensées sur la perfection divine conçue par Dieu pour chacun, nos corps vibrent
    harmonieusement à l’unisson avec la Pensée de Dieu. C’est alors que nous recevons notre divin héritage

    page 206 à 218


    Pour faire pousser la récolte abondante de l’intelligence spirituelle, il faut qu’il en soit continuellement ainsi. Nos pensées doivent en quelque sorte saisir les pensées
    parfaitement harmonieuses de Dieu envers l’homme, son fils bien-aimé. Par notre attitude de pensée, nos actes, et nos paroles par les vibrations ainsi mises en mouvement, nous avons le pouvoir de nous rendre esclaves, ou au contraire de nous libérer, de pardonner les péchés de la famille humaine tout entière. Une fois que nous avons choisi de modeler nos pensées selon une ligne de conduite définie, nous ne tardons pas à nous apercevoir que nous sommes soutenus par l’omnipotence elle-même. Soumettons-nous à la discipline nécessaire pour nous assurer la maîtrise de nos pensées. Cela nous vaudra le glorieux privilège de disposer du pouvoir qui libère de l’esclavage par l’entremise de la pensée divine.

     


    Toutes les guérisons de Jésus étaient basées sur la suppression des causes mentales. Nous autres, nous estimons nécessaire de ramener l’idéalisme de Jésus à la pratique. Ce faisant, nous découvrons ne faire que ce qu’il nous avait commandé. Beaucoup de péchés s’évanouissent dès que l’on a projeté les premiers rayons de lumière dans l’obscurité où ils se conçoivent. D’autres sont plus solidement enracinés dans la conscience, et il faut de la
    patience et de la persévérance pour en triompher. L’amour miséricordieux du Christ finit toujours par prévaloir si nous lui ouvrons largement la porte sans lui susciter d’obstacles.
    Le vrai pardon commence dans le coeur de l’individu. Il apporte pureté et bénédiction à tout le monde.

     


    C’est tout d’abord une réforme des idées. Comprenez que Dieu est la Pensée Unique, pure et saine, et vous aurez fait un grand pas vers l’immersion dans les courants d’idées
    pures. Accrochez-vous fermement à cette vérité que la pensée de Christ trouve un chemin parfait à travers vous. Cela vous installera dans ces courants d’idées constructives
    et harmonieuses. Maintenez-vous toujours dans le flot continu des pensées d’amour que Dieu répand sur ses enfants. Vous ne tarderez pas à voir le monde sous le
    nouveau jour d’un organisme de penseurs. Vous saurez que la pensée est le plus puissant remède de l’univers, le médiateur entre l’esprit divin et les maladies corporelles ou
    inharmonies de toute l’humanité.

     


    Quand une discorde s’élève, prenez l’habitude de vous tourner immédiatement vers la pensée de Dieu, le royaume intérieur. Vous aurez un contact instantané avec les idées
    divines et vous constaterez que l’amour de Dieu est toujours prêt à apporter son baume de guérison à ceux qui le recherchent.


    Jésus a aujourd’hui pour but d’effacer de la conscience humaine le pouvoir du péché et la réalité de ses conséquences. Issu du coeur de l’amour, il vint sur terre avec l’intelligence des relations entre Dieu et l’homme. Il reconnut librement et courageusement que l’esprit est l’unique pouvoir. Il proclama la suprématie de la loi de Dieu. Il enseigna son application à tous les actes de la vie, sachant qu’elle transformerait les hommes défaillants en des êtres rayonnants. Il annonça ainsi le droit à la santé parfaite,
    royaume de Dieu sur la terre. Puis Jast se tut.

     



    2.11.Un coucher de soleil dans, le désert de Gobi. - Histoire
    de l’ancien empire Uigour. - Sa chute. - Le résidu fidèle
     

     

    Le soleil avait disparut derrière l’horizon et le ciel entier flamboyait dans un crépuscule magnifique, précurseur d’une nuit paisible. C’était la première soirée sans vent ni tempête
    depuis dix jours, et nous contemplâmes avec admiration le splendide déploiement des couleurs. Un coucher de soleil par temps calme dans le désert de Gobi peut vous transporter dans une rêverie où l’on oublie tout. Non seulement les couleurs irradiaient et brillaient, mais elles dardaient çà et là de grands rayons comme si des mains invisibles
    maniaient d’immenses projecteurs colorés. Par moments, il semblait que ces mains invisibles cherchaient à montrer toute l’étendue du spectre augmentée d’une gamme de
    nuances obtenues par combinaison.

     


    Une large bande de lumière blanche apparut, suivie d’une large bande de violet se détachant en oblique. Partant de ce violet jaillit une bande d’indigo et à côté d’elle apparut une large bande de bleu. Cela continua jusqu’à ce que l’atmosphère entière parût surchargée de bandes colorées. Celles-ci se combinèrent et se fondirent dans la large bande de lumière blanche qui devint stationnaire. Puis de nouveaux rayons de couleur s’élancèrent en éventail dans toutes les directions. Ils se fondirent progressivement en
    une masse dorée qui fit apparaître les ondulations sablonneuses comme une mer agitée d’or en fusion.

     


    Quand on a assisté à un coucher de soleil pareil, on ne s’étonne plus que le Gobi soit appelé « la terre de l’or fondu ». Le spectacle qui continua pendant une dizaine de
    minutes s’évanouit dans une brume marbrée de bleu, de jaune, de vert, et de gris qui parut tomber du ciel comme un vêtement de nuit. Enfin l’obscurité survint avec une telle
    rapidité que plusieurs d’entre nous tressaillirent de surprise et demandèrent s’il était possible qu’il fasse déjà nuit. Raymond demanda à Bagget Irand s’il voulait nous
    exposer son point de vue sur les peuples qui avaient habité cette région et bâti des villes comme celle dont les ruines se trouvaient sous notre camp. Il répondit : Nous possédons sur ce sujet des écrits jalousement conservés de génération en génération depuis plus de soixante-dix mille ans. D’après ces documents, la cité au-dessus de laquelle nous campons a été fondée il y a plus de deux cent trente mille ans. Les premiers habitants vinrent de l’Ouest bien des années avant la fondation de la ville et colonisèrent le Sud et le Sud-Ouest. À mesure que les colonies se développaient une partie de leurs membres émigra vers le Nord et l’Ouest, et à la fin tout le pays fut habité. Après avoir planté des vergers fertiles et ensemencé des champs, les colons préparèrent la fondation des villes : Au début elles n’étaient pas grandes. Mais au cours des années les colons du pays trouvèrent commode de se réunir dans des centres pour s’associer plus étroitement en vue de pratiquer les arts et les sciences. Ils y bâtirent des temples mais ne les destinèrent pas à l’adoration, car ils adoraient continuellement par la vie qu’ils menaient Leur existence était toujours dédiée à la grande cause de la vie, et, tant que dura cette coopération, la vie ne leur fit jamais défaut.

     


    À cette époque, il était tout à fait habituel de trouver des hommes et des femmes âgés de plusieurs milliers d’années. En fait, ils ne connaissaient pas la mort. Ils passaient d’un accomplissement à l’autre, vers des stades plus élevés de vie et de réalité. Ils acceptaient la véritable source de la vie, et la vie leur prodiguait en échange ses trésors illimités sous forme d’un fleuve continu d’abondance.

     


    Mais j’ai fait une digression. Revenons-en aux temples. C’étaient des endroits où l’on conservait les descriptions écrites de tous les aboutissements dans le domaine des arts,
    des sciences, et de l’histoire, afin de les tenir à la disposition des chercheurs : Les temples ne servaient pas de lieux d’adoration, mais de lieux de discussion sur les sujets
    scientifiques les plus profonds. Les actes et les pensées d’adoration de ces jours étaient effectués dans la vie courante des individus au lieu d’être mis à part pour des
    heures déterminées ou pour des gens sélectionnés. Les habitants trouvèrent commode d’avoir des voies de communication larges et planes. Ils inventèrent donc le
    pavage. Ils trouvèrent également commode de se bâtir des maisons confortables. Ils inventèrent donc l’exploitation des carrières de pierre, la fabrication des briques, et celle du mortier nécessaire pour les maintenir en place, toutes  choses que vous avez déjà découvertes. Ils bâtirent ainsi leurs demeures et leurs temples.

     


    Ils estimèrent que l’or était un métal exceptionnellement utile à cause de son inaltérabilité. Ils trouvèrent d’abord moyen de le tirer des sables aurifères, puis des roches. En dernier lieu ils le manufacturèrent, et l’or devint un métal très commun. Ils produisirent aussi d’autres métaux au fur et à mesure de leurs besoins, et il y en eut en abondance.

     


    Ensuite les communautés ne vécurent plus entièrement de l’agriculture. Elles commencèrent à fournir aux travailleurs du sol des articles manufacturés leur permettant d’étendre leur champ d’opération. Les centres habités  se développèrent jusqu’à devenir des villes de cent à deux cent mille habitants.


    Cependant, il n’y avait pas de chefs temporels, pas de gouverneurs. Le gouvernement était confié à des conseils choisis par les habitants eux-mêmes. Ces conseils échangeaient des délégations avec les autres communautés. On ne promulguait ni lois ni règles pour la conduite des individus. Chacun se rendait compte de sa propre identité et vivait selon la loi universelle qui gouverne cette identité. Les lois humaines étaient inutiles, on n’avait besoin que de sages conseils.

     


    Ensuite, çà et là, des individus commencèrent à dévier. Au début, c’étaient les âmes dominatrices. Elles se poussèrent en avant, tandis que les hommes qui avaient le goût du travail tendaient à s’effacer. La faculté d’amour n’ayant pas été développée complètement par tous, il se produisit une séparation inconsciente qui ne cessa de
    s’accentuer, jusqu’au jour où un homme d’une personnalité extrêmement forte s’instaura roi et dictateur temporel. Comme il gouvernait sagement, les gens acceptèrent sa loi sans penser à l’avenir. Mais quelques-uns eurent la vision de ce qui allait advenir et se retirèrent dans des communautés fermées, vivant dès lors une vie plus ou moins recluse et cherchant toujours à montrer à leurs concitoyens la folie de la séparation.


    Le roi fonda le premier ordre des gouverneurs temporels, tandis que les dissidents formaient le premier ordre monastique. Il faut de profondes études et des recherches très poussées pour s’y retrouver dans le labyrinthe des chemins suivis par les dissidents.
    Quelques-uns conservèrent la doctrine simple et vécurent selon elle. Mais en général, la vie devint très complexe, si complexe même que la majorité refusa de croire qu’il existât
    une forme de vie simple, bien équilibrée, et en coopération directe avec le créateur de toute vie. Les gens ne voient même plus que leur vie est un chemin complexe et rude,
    tandis que la vie simple conforme à la grande cause créatrice apporte l’abondance. Il faut qu’ils continuent dans cette voie jusqu’à ce qu’ils en découvrent une meilleure.

     


    L’orateur s’interrompit et resta un moment silencieux. Une image apparut subitement à nos yeux, immobile d’abord comme celles déjà décrites, puis animées. Les formes commencèrent à se mouvoir et les scènes à changer, soit spontanément, soit à son commandement à mesure qu’il les expliquait. Bagget Irand semblait pouvoir maintenir ces scènes en place ou les reproduire à volonté selon le jeu des questions, des réponses, et des explications données. Il s’agissait de scènes présumées avoir eu lieu dans la cité en ruine au-dessus de laquelle nous campions. Elles n’étaient pas très différentes de celles qu’on observerait aujourd’hui dans une cité populeuse de l’Orient, sauf que les rues étaient larges, et bien entretenues. Les gens étaient bien habillés avec des vêtements de bonne qualité. Ils avaient le visage lumineux et gai. On ne voyait nulle part de soldats, de pauvres, ni de mendiants. L’architecte attira notre attention, car les bâtiments étaient solides, bien construits, et d’apparence très agréable.


    Bien qu’il n’y eût aucune tendance au faste, l’un des temples émergeait dans sa magnificence. On nous informa qu’il avait été construit entièrement par des volontaires et que c’était l’un des plus anciens et des plus beaux temples du pays. Si ces images étaient vraiment représentatives, les gens en général étaient certainement satisfaits et heureux. Il nous fut dit que les soldats et la pauvreté n’apparurent pas avant que le deuxième roi de la première dynastie eût régné plus de deux cents ans. En vue de maintenir le luxe de sa cour, ce roi commença à établir des impôts et à recruter des soldats pour les collecter. Au bout d’une cinquantaine d’années, la pauvreté apparut en des points isolés. C’est vers ce moment qu’une partie de la population se retira, mécontente du royaume et des hommes au pouvoir. Bagget Irand et sa famille prétendaient descendre en ligne droite de cette race. Il était une heure avancée de la nuit et Bagget Irand proposa d’aller se coucher, car il serait plus agréable de partir le matin de très bonne heure. En effet, la chaleur rendait encore le voyage insupportable pendant les trois heures du milieu du jour, et l’époque des tempêtes approchait rapidement.


    Nous suggérâmes une coopération plus étroite pour préparer soigneusement les fouilles que nous avions l’intention d’entreprendre plus tard, et nous décidâmes de les exécuter aussi rapidement que possible. Nous convînmes que cette partie du travail serait confiée à Raymond, tandis que les traductions d’archives seraient poursuivies par
    Thomas et trois assistants dont moi-même. Malheureusement, les fouilles ne furent jamais achevées par suite du décès de Raymond l’année d’après. (page 206 à 218 du Livre des Maîtres de Baird Spalding).

     

    Remarque et documentations

    Cette vaste région de Chine est connue sous divers noms :

    Son nom officiel actuel : Région autonome ouïghour du Xinjiang. Il est dérivé du terme utilisé par les mandchous de Xinjiang.

    Dans l'antiquité, lors de son contrôle par les Kouchans , indo-européens : Empire Kouchan. 

    Sous la dynastie Han , notamment lors du protectorat des Régions de l'Ouest : territoires de l'ouest  (西域)

    Au xviie siècle et xviiie siècle le : Knanat dzoungar, ou, en occident, Tartarie chinoise.  

    Pendant les conquêtes des empires européens : Turkestan oriental ou encore République islamique du Turkestan oriental.

    Après la défaite de l’armée de l’Empire Tang  face aux armées musulmanes, composées d’Arabes, de Tibétains et d’Ouïghours près de la rivière Talas au Kazakhstan (en 751 après Jésus-Christ). Les territoires sont tour à tour contrôlés par l''Empire tibétain  puis les ouïghours.

    page 206 à 218

    Ier au IIIème siècle avant Jésus Christ mais les dates ne sont pas sûres.

    L’Empire kouchan  - francisation de la forme sanskritisée  Kuṣāṇ (sanskrit) fut un État qui, à son apogée, vers 105-250, s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l'Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. L’empire a été créé par les Kouchan.  Ils ont eu des contacts diplomatiques avec Rome, l'Empire Perse des Sassanides et la chine et,  pendant plusieurs siècles, furent au centre des échanges entre Orient et Occident.

    page 206 à 218

    Monnaie d’or de l’empereur kouchan Kanishka Ier  (avec une représentation hellénistique du Bouddha (sauf pour les pieds écartés, de style kouchan), et le mot "Boddo" en  alphabet grec. Le pouvoir des Kouchans relia le commerce maritime de l’océan Indien et le commerce de la Route de la soie à travers la vallée de l'Indus , cadre d’une civilisation  très ancienne.

    Les relations entre la civilisation de l'Indus et la première culture du sanskrit, qui a produit les textesvédiques de l'hindouisme,   ne sont pas claires. Les plus anciens textes védiques mentionnent un fleuve non identifié nommé Sarasvatît  et décrivent un monde proche de l'utopie  qui vivait sur ses rives. Les textes plus tardifs font quant à eux référence à sa disparition.

    Cependant, comme l'ont noté de nombreux archéologues, il y a quelque chose d'ineffablement « indien » dans la civilisation de l'Indus. Si l'on se base sur la grande quantité de figurines représentant la fertilité féminine qu'ils nous ont léguée, il semble que les peuples de cette civilisation aient vénéré une forme de déesse-mère qui existe dans l'hindouisme contemporain (Shakti, Kâli, etc. ). Leurs sceaux dépeignent les animaux d'une manière qui suggère la vénération, présageant le futur caractère sacré que les hindous attribuent à la vache et à d'autres animaux comme le singe par exemple. Comme les hindous d'aujourd'hui, ils semblent avoir accordé une grande place aux ablutions et une importance notable à la propreté corporelle. La datation reprise par les scientifiques seraient de 6.500 ans avant J.C. mais celle-ci demeure assez floue puisqu'il est dit ailleurs qu'elle remonterait à près de 12.000 ans av. J.C. Nous reviendrons dans un autre article sur le sujet de ces civilisations. 

     

     


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    Photo de ©Colinearcenciel sous licence no copyright international tout droit protégé

    2.12.La fillette croyante. - La maison qui pousse toute seule. - Le guet-apens du gouverneur. – intervention de Jésus et de Bouddha

    Nous nous levâmes de très bonne heure le lendemain matin, et nous nous mîmes en route avant le lever du soleil pour le village natal de Bagget Irand où nous arrivâmes douze jours plus tard. Nous y fûmes reçus par les amis qui nous avaient rendu visite pendant notre dernier après-midi dans le désert, et nous acceptâmes avec bonheur leur invitation à nous reposer chez eux pendant quelques jours. On nous conduisit à des chambres fort luxueuses en comparaison de nos logements du désert. Le souper devait être prêt une demi-heure plus tard. Nous nous rendîmes présentables et entrâmes dans la pièce voisine où nous rencontrâmes plusieurs amis dont nous avions déjà fait connaissance en voyageant plus au sud. Ils nous souhaitèrent la bienvenue de tout cœur et nous informèrent que tout le village était notre domaine, chaque porte étant prête à s’ouvrir toute grande pour nous recevoir. Le gouverneur du village nous fit un charmant discours de bienvenue au moyen d’un interprète. Il nous informa que le souper aurait lieu chez lui et que nous allions nous y rendre immédiatement.

     

    Nous quittâmes la chambre, gouverneur en tête, avec sa garde de deux soldats, un à droite, un à gauche, comme il est de règle dans le pays. Venaient ensuite Raymond avec notre hôtesse, puis Thomas avec la dame magnifique, et enfin Émile, sa mère Marie, et moi, tandis que le reste de l’expédition suivait. Nous n’avions parcouru qu’une petite distance quand une fillette pauvrement vêtue se détacha de la foule qui nous observait, et demanda dans la langue du pays si elle pouvait parler à Marie. Le gouverneur la repoussa brutalement, disant qu’il n’avait pas le temps de s’occuper de gens de sa sorte. Marie prit mon bras et celui d’Émile et nous sortîmes des rangs pour écouter ce que la fillette avait à dire. Voyant cela, notre hôtesse hésita un instant, puis dit qu’elle désirait s’arrêter. Tandis qu’elle sortait des rangs, toute la compagnie s’arrêta. Marie expliqua au gouverneur qu’elle désirait voir tout le monde continuer son chemin et prendre place à table. Quand ce serait fait, elle nous aurait sûrement rejoints.

     
    Pendant tout ce temps, elle avait tenu les mains de la fillette dans les siennes. Après le départ du gouverneur et de sa suite, elle s’agenouilla pour rapprocher son visage de celui de la fillette, lui entoura le cou de ses bras et dit : Chérie, que puis-je faire pour toi ? Marie découvrit bientôt que le frère de la fillette avait fait une chute dans l’après-midi et s’était probablement brisé la colonne vertébrale. La fillette supplia Marie de l’accompagner pour voir si elle pourrait améliorer l’état du garçonnet, qui souffrait beaucoup. Marie se leva, nous expliqua la situation, et nous pria de rejoindre le gouverneur tandis qu’elle accompagnerait l’enfant et nous retrouverait plus tard. Raymond demanda la permission de l’accompagner. Elle dit que nous pouvions tous venir si nous le désirions. Nous suivîmes donc Marie.

    Elle tenait par la main la fillette qui sautait de joie. Notre hôtesse nous traduisit ses paroles. La fillette disait qu’elle savait que son frère serait guéri par la grande dame.

     

    A l’approche de la maison, la fillette bondit en avant pour annoncer notre arrivée. Nous vîmes qu’elle habitait une cabane de boue particulièrement misérable. Marie avait dû lire nos pensées car elle dit. : Bien que ce soit un taudis, il y bat des cœurs chauds. À cet instant, la porte s’ouvrit brusquement. Nous entendîmes une voix masculine bourrue et nous entrâmes. Si la cabane apparaissait misérable vue de l’extérieur, elle l’était encore bien plus à l’intérieur. Elle était à peine assez large pour nous contenir, et le plafond était tellement bas que nous ne pouvions pas nous tenir debout. Un pâle lumignon jetait une étrange lumière sur les visages du père et de la mère assis dans leur saleté. Dans le coin le plus éloigné, sur un amas de paille moisie et de chiffons malodorants, gisait un garçonnet de cinq ans au plus, au visage contracté et d’une pâleur de cire.

     

    La fillette s’agenouilla auprès de lui et lui prit le visage dans les mains, une main appuyée contre chaque joue. Elle lui dit qu’il allait être complètement guéri car la dame magnifique était déjà là. Elle enleva ses mains et s’écarta pour lui permettre de voir la dame. C’est alors qu’elle aperçut pour la première fois les autres visiteurs. Son expression changea instantanément. Toute son attitude donna l’impression qu’elle ressentait une grande frayeur.

    Elle se cacha le visage dans ses bras, et son corps fut secoué de sanglots convulsifs tandis qu’elle s’écriait : Oh ! je croyais que vous veniez seule. Marie s’agenouilla près d’elle, l’entoura de son bras, et la serra un moment. Elle se calma, et Marie lui dit qu’elle nous renverrait si la petite le désirait. Elle répondit qu’elle avait été simplement surprise et effrayée, car elle ne pensait qu’à son frère. Marie dit : Tu aimes beaucoup ton frère, n’est-ce pas ? La fillette qui n’avait certainement pas plus de neuf ans répondit : Oui, mais j’aime tout le monde. Émile nous servait d’interprète, car nous ne comprenions pas un mot. Marie dit : Si tu aimes ton frère tant que cela, tu peux contribuer à le guérir : Elle lui fit reprendre sa position primitive, une main sur chacune des joues de son frère, puis se déplaça pour pouvoir mettre sa propre main sur le front du garçonnet. Presque aussitôt les gémissements cessèrent, le visage du garçonnet s’éclaira, son petit corps se détendit, un calme complet s’installa sur toute la scène, et l’enfant s’endormit tranquillement d’un sommeil naturel.

     

    Marie et la fillette restèrent assises dans la même position pendant quelques instants, puis Marie écarta doucement avec sa main gauche les mains de la fillette du visage du garçonnet, disant : Comme il est beau, bien portant et vigoureux ! Puis Marie retira sa main droite avec une douceur extrême. Il se trouva que j’étais près d’elle tandis qu’elle étendait le bras gauche. Je tendis la main pour l’aider à se relever. Au moment où sa main toucha la mienne je ressentis une telle secousse que j’en fus paralysé. Elle se releva avec légèreté et dit : Je me suis oubliée un instant. Je n’aurais pas dû saisir votre main comme je l’ai fait, car je me sentais momentanément accablée par l’immensité de l’énergie qui s’écoulait a travers moi. À peine eut-elle dit ces paroles que je recouvrai mes moyens. Je crois que les autres ne s’aperçurent-même pas de l’incident tant ils étaient absorbés par ce qui se passait autour d’eux. La fillette s’était subitement jetée aux pieds de Marie, en avait saisi un dans chaque main, et baisait frénétiquement ses vêtements. Marie se baissa, releva d’une main le petit visage fervent et couvert de larmes, puis s’agenouilla, serra l’enfant dans ses bras, et lui baisa les yeux et la bouche. L’enfant mit ses bras autour du cou de Marie, et toutes deux restèrent immobiles pendant un temps.


    Puis l’étrange lumière dont nous avons déjà parlé commença d’inonder la pièce. Elle devint de plus en plus brillante, et finalement tous les objets parurent lumineux. Rien ne portait plus d’ombre. Il sembla que la chambre s’agrandissait. Jusque-là le père et la mère des deux enfants étaient restés assis sur le plancher de terre battue dans un silence pétrifié. À ce moment, l’expression de leur visage changea. Ils devinrent blancs de frayeur, puis l’homme fut saisi d’une telle épouvante qu’il fonça vers la porte, bousculant Raymond dans sa hâte de s’enfuir.

    La mère tomba au côté de Marie, prostrée et toute secouée de sanglots. Marie lui mit une main sur le front et lui parla à voix basse. Les sanglots cessèrent, la femme se redressa à moitié et vit la transformation qui s’était opérée dans la chambre. Son visage reprit une expression de terreur, et elle se leva précipitamment, cherchant à s’enfuir.

    Émile lui saisit une main tandis que la dame magnifique saisissait l’autre. Ils la tinrent ainsi un moment, et voici qu’au lieu du taudis où nous étions entrés, nous nous trouvâmes dans une chambre assez confortable meublée avec des sièges, une table, et un lit propre. Émile traversa la pièce, enleva le garçonnet endormi du tas de paille moisie, et le reposa doucement sur le lit dont il tira les couvertures. Ce faisant, il se baissa et embrassa l’enfant sur le front aussi tendrement que la plus tendre des femmes. Marie et la fillette se levèrent et marchèrent vers la maman. Nous nous rassemblâmes autour de celle-ci. Elle tomba à genoux, saisit les pieds de Marie, et commença à les embrasser en la suppliant de ne pas la quitter. Émile avança, se baissa, prit les mains de la femme et la releva, lui parlant tout le temps d’une voix calme dans sa propre langue.

     

    Quand elle fut debout, les vieux vêtements souillés qu’elle portait s’étaient changés en vêtements neufs. Elle resta un instant silencieuse et comme pétrifiée, puis se jeta dans les bras tendus de Marie. Elles restèrent ainsi quelque temps, puis Émile les sépara. Alors la fillette se précipita en avant les mains tendues, disant : Regardez mes vêtements neufs. Elle se tourna vers Marie qui se baissa et la souleva dans ses bras, tandis que la fillette lui entourait le cou de ses bras et appuyait son visage sur l’épaule de Marie. Raymond se tenait juste derrière elles. La fillette étendit les bras vers lui par-dessus l’épaule de Marie, leva la tête, et lui fit un joyeux sourire. Raymond avança d’un pas et tendit ses mains que la fillette saisit en disant qu’elle nous aimait tous, mais pas autant que cette dame chérie, et elle désignait Marie.

     

    Emile dit qu’il allait voir s’il pouvait retrouver le père. Il le ramena au bout de quelques instants, effrayé et quelque peu renfrogné. Marie traversa la pièce et déposa la fillette près de lui. Sous la maussaderie de l’homme, nous pouvions cependant deviner une profonde gratitude. Nous quittâmes alors les lieux. Avant notre départ, la maman nous demanda de revenir. Nous répondîmes que nous reviendrions le lendemain. Nous nous hâtâmes vers la maison du gouverneur craignant d’avoir fait attendre toute la compagnie. Nous avions l’impression d’avoir passé plusieurs heures dans la cabane, mais il ne s’était pas écoulé plus d’une demi-heure entre le moment où nous nous séparâmes du groupe et celui où nous le rejoignîmes. Tout s’était passé en moins de temps qui il n’en faut pour l’écrire.

     

    Nous arrivâmes chez le gouverneur juste au moment où tout le monde s’asseyait à table. Raymond demanda la permission de s’asseoir à côté de Thomas. Il était aisé de voir qu’il était extrêmement agité. Thomas nous dit plus tard que Raymond était tellement ému de ce qu’il avait vu qu’il n’arrivait pas à rester calme L’ordonnance de la table était la suivante : à un bout le gouverneur, à sa droite Marie puis Émile, la dame magnifique, Thomas et Raymond. À gauche du gouverneur notre hôtesse, puis le fils et la fille d’Émile. Je signale cette disposition en raison de ce qui advint un moment plus tard. Après que nous fûmes tous assis, les serviteurs commencèrent à apporter les plats et la première moitié du repas se passa très agréablement. Le gouverneur demanda à Bagget Irand s’il ne voulait pas continuer l’exposé commencé, lequel avait été interrompu par l’arrivée du gouverneur d’un autre grand village. . Bagget Irand se leva et dit qu’il avait parlé de la similitude des vies de Bouddha et de Jésus. Il nous demanda la permission de continuer, mais dans un langage compris de notre hôte. Il n’était pas dans les habitudes de se servir d’un interprète avec le gouverneur quand on connaissait une langue qu’il parlait. Jast s’offrit à nous comme interprète, mais le gouverneur insista pour que Bagget Irand continuât en anglais et que Jast lui servît d’interprète, car la majorité des hôtes parlaient et comprenaient l’anglais.

     
    Bagget Irartd continua donc : Songez à ce que serait le pouvoir de l’homme si tous ses actes et toutes ses pensées étaient dominés par les attributs du Saint-Esprit. Jésus disait : « Quand l’Esprit Saint sera venu sur vous... » Il se référait à l’époque où le pouvoir de Dieu régirait la vie de tous ses enfants, c’est-à-dire au moment où Dieu se manifesterait dans la chair. En vérité, ce développement spirituel a débuté, car beaucoup de gens commencent à connaître la vie et l’enseignement des voyants et des prophètes. Ils les connaissent plus ou moins bien, selon que leur développement spirituel se rapproche plus ou moins du stade parfait où Dieu se manifeste à travers tous ses enfants. Il est des hommes qui suivent avec persévérance le véritable idéal de vie qu’ils ont perçu comme venant directement de Dieu et reliant Dieu à l’homme. Ceux-là ont fait de grands progrès vers la noblesse de caractère, la pureté d’âme et la grandeur morale. Leurs disciplines cherchent à incorporer ces idéaux dans leur individualité afin d’accomplir les mêmes œuvres que les Maîtres.

     

    Quand ils y seront parvenus, le monde sera bien obligé d’accepter les leçons des Maîtres dont la vie laisse présager les possibilités latentes de tous les enfants de Dieu. Cependant aucun des Maîtres n’a prétendu avoir atteint la perfection ultime que Dieu a choisie pour ses enfants, car Jésus a dit : « Quiconque croit en moi fera les mêmes œuvres que moi, et même de plus grandes, car je vais au Père. » Jésus et Bouddha ont dit tous deux : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Ces fils de Dieu ne sont pas des personnages imaginaires. Depuis qu’ils sont apparus dans l’histoire, leur vie et leurs travaux se sont fortement imprimés dans l’esprit et le cœur de bien des hommes. On a inventé des mythes et des traditions à leur propos. Mais pour celui que la question intéresse, le vrai critérium consiste à accepter et appliquer leur enseignement dans la vie quotidienne. Les idéaux qu’ils ont exprimés sont les mêmes qui gouvernent la vie de tous les hommes éminents. C’est là une preuve additionnelle de leur vérité : Quiconque essaye de réfuter la vie de ces grands hommes peut aussi bien se demander pourquoi les religions existent. Ils sont le fondement des religions et portent la marque d’un besoin instinctif laissant irrésistiblement entrevoir la grande profondeur et la vraie base d’une humanité meilleure.

     
    Les vies de Jésus et de Bouddha dépassent de beaucoup en éclat toutes les autres tentatives faites pour délivrer la famille humaine de ses limitations et de ses servitudes. Nous en avons conservé les annales. Il est légitime d’y puiser, pourvu que nous gardions le cœur ouvert et que nous effectuions les recherches avec l’esprit libre, en vue d’assimiler leur doctrine et leurs idéaux. À défaut, nous ne pourrions pénétrer leur caractère ni communier avec leur vie. Tel est le message inspiré de tous les vrais prophètes depuis le commencement de l’histoire du monde.

    Deux au moins de ces hommes spirituellement illuminés, Jésus et Bouddha, ont amené à maturité les grandes possibilités de leur doctrine. Ils ont employé presque les mêmes mots pour dire : « Je suis le chemin, la vérité, et la lumière de la vie, pour tous les hommes. » Ils ont pris une position sincère dans laquelle ils pouvaient dire en vérité : « Je suis la lumière du monde. Quiconque me suit et vit comme moi ne marchera pas dans l’obscurité, mais aura la vie éternelle elle et sera abondamment libéré de toute limitation. » Tous deux ont encore dit à peu près dans les mêmes termes : « Je suis né dans ce monde dans le but unique d’apporter mon témoignage à la vérité. Quiconque aime cette vérité répond à mon appel. » Ces paroles ont eu une influence directe sur le développement sincère de la vie du Christ chez les enfants de Dieu. Toutes les religions du monde révèlent l’existence d’un pouvoir supérieur chez l’homme. Or celui-ci se sert de son intelligence mineure pour lutter contre les limitations sensuelles et s’en libérer. Les Écritures Saintes des diverses races expriment extérieurement cette lutte. Le Livre de Job, dans votre Bible, est antérieur à toute votre histoire. Il a été écrit dans ce pays, et son sens mystique a été préservé à travers tous les changements politiques. Cependant, il a été entièrement adultéré par des additions de légendes. Malgré la destruction presque totale des habitants de ce pays, la parole mystique de Job ne sera jamais détruite, car quiconque demeure à l’endroit secret du Très-Haut demeure aussi à l’ombre du Tout-Puissant et possède l’intelligence de Dieu. Il faut encore reconnaître autre chose, à savoir que toutes les Écritures Saintes proviennent d’une religion, tandis qu’aucune religion ne procède d’une Écriture. Les Écritures Saintes sont un produit des religions et non leur cause. L’histoire des religions résulte des faits religieux.

     

    La dévotion provient de certaines expériences, alors que les Évangiles proviennent de toutes les religions. On ne tardera pas à découvrir que l’unité des mobiles et des efforts constitue le plus puissant moyen d’atteindre un but désiré. Alors les innombrables individus, qui dispersent leurs pensées dans toutes les directions et tirent à hue et à dia, ne penseront plus que comme un seul et les hommes connaîtront la signification d’un effort vigoureux, continu, et commun. Quand ils seront mus par une volonté unique, toutes choses leur seront possibles. Quand ils rejetteront de leur conscience les pensées sataniques d’égoïsme, la bataille de Gog et de Magog cessera. Mais il ne faut pas compter sur une divinité extérieure pour y parvenir. Quand Jésus a dit : « Mes paroles sont esprit et vie », il avait pris contact avec la parole intérieure créatrice de toutes choses. Il savait que son verbe était plein d’une quintessence de vie et possédait l’impulsion susceptible de réaliser l’objet de ses désirs. Si ces paroles résonnaient à travers toutes les âmes et toutes les nations, les hommes sauraient qu’ils ont accès à la fontaine de vie éternelle émanant de Dieu.

     

    Un mode d’expression divin consiste à percevoir le Christ, sur un trône juste en arrière du cœur, siège de l’amour. Ayez la vision du Christ dirigeant à partir de ce trône toutes les activités de votre corps, en accord parfait avec la loi immuable de Dieu, et sachez que vous coopérez avec lui en vue de manifester les idéaux reçus directement de la pensée divine. Imaginez alors le Christ siégeant sur son trône grandissant et incluant tous les atomes, cellules, fibres, muscles, et organes de votre corps.

    En fait, il a grandi au point que votre corps entier est le Christ pur, le Fils unique de Dieu, le temple pur où Dieu est chez lui et aime à demeurer. À partir de ce trône, on peut faire appel à tous les centres du corps et leur dire qu’ils sont positifs, aimants, puissants, sages, intrépides, libres en esprit. On devient pur de la pureté de l’esprit. Aucune pensée mortelle, aucun désir d’impureté ne peut approcher. On est immergé dans la pureté de Christ. L’esprit de vie en Christ fait de vous le temple pur de Dieu, où vous pouvez vous reposer et dire : « Père, ici comme en toutes choses, révèle-moi le Christ, ton fils parfait. » Puis bénissez le Christ. Après avoir assimilé le Christ, on peut tendre la main. Si l’on a besoin d’or, elle contiendra de l’or.

     

    Bagget Irand étendit alors les deux mains, et dans chacune apparut un disque d’or un peu plus grand qu’un louis. Il les fit passer aux invités assis à sa droite et à sa gauche et ceux-ci les passèrent à leurs voisins jusqu’à ce que les disques eussent fait le tour de la table. Nous les conservâmes et les fîmes examiner ultérieurement par des spécialistes qui les déclarèrent d’or pur. Puis Bagget Irand continua : Si vous voulez aider les autres, percevez le Christ qui trône chez eux comme chez vous. Parlez à leur Christ comme si vous vous adressiez directement à eux. Pour clarifier un sujet ou une situation, laissez votre Christ parler mentalement à l’âme abstraite du sujet en question, puis demandez à l’intelligence propre de la chose de vous parler d’elle-même.

     

    Pour faire aboutir ses plans parfaits, Dieu a besoin de ses enfants au même titre que toute plante, fleur, ou arbre quelconque. Il est nécessaire que les enfants collaborent avec le Père dans le chemin parfait qu’il a conçu pour eux. Quand l’homme s’est dérobé à ce plan de coopération parfaite, il a déséquilibré le monde et provoqué la destruction de la majeure partie des enfants de Dieu par des raz de marée. Au contraire, la pensée parfaite d’amour, coopérant dans le cœur des enfants de Dieu avec l’équilibre et le pouvoir, maintient la stabilité de la terre.

     

    Quand les hommes dispersèrent cette force en pensées de péché et de luxure, le monde fut tellement désorienté que des raz de marée submergèrent l’humanité et détruisirent presque tout le fruit de ses travaux. À cette époque, les hommes étaient bien plus avancés qu’aujourd’hui. Mais Dieu ne peut commander ni les pensées humaines d’amour et d’équilibre ni celles de haine et de déséquilibre. Il appartient aux hommes de le faire. Quand la force de pensée qui avait déséquilibré la terre fut dissipée par le grand cataclysme qu’elle avait provoqué, Dieu usa de son puissant pouvoir et stabilisa convenablement le monde. Mais tant que les pensées humaines dominent, Dieu est impuissant à agir.

     

    Ayant ainsi parlé, Bagget Irand se rassit. Nous avions remarqué que le gouverneur manifestait des symptômes de gêne et d’agitation. Quand Bagget Irand eut fini de parler, sa nervosité éclata dans une exclamation qui signifiait : « Chien, chien de chrétien, tu as diffamé le nom de notre grand Bouddha et tu vas le payer. » Il étendit la main et tira un cordon qui pendait du plafond. Trois portes s’ouvrirent immédiatement dans la salle, du côté opposé au gouverneur, et trente soldats, sabre au clair, se ruèrent dans la pièce. Le gouverneur s’était levé. Les deux gardes qui l’avaient accompagné et s’étaient tenus derrière sa chaise pendant le repas s’alignèrent à sa hauteur. Il leva la main et donna un ordre. Dix soldats s’avancèrent et se rangèrent le long du mur derrière Bagget Irand. Deux d’entre eux se portèrent à sa droite et à sa gauche, juste un peu en arrière de sa chaise. Le capitaine des gardes s’avança aux ordres près du gouverneur.

     

    Aucune personne de la société n’avait dit un mot, ni fait un geste. Nous étions complètement atterrés par la soudaineté du changement. Mais un profond silence tomba sur la scène. Une vive lueur apparut à l’extrémité de la table devant le gouverneur et illumina la salle. Tous les yeux étaient braqués sur lui, tandis qu’il gardait la main levée comme pour donner un second ordre. Son visage était devenu d’une pâleur de cendre et manifestait une expression d’horreur. Il semblait qu’une forme indécise fût debout sur la table devant lui. Nous entendîmes le mot « Stop » prononcé clairement et très énergiquement. Le mot lui-même apparut en lettres de feu entre la forme indécise et le gouverneur. Ce dernier parut comprendre car il se tint pétrifié, rigide comme une statue. Entre-temps la silhouette indécise s’était précisée et nous reconnûmes Jésus, tel que nous l’avions vu précédemment. Mais la chose étonnante pour nous était qu’une deuxième silhouette vague se tenant près de Jésus retenait seule l’attention du gouverneur et de tous les soldats. Ils paraissaient la reconnaître et la craindre bien plus que la première.

     

    Nous jetâmes un coup d’œil circulaire et vîmes tous les soldats debout et complètement raidis. La seconde silhouette se précisa et leva la main comme Jésus, sur quoi tous les soldats lâchèrent leurs sabres qui tombèrent bruyamment sur le sol. Le silence était si profond que nous entendîmes l’écho du bruit dans la pièce. La lumière brilla encore plus intensément. À la vérité, elle était si vive que nous étions à peu près aveuglés. Le capitaine se ressaisit le premier, étendit les mains, et s’écria : « Bouddha, notre Bouddha, le Sublime. » Puis le gouverneur s’écria aussi : « En vérité, c’est le Sublime. » Et il se prosterna sur le sol. Les deux gardes s’avancèrent pour le relever, puis se tinrent silencieux et immobiles comme des statues.

     

    Les soldats, qui s’étaient rangés à l’extrémité la plus éloignée de la pièce, poussèrent une clameur et se ruèrent pêle-mêle vers le gouverneur en criant : « Le Sublime est venu pour détruire les chiens de chrétiens et leur chef. » Sur quoi Bouddha recula sur la table jusqu’à ce qu’il pût les regarder tous en face et dit : Ce n’est pas une fois, ni deux fois, mais trois fois que je dis « Stop ». Chaque fois qu’il le prononça, le mot stop apparut en lettres de feu comme pour Jésus, mais les lettres ne s’effacèrent pas, elles restèrent en place dans l’air. Les soldats parurent de nouveau pétrifiés. Ils regardaient la scène les yeux écarquillés, les uns avec une main en l’air, les autres avec un pied soulevé de terre, figés dans l’attitude où ils se trouvaient lorsque Bouddha avait levé la main.

     

    Celui-ci s’approcha de Jésus et, plaçant sa main gauche sous le bras de Jésus, il dit : « En ceci comme en toutes choses, je soutiens le bras levé de mon frère bien-aimé que voici. » Il mit ensuite sa main droite sur l’épaule de Jésus et les deux Maîtres restèrent ainsi pendant un instant, puis descendirent de la table avec légèreté tandis que gouverneur, capitaine, gardes, et soldats les regardaient avec des visages pâles de frayeur et tombaient à la renverse. Le gouverneur s’effondra dans sa chaise qui avait été reculée jusqu’à toucher le mur de la pièce. Chacun de nous exhala un soupir de soulagement. Je crois que personne d’entre nous n’avait respiré pendant les quelques minutes qu’avait duré cette scène.’

    Puis Bouddha prit le bras de Jésus et tous deux se placèrent face au gouverneur. Bouddha lui parla avec une telle force que les mots paraissaient rebondir contre les murs de la salle. Il dit : Comment oses-tu qualifier de chiens de chrétiens nos frères bien-aimés que voici, toi qui viens de repousser brutalement une enfant suppliante à la recherche d’un cœur compatissant ? La grande âme que voici s’est détournée de sa route pour répondre à l’appel. Bouddha lâcha le bras de Jésus, se retourna, et s’avança la main tendue vers, Marie. Ce faisant, il jeta un coup d’œil circulaire depuis le gouverneur jusqu’a Marie. Il était facile de voir qu’il était profondément ému. Regardant le gouverneur, il s’exprima de nouveau en paroles qui paraissaient se projeter physiquement hors de lui : C’est toi qui aurais dû être le premier à répondre à l’appel de cette chère petite. Tu as manqué à ton devoir, et maintenant tu viens de traiter de chiens de chrétiens ceux qui ont répondu à cet appel. Va donc voir la guérison du garçonnet dont le corps était tordu de douleur et déchiré d’angoisse un instant auparavant. Va voir la maison confortable qui s’est élevée à la place du taudis.

     

    Rappelle-toi que tes actes te rendent partiellement responsable d’avoir confiné ces braves gens dans la misère. Va voir l’affreux tas d’ordures et de chiffons d’où cette chère âme (il se tourna vers Émile) a enlevé le corps du garçonnet pour le placer si tendrement sur un lit propre et net. Regarde comme les ordures et les chiffons ont disparu après le transport du petit corps. Et pendant ce temps, toi, espèce de bigot licencieux, tu étais confortablement assis dans la pourpre réservée aux purs. Tu oses appeler chiens de chrétiens ceux qui ne t’ont fait aucun mal et n’ont nui à personne, tandis que tu te qualifies toi-même de disciple de Bouddha et de grand prêtre de temple.

     

    Honte ! Honte ! Honte ! Chaque mot paraissait frapper le gouverneur, la chaise, et les draperies qui l’entouraient, puis rebondir. En tout cas leur violence était telle que le gouverneur tremblait et que les draperies flottaient comme soufflées par un grand vent. Il n’était pas question d’interprète, le gouverneur n’en avait plus besoin. Bien que les mots fussent dits dans l’anglais le plus pur, il les comprenait parfaitement. Bouddha revint vers les deux hommes qui avaient reçu les pièces d’or et leur demanda de les lui remettre, ce qu’ils firent. Tenant les disques à plat dans une main, il revint vers le gouverneur et s’adressa directement à lui, disant : « Avance les mains. » Le gouverneur obtempéra avec peine tellement il tremblait.

     

    Bouddha posa un disque dans chacune de ses mains. Les disques disparurent immédiatement, et Bouddha dit : « Regarde, même l’or pur s’évadera de tes mains. » Les deux disques retombèrent alors simultanément sur la table devant les deux hommes qui les avaient donnés. Ensuite Bouddha allongea ses deux mains, les plaça sur les mains tendues du gouverneur, et dit d’une voix douce et calme : « Frère, n’aie pas peur. Je ne te juge pas, tu te juges toi-même. » Il resta ainsi jusqu’à ce que le gouverneur fût calmé, puis retira ses mains et dit : « Tu es bien pressé d’accourir avec des sabres pour ]redresser ce que tu crois être un tort. Mais rappelle-toi que quand tu juges et condamnes des hommes, tu te juges et te condamnes toi-même. »

     

    Il revint vers Jésus et dit : « Nous deux qui avons la connaissance, nous sommes unis pour le bien commun et l’amour fraternel de toute l’humanité. » Il reprit le bras de Jésus et dit encore : « Eh bien, frère, j’ai entièrement retiré cette affaire de tes mains, mais je te la remets maintenant. » Jésus dit : « Tu as agi noblement, et je ne saurais trop te remercier. » Ils s’inclinèrent tous deux puis, se prenant par le bras, ils se retirèrent à travers la porte fermée et disparurent. Aussitôt la salle retentit d’un tumulte de voix. Gouverneur, capitaine, soldats, et gardes se groupèrent autour de nous pour nous serrer la main. Tout le monde essayait de se faire comprendre en même temps. Le gouverneur adressa la parole à Émile qui leva la main pour réclamer le silence. Dès qu’il put se faire entendre, il annonça que le gouverneur désirait nous voir à nouveau tous assis à sa table. Nous reprîmes donc nos places. Une fois le calme revenu, nous vîmes que le capitaine avait groupé ses soldats à droite et à gauche de la table et derrière la chaise du gouverneur qui avait de nouveau été rapprochée. Le gouverneur se leva et, se servant d’Émile comme interprète, il dit : « Je me suis laissé déborder par mon zèle. J’en suis profondément confus et doublement désolé. Il est peut-être superflu de le dire après ce qui est arrivé, car je crois que vous pouvez voir à mon attitude que j’ai changé. Je demande à mon frère Bagget Irand de se lever et de bien vouloir accepter mes plus humbles excuses. Maintenant je prie toute la société de se lever. Quand ce fut fait, il dit : Je vous prie également tous d’accepter mes humbles excuses. Je vous souhaite à tous la bienvenue du fond du cœur. J’espère que vous resterez toujours auprès de nous si cela est conforme à votre désir. Dans le cas improbable où vous souhaiteriez une escorte militaire à un moment quelconque, je considérerais comme un grand honneur de pouvoir vous la fournir et je sais que le capitaine partage mes sentiments. Je ne puis rien ajouter que vous souhaiter bonne nuit. Toutefois, je voudrais vous dire avant votre départ que tout ce que je possède est à votre disposition. Je vous salue, les soldats vous saluent également et vous accompagneront à votre domicile. Encore une fois, je vous souhaite bonne nuit et salam au nom du grand Bouddha, l’Être Céleste. 

    Page 219 à 231, extrait du livre de Baird T. Spalding

    Remarque : Ces faits qui se sont produits semblent être un conte de fée pour adulte. Et si l'on regarde les deux photos de ce ciel au crépuscule : la splendeur s'y voit et plus encore. Ce jour là, tous les horizons étaient magiques : nous étions légèrement en hauteur et les horizons lointains et si proches en même temps.

    Ce qui me surprend dans ce passage c'est l'attitude du Gouverneur qui, après avoir assisté à un tel spectacle puisse encore prononcer un mot : il demande pardon à tous et se retire.

     

    Photo de ©Colinearcenciel sous licence no copyright international tout droit protégé

     

     


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    26. Le pouvoir des Maîtres canalisés dans une petite fille guérissant une aveugle

    Le capitaine nous fit force excuses, disant avoir la certitude que nous étions ligués avec l’Être Suprême. Il nous escorta avec cinq soldats jusqu’à notre résidence. En nous quittant, ceux-ci exécutèrent un salut en demi-cercle autour du capitaine, en présentant les pointes de leurs sabres de manière à ce qu’elles touchent la pointe du sien.

     

    Puis se retournant vivement ils retirèrent leur coiffure et, s’inclinant très bas pour un salam, mirent un genou en terre. Ce genre de salut n’est exécuté qu’à l’occasion de grandes affaires d’État. Nous y répondîmes de notre mieux, et ils s’en allèrent. Nous entrâmes dans la maison, prîmes aussitôt congé de notre hôte et de nos amis, et nous préparâmes à rejoindre notre tente.

     

    Nous étions si nombreux qu’il n’y avait pas place pour tout le monde à l’auberge. Nous avions donc dressé le camp dans l’enclos situé derrière elle et nous étions très confortablement installés.

     

    En arrivant à nos tentes, Raymond s’assit sur un lit de camp et dit : Bien que je sois absolument mort de fatigue, il est complètement inutile que j’aille me coucher avant d’avoir un peu éclairci cette affaire. Je vous préviens que j’ai l’intention de rester assis comme cela toute la nuit, à moins de recevoir quelque illumination, car je n’ai pas besoin de vous dire que cette affaire m’a touché plus profondément qu’à fleur de peau. Quant à vous autres qui êtes assis là en rond sans mot dire ; vous avez l’air aussi intelligents que des chouettes. Nous répondîmes qu’il en savait aussi long que nous, car nous n’avions jamais rien vu d’approchant. Quelqu’un suggéra qu’il s’agissait d’une mise en scène spécialement préparée pour nous. Raymond faillit lui sauter à la figure : Mise en scène ! Eh bien, la troupe capable d’une mise en scène pareille se ferait payer n’importe où un million par semaine. Quant au gouverneur, je veux être pendu s’il jouait la comédie. Le vieux bonze était terrifié jusqu’aux mœlles. J’avoue d’ailleurs avoir eu aussi peur que lui pendant quelques instants. Mais j’ai comme une vague arrière-pensée qu’il avait mis en scène pour nous une tout autre réception couleur rouge sang. Son accès de rage ne visait pas Bagget Irand seul. Quand les soldats se sont rués dans la salle, leurs clameurs ressemblaient trop à des cris de triomphe. Sauf erreur de ma part, le vieux jouait un scénario bien plus profond que nous ne le supposions. J’ai idée qu’il a cru un moment que Bouddha était venu pour l’aider. En effet, quand ils ont vu toute l’affaire tourner contre eux, ils se sont complètement effondrés. En y pensant, je me rappelle même qu’ils ont lâché leurs sabres. Et puis, que dites-vous de la force de Bouddha ? Voyez comme il a jeté ses paroles à la face du vieux gouverneur. Il paraissait plus puissant que Jésus, mais à la fin, c’est son côté qui eut besoin de soutien, car en l’espèce le parti chrétien dominait la situation. Ne trouvez-vous pas que le gouverneur a reçu un bon coup d’éperon ? Je parierais qu’il doit avoir en ce moment l’impression d’être soulevé par-dessus une barricade par ses lacets de soulier.

     

    Quand Bouddha lui a pris les mains, j’ai eu l’impression que le corps astral du vieux abandonnait son corps physique. Si, je ne me trompe, nous entendrons pas mal parler de lui avant demain, et je vais jusqu’à prétendre que ce sera en bien, car il est une puissance dans le pays. Si les événements d’hier lui ont apporté la même illumination merveilleuse qu’à moi je ne détesterais pas de chausser ses bottes. Nous continuâmes de commenter les événements de la soirée, et le temps passa si vite que nous fûmes tout à coup surpris par l’aurore. Raymond se leva, s’étira, et dit : Qui a sommeil. ? En tout cas pas moi, après tout ce que nous venons de dire. Nous nous étendîmes donc tout habillés pour nous reposer une heure avant le repas du matin. (voir les faits vécu dans la page précédente) 

    2.13.Visites à la maison neuve. - Visite aux lamas

    Le lendemain au réveil, Raymond fut le premier debout. Il se dépêcha de faire sa toilette, tel un écolier impatient. Quand il eut terminé, il resta debout à presser tout le monde. Finalement nous entrâmes tous dans là salle à manger où nous trouvâmes Émile et Jast. Raymond s’assit entre eux deux et posa des questions pendant tout le repas. À peine eûmes-nous de manger qu’il se leva. Il voulait se précipiter pour revoir la maison « qui avait poussé en un quart d’heure ».

     

    Posant ses mains sur les épaules de Jast, il dit que s’il pouvait avoir deux aides comme Émile et Marie, il s’amuserait à se promener partout en faisant pousser des maisons pour les pauvres gens. Puis il ajouta : Mais je crois que les grands propriétaires fonciers de New York en tomberaient malades, car ils vivent de leurs loyers. Émile objecta : Et s’ils voulaient vous en empêcher ? Eh bien ! dit Raymond, je le ferais quand même. Une fois les maisons poussées, si les propriétaires ne voulaient pas s’en servir, je les attraperais de force, les mettrais dedans, et les enchaînerais. Tout cela nous fit rire de bon cœur, car nous avions toujours considéré Raymond comme un homme tranquille et réservé. Il nous dit plus tard avoir été tellement bouleversé qu’il ne pouvait plus se retenir de poser des questions. Il assura que cette expédition était de loin la plus passionnante de toute sa vie, bien qu’il fût un habitué des voyages en pays lointain. Il résolut alors de nous aider à organiser une deuxième expédition pour continuer les fouilles d’après les directives de nos amis. Ce projet n’eut malheureusement pas de suite, car Raymond décéda subitement l’année suivante.

     

    Nous eûmes toutes les peines du monde à l’empêcher de se rendre immédiatement à la petite maison. Cela finit par un compromis selon lequel Jast et l’un des autres l’accompagneraient jusqu’à un endroit où ils auraient vue sur elle. Ils revinrent de leur promenade au bout d’une demi-heure. Raymond jubilait. Il avait aperçu la petite maison, et elle était réelle. Elle lui avait remémoré une de ses visions d’enfance dans laquelle il s’était vu en promenade avec des fées, construisant des maisons pour les pauvres gens et les rendant heureux.

     


    Émile nous informa qu’il y aurait le soir une réunion similaire à celle à laquelle nous avions assisté l’année précédente à son village natal. Il nous invita tous à y venir, ce que nous acceptâmes avec un vif plaisir. Nous étions si nombreux qu’il parut préférable de ne pas aller tous ensemble examiner la petite maison. Nous prîmes donc des dispositions pour y aller par groupes de cinq ou six. Le premier groupe comprenait Émile, Raymond, une ou deux dames, et moi-même. Nous passâmes devant la maison où demeurait Marie qui se joignit à nous ainsi que notre hôtesse.

     

    Quand nous arrivâmes en vue de la maison, la fillette courut à notre rencontre et se jeta dans les bras de Marie, disant que son frère était bien portant et vigoureux. Aux approches de la maison, la maman sortit, tomba à genoux devant Marie, et commença par lui dire combien elle l’adorait. Marie étendit la main pour la relever et lui dit : Il ne faut pas t’agenouiller devant moi. J’aurais fait pour quiconque ce que j’ai fait pour toi Ce n’est pas moi qui mérite louange pour la bénédiction que tu as reçue. C’est le Grand Être. Le garçonnet ouvrit la porte, et sa maman nous invita à entrer. Nous suivîmes les dames, avec notre hôtesse pour interprète. Il n’y avait pas de question, la maison était là, avec ses quatre chambres très confortables. Elle était entourée de trois côtés par des cabanes absolument misérables. Nous fûmes informés que les occupants de ces cabanes se préparaient à émigrer, convaincus que le diable avait bâti cette maison et les tuerait s’ils continuaient à vivre dans le voisinage. Nous eûmes bientôt des nouvelles du gouverneur.

     

    Vers onze heures du matin il envoya le capitaine et un groupe de soldats pour nous inviter tous à déjeuner avec lui à deux heures le même jour. Nous acceptâmes. Un garde nous attendait à l’heure convenue pour nous escorter jusqu’à la maison du gouverneur. Le lecteur comprendra que les beaux équipages n’existaient pas dans ce pays. Nous utilisâmes donc le seul mode de locomotion en usage, la marche à pied. En arrivant à la maison du gouverneur, nous vîmes qu’un grand nombre de lamas du monastère voisin nous avaient précédés avec leur grand prêtre. Nous apprîmes que ce monastère abritait quinze cents à dix-huit cents lamas et qu’il était fort important. Le gouverneur faisait partie du grand conseil des prêtres de cette communauté.

    26. Le pouvoir des Maîtres canalisés dans une petite fille guérissant une aveugle

     

    Nous nous attendions à des commentaires animés, mais ne tardâmes pas à découvrir que le déjeuner avait pour but d’établir un contact entre les lamas et les membres de notre expédition. Nos amis les Maîtres connaissaient le grand prêtre depuis longtemps pour l’avoir souvent rencontré et avoir travaillé avec lui.

     

    Jusqu’au matin même, le gouverneur paraissait avoir ignoré ces relations. En effet, le grand prêtre avait été absent du monastère pendant trois ans et n’était de retour que depuis la veille de notre arrivée. Pendant le repas, nous pûmes nous rendre compte que les lamas étaient bien élevés, avaient de larges vues sur la vie, avaient beaucoup voyagé, et que deux d’entre eux avaient même passé un an en Angleterre et aux États-Unis. Le gouverneur leur avait relaté les événements de la veille. Bien avant la fin du repas, l’atmosphère était devenue très cordiale. Nous trouvâmes le gouverneur fort sympathique. Il ne fit allusion à la soirée de la veille que pour dire qu’il en était sorti grandement illuminé. Il avoua franchement avoir été extrêmement xénophobe jusque-là.

     

    Nous fûmes obligés d’avoir recours à des interprètes, ce qui n’est guère satisfaisant quand on désire aller au fond de la pensée d’un interlocuteur. Avant le départ nous fûmes cordialement invités pour le lendemain à visiter le monastère et à y être les hôtes des Lamas.

     

    Émile nous conseilla d’accepter, et nous passâmes avec eux une journée très agréable et instructive. Le grand lama était un, homme remarquable. Il se lia ce jour-là avec Thomas d’une amitié qui mûrit ensuite jusqu’à devenir une compréhension étroite et fraternelle qui dura toute leur vie. Le grand lama nous apporta une aide inappréciable au cours de nos voyages subséquents dans la région.
     

    2.14.Guérison d’une vieille aveugle par la fillette. – Le Grand Prêtre reçoit le don des langues. – Son allocution. - Son pouvoir sur la matière

    Nous apprîmes bientôt le motif de la visite des Maîtres au désert. Ils voulaient nous faire assister à une grande réunion d’indigènes qu’ils avaient organisée à la demande expresse du grand lama. Juste avant l’heure de la réunion, Émile, Marie et moi allâmes à la maison où le garçonnet avait été guéri. Nous voulions voir sa maman et sa sœur, car elles avaient demandé à nous accompagner. Entre leur nouvelle maison et le lieu de réunion, nous passâmes devant un grand nombre de huttes de boue délabrées. La fillette s’arrêta devant l’une d’elles, disant qu’une femme aveugle y habitait. Elle demanda à Émile la permission d’y entrer et d’emmener l’aveugle à la réunion si elle le désirait. Émile ayant acquiescé, la fillette ouvrit la porte et entra dans la hutte tandis que nous attendions à l’extérieur. Quelques instants plus tard, elle réapparut en disant que la femme avait peur et demandait à Émile de venir jusqu’à elle. Celui-ci s’approcha de la porte et au bout d’un instant de conversation entra dans la hutte avec la fillette.

     

    Marie dit : Cette fillette sera une grande bienfaitrice parmi ces gens, car elle possède le pouvoir et la détermination d’exécuter ce qu’elle entreprend. Nous avons décidé de la laisser mener cette affaire à sa guise. Cependant nous la conseillerons et l’aiderons en nous inspirant des idées qui auront le plus de chances d’augmenter sa confiance en elle-même. Nous allons voir la méthode qu’elle emploiera pour inciter cette femme à venir à la réunion. La crainte que ces braves gens éprouvent à notre égard est inimaginable.

     

    Beaucoup d’entre eux s’éloignent de la maison de la fillette au lieu de nous assaillir en vue d’obtenir des maisons semblables. Telle est la raison qui nous, oblige à tant de doigté pour ne pas heurter leurs sentiments. Tandis que nous souhaitons les élever au-dessus de leur entourage comme nous l’avons fait pour cette brave fillette, ils s’enfuient loin de nous dès que nous faisons mine d’approcher.

     

    Je demandai à Marie comment elle avait pu aider de la sorte la fillette et ses parents. Elle répondit : Eh bien, ce fut grâce à l’attitude de la fillette. C’est à travers elle que nous avons pu aider toute sa famille. Elle est l’organe d’équilibre de son groupe. C’est par elle que nous allons atteindre cette chère âme et beaucoup d’autres gens ici.

     

    Puis Marie montra du geste les huttes environnantes et dit : Voilà les gens que nous aimons à rapprocher de nos cœurs. La nouvelle maisonnette n’a pas été créée en vain. Émile et la fillette réapparurent, disant que l’aveugle demandait à la fillette de l’attendre et que toutes deux allaient nous rejoindre de suite. Nous continuâmes donc notre chemin en laissant la fillette avec l’aveugle. Quand nous arrivâmes au lieu de réunion, le public était presque au complet. Nous apprîmes que le grand, prêtre du monastère allait être le principal orateur de la soirée.(Rappellons qu'Emile est un maître).

     

    Émile avait rencontré ce lama dix-huit mois plus tôt et s’était tout de suite lié avec lui d’une chaude amitié. Le gouverneur était la plus haute autorité après le lama. Émile dit que ces deux hommes allaient devenir amis intimes des Maîtres à dater de ce jour.

     

    Il était rare que les Maîtres eussent l’occasion d’entrer en contact spirituel avec d’aussi hautes autorités. Ils se contentaient en général de laisser les événements progresser à leur allure naturelle. Nos amis nous dirent que le soir précédent avait marqué la troisième occasion où Jésus et Bouddha étaient apparus pour les aider visiblement. Ils étaient heureux que nous ayons pu en être témoins. Ils ne considéraient pas cette affaire comme un triomphe additionnel, mais comme une occasion leur permettant de coopérer avec les gens de la région. Sur ces entrefaites, la fillette entra dans la salle de réunion, conduisant la femme aveugle. Elle l’installa sur un siège un peu en arrière et de côté. Une fois la femme assise, la fillette se mit debout en face d’elle, lui prit les deux mains, et peu après se pencha comme pour lui parler à voix basse.

     

    Puis elle se redressa et posa ses menottes sur les yeux de l’aveugle où elle les laissa quelques instants. Ce mouvement parut attirer l’attention de toute l’assemblée, à commencer par le grand prêtre. Tout le monde se leva pour regarder l’enfant et l’aveugle. Le grand prêtre s’avança rapidement et posa ses mains sur la tête de la fillette qui reçut visiblement un choc mais ne changea pas d’attitude. Les trois personnages se maintinrent ainsi pendant quelques instants, puis la fillette enleva ses menottes et s’écria : « Eh bien, tu n’es pas aveugle du tout, tu peux voir. »

     

    Elle embrassa le front de la femme puis se retourna et marcha vers Thomas. Elle parut perplexe et dit : « J’ai parlé dans votre langue, comment cela se fait-il ? » Puis elle ajouta : « Pourquoi la femme ne voit-elle pas qu’elle a cessé d’être aveugle ? Elle peut voir. » Nous regardâmes à nouveau la femme.

     

    Elle s’était levée. Saisissant à deux mains la robe du grand prêtre, elle dit en langue indigène : « Je peux vous voir. » Puis elle regarda autour d’elle dans toute la salle d’un air égaré et dit : « Je peux vous voir tous. »

    Elle lâcha la robe du grand prêtre, enfouit son visage dans ses mains, retomba sur le siège qu’elle occupait, et sanglota : « Je vois, je vois, mais vous êtes tous si propres et je suis si sale. Laissez-moi partir. » Marie alla se placer directement derrière la femme et lui posa ses deux mains sur les épaules. Le grand prêtre leva les mains. Aucun mot ne fut prononcé. Presque instantanément, les vêtements de la femme furent changés en vêtements neufs et propres. Marie retira ses mains. La femme se leva, et regarda autour d’elle d’un air ahuri et perplexe. Le prêtre lui demanda ce qu’elle cherchait. Elle répondit que c’étaient ses vieux vêtements. Le prêtre dit : « Ne cherche pas tes vieux vêtements, regarde, tu es habillée de neuf. »

     

    Elle resta encore un instant comme enveloppée dans sa perplexité, puis son visage s’illumina d’un sourire. Elle s’inclina très bas et reprit son siège. Nous étions tellement surexcités que nous nous pressions tous autour de la femme. Entre-temps Raymond s’était frayé un passage jusqu’à la fillette et causait avec elle à voix basse. Il nous informa plus tard qu’elle parlait très bien l’anglais. Quand la conversation avait lieu en langue indigène, notre hôtesse servait d’interprète.

     

    Nous apprîmes que la femme était aveugle depuis plus de vingt-quatre ans et que sa cécité provenait de ce qu’elle avait reçu dans les yeux du petit plomb d’un coup de fusil tiré par un brigand faisant partie d’une bande. Quelqu’un suggéra qu’il serait bon de s’asseoir à la table. Tandis que nous prenions place, la femme se leva et demanda à Marie qui était restée tranquillement à ses côtés la permission de partir. La fillette s’avança, disant qu’elle l’accompagnerait pour s’assurer de son arrivée à bon port. Le grand prêtre demanda à la femme où elle habitait, Elle le renseigna. Il lui conseilla de ne plus retourner cet endroit malpropre. La fillette prit la parole pour dire qu’elle comptait bien héberger la femme chez elle, et elles quittèrent toutes deux la salle en se donnant le bras.

     

    Quand nous fûmes tous assis, des assiettes apparurent sur la table comme posées par des mains invisibles. Le grand prêtre regarda autour de lui d’un air stupéfait. Quand la nourriture et les plats commencèrent à arriver de la même manière, il se tourna vers Marie qui était assise à sa droite et lui demanda si elle avait l’habitude de se nourrir de cette manière dont il n’avait jamais eu le privilège d’être témoin jusqu’ici. Il se tourna ensuite vers Émile, qui nous servait d’interprète, comme pour demander des explications.

     

    Émile exposa que le pouvoir qui avait servi à guérir l’aveugle pouvait être utilisé pour se procurer tout ce dont on avait besoin. Il était facile de voir que le grand prêtre restait perplexe, mais il ne dit mot jusque vers le milieu du repas. Alors il reprit la parole, et Jast interpréta.

     

    Le grand prêtre dit : Mon regard a sondé des profondeurs où, je ne croyais pas que des êtres humains eussent le privilège de plonger. Toute ma vie s’est écoulée dans l’ordre de la prêtrise, et je croyais servir mes semblables. Je constate maintenant que je me servais moi-même beaucoup plus que mes frères. Mais la fraternité a été prodigieusement étendue ce soir, et ma vision a suivi. Maintenant seulement il m’est permis d’apercevoir l’étroitesse de notre vie passée et le mépris que nous professions pour tout ce qui n’était pas nous-mêmes. Cette vision sublime me montre que vous émanez comme nous du domaine divin, et me permet de contempler une joie céleste. Il s’interrompit les mains à moitié levées cependant qu’un air d’agréable surprise l’envahissait. Il resta dans cette position un instant puis dit : C’est insensé, je puis parler votre langue et je vais le faire. Pourquoi ne le pourrais-je pas ? Je comprends maintenant votre pensée quand vous disiez que la faculté de s’exprimer est illimitée pour l’homme. Je découvre en effet que je peux vous parler directement et que vous me comprenez. Il s’interrompit encore comme pour ressaisir le fil de ses pensées, puis se mit à parler sans interprète. On nous informa plus tard que c’était la première fois qu’il parlait anglais. Il continua : Comme c’est magnifique de pouvoir vous parler directement dans votre langue ! Cela me donne une vision plus large des choses, et je ne peux plus comprendre
    comment des hommes peuvent en regarder d’autres comme des ennemis. Il est évident pour moi, que nous appartenons tous à la même famille, provenons de la même source, et servons la même cause. Cela prouve qu’il y place pour tout le monde.

     

    Si un frère a une pensée différente de la nôtre, pourquoi voudrions-nous le faire périr ? Je comprends que nous n’avons pas le droit d’interférer, car toute interférence ne fait que retarder notre propre développement et nous isoler du monde en faisant s’écrouler notre maison sur notre propre tête. Au lieu d’une race limitée, je perçois maintenant un tout universel, éternel et sans bornes, émanant de l’Unité et retournant à elle. Je vois que votre Jésus et notre Bouddha ont vaincu par la même lumière. Il faut que leurs vies se fondent dans l’unité en même temps que celles des participants à cette lumière. Je commence à voir le point de convergence. Cette lumière, claire comme le cristal déverse son rayonnement sur moi.

     

    Quand des hommes se sont élevés à une position royale, ils n’arrivent plus à considérer leurs frères comme des égaux. Ils veulent être seuls rois et maintenir les autres dans la servitude. Pourquoi cette fillette a-t-elle placé ses mains sur les yeux fermés de la brave femme ? Parce qu’elle voyait plus profondément que moi, alors que j’aurais dû être mieux au courant qu’elle. Elle a manifesté ce que vous appelez un puissant amour, le même qui a incité Jésus et Bouddha à se réunir, ce qui m’a d’abord étonné mais ne m’étonne plus. En vous incluant tous dans notre pensée, il ne peut arriver de mal, car cette inclusion nous apporte le bien que vous possédez, et nous ne pouvons qu’en profiter.

     

    Le pouvoir qui vous protégera toujours me protégera aussi. L’armure qui me défend vous défendra de même. Si elle est une protection pour vous et moi, elle l’est pour tous. Les lignes de démarcation ont disparu. Quelle vérité céleste ! Je vois votre pensée quand vous dites que le monde est le monde de Dieu et que les endroits lointains et proches lui appartiennent. Si nous voyons simultanément les lieux proches et lointains, ils sont pareils pour nous. Nous vivions dans notre petit monde sans voir que le vaste univers nous entourait, prêt à venir à notre secours si nous le laissions faire. Songez que Dieu nous entoure et entoure tout. Je comprends la pensée du saint frère disant que les portes s’ouvriront toutes grandes pour quiconque est prêt à recevoir Dieu. Il est dit que l’homme ne doit pas se borner à prêter l’oreille. Il doit devenir ce qu’il proclame être. En s’engloutissant lui-même, il sera immergé, dans la fraternité humaine. Ce sont les actes qui comptent et non les belles paroles.

     

    Le chemin du progrès n’est pas seulement barré par les croyances d’autrui, mais par les nôtres. Chacun réclame directement les grâces du Très-Haut, chacun essaie de bâtir sa demeure en démantelant celle d’autrui. Au lieu d’employer son énergie à détruire, il faudrait s’en servir pour consolider l’ensemble. Le Très-Haut a créé toutes les nations de la terre d’un même sang, et non pas chaque nation d’un sang différent. On est maintenant arrivé au point où il faut choisir entre la superstition et la fraternité humaine. La superstition est l’envoûtement de l’homme. La foi qui déplace les montagnes sommeille encore à l’état de germe dans le plan divin. L’homme n’a pas encore atteint la hauteur et la majesté de cette loi.

     

    La loi d’illumination qui a précédé celle des miracles est la loi supérieure de l’amour, et l’amour est la fraternité universelle. L’homme n’a besoin que de remonter à la source de sa propre religion, d’en écarter toutes les fausses interprétations, et de rejeter tout égoïsme.

     

    Derrière les apparences superficielles, on trouvera l’or pur de l’alchimiste, la sagesse du Très-Haut, votre Dieu et mon Dieu. Il n’y a qu’un seul Dieu, et non des divinités nombreuses pour des peuples divers. C’est le même Dieu qui s’adressa du buisson ardent à Moïse. C’est le même encore auquel Jésus faisait allusion en disant que par la prière il pouvait appeler des légions à son secours dans sa bataille à mort pour achever le travail que le Père lui avait confié. C’est encore le même Dieu à qui Pierre adressa ses prières en sortant de prison.

     

    Je perçois maintenant le grand pouvoir auquel on peut faire appel pour aider ceux qui veulent consacrer leur vie à la fraternité humaine.

     

    À ce moment, le grand prêtre leva son verre, le tint un moment serré dans la main, et s’immobilisa complètement. Le verre se brisa en poussière et le grand prêtre continua : Les armées d’Israël connaissaient ce pouvoir quand elles sonnèrent de la trompette devant Jéricho et que les murs s’écroulèrent. Paul et Silas ne l’ignoraient pas non plus quand ils s’évadèrent de prison. À nouveau le grand prêtre observa un moment de silence complet, et le bâtiment se mit à vibrer et à vaciller sur ses bases.

     

    De grandes langues de feu brillèrent comme des éclairs. Deux énormes masses rocheuses se détachèrent de la paroi de la montagne à deux kilomètres de là et tombèrent en avalanche dans la vallée. Les villageois sortirent terrifiés de leurs maisons, et nous eûmes bien envie d’en faire autant, tellement notre bâtiment était secoué. Puis le grand prêtre leva la main, et le calme revint. Il dit encore : À quoi peuvent servir les armées et les marines quand on sait que Dieu possède ce pouvoir et que ses véritables fils peuvent s’en servir ?

     

    On peut balayer une armée comme un enfant renverserait des soldats de plomb, et l’on peut réduire en poussière, tel ce verre, les grands navires de guerre. Ce disant il montrait l’assiette dans laquelle il avait déposé la poussière représentant tout ce qui restait du verre. Il la prit et souffla légèrement dessus : Elle éclata en flammes et disparut totalement. Il reprit encore : Ces légions ne viennent pas pour faire votre travail ou le mien ni pour se servir de l’homme comme d’un instrument. C’est l’homme qui peut faire appel à elles pour être encouragé, soutenu, et réconforté dans le travail qu’il accomplit comme maître de toutes les conditions de vie. À l’aide de ce pouvoir, l’homme peut calmer les vagues, commander aux vents, éteindre le feu, ou diriger les foules. Mais il ne peut se servir des légions que s’il les a dominées. Il peut les employer pour le bien de la race humaine pour enfoncer dans la cervelle des hommes le sens de la coopération avec Dieu.

     

    Quiconque est devenu capable de faire appel à ces légions sait parfaitement qu’il ne peut les utiliser que pour le service véritable de l’humanité.

     

    Elles peuvent en effet consumer l’homme aussi bien que le défendre. L’orateur s’interrompit un moment, étendit les mains, et reprit d’une voix mesurée et respectueuse :

    Père, c’est un grand plaisir pour nous de recevoir ces chers amis ce soir, et nous disons d’un cœur humble et sincère : « Que ta volonté soit faite. »

     

    Nous les bénissons, et en les bénissant nous bénissons le monde entier. Puis il s’assit comme si rien d’extraordinaire ne s’était passé. Tous les Maîtres étaient calmes. Seuls les membres de notre expédition étaient surexcités. Le chœur invisible éclata en chantant : « Chacun connaît le pouvoir qui réside dans un nom. L’homme peut se proclamer roi lui-même. Avec un cœur contrit, il peut accéder au pouvoir suprême. »




    Pendant cette remarquable démonstration de puissance nous étions restés inconscients de l’état de tension de nos nerfs. Quand le chœur s’arrêta, nous en devînmes conscients, comme si la fin de la musique avait été nécessaire pour nous détendre. Quand les derniers échos en furent éteints, nous nous levâmes de table et nous réunîmes autour de nos amis et du grand prêtre. Ce fut l’occasion pour Raymond et Thomas de poser des questions. Voyant combien ils étaient intéressés, le grand prêtre les invita à passer la nuit au monastère avec lui. Ils nous souhaitèrent le bonsoir et partirent tous trois.

    Page 232 à 243 La vie des maîtres de Baird Thomas Spalding


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