• La Civilisation de la Vallée de l'Indus

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

    La civilisation de la vallée de l'Indus (v. 5000 av. J.-C.1900 av. J.-C.), datée par les archéologue d'au moins 5.000 à 1900 ans avant J.C. est appellée également la civilisation harappéenne antique qui s'étendait dans la vallée du fleur Indus dans le sous-continent indien tout autour du Pakistan moderne mais l'influence qu'elle a pu avoir sur la culture hindoue n'est pas clairement établie. Cette civilisation fut redécouverte dans les années 1920. Elle est considérée tout comme la Mésopotamie et l'Egypte ancienne comme les toutes premières civilisations de par l'apparition des villes, de l'agriculture et de l'écriture. 

     

    Si la civilisation de l’Indus n’est pas la première civilisation antique, la Mésopotamie et l’Égypte ayant développé des villes peu avant, elle est cependant celle qui connaît la plus grande extension géographique. À ce jour, sur les 1 052 sites qui ont été découverts, plus de 140 se trouvent sur les rives du cours d'eau saisonnier Ghaggar-Hakra.

     

     D’après certaines hypothèses, ce système hydrographique, autrefois permanent, arrosait la principale zone de production agricole de la civilisation de l’Indus.

    La plupart des autres sites se situent le long de la vallée de l’Indus et de ses affluents mais on en trouve aussi à l’ouest jusqu’à la frontière de l’Iran, à l'est jusqu'à Delhi,  au sud jusque dans le Maharashtra et au nord de l'Himalaya.

     

    Parmi ces sites, on compte de nombreuses villes comme Dholavira, Ganweriwala, Mehrgarh, Harrapa, Lothal, Mohenjo-daro et Rakhigarhi. À son apogée, sa population pourrait avoir dépassé cinq millions de personnes.

     

    Malgré toutes ces réalisations, cette civilisation est très mal connue. Son existence même a été oubliée jusqu’au XXème siècle.   Son écriture reste indéchiffrée et on ne sait pas si elle a un lien quelconque avec l’écriture brahmi,   ce qui semble peu probable au regard des connaissances actuelles. Parmi les mystères que cette civilisation recèle, trois questions au moins sont fondamentales :

    1. formait-elle un Etat,  ou une cité-état un système de pouvoir ? 

    2. quels étaient ses moyens de subsistance ?

    3. quelles sont les causes de sa disparition soudaine et dramatique, à partir du XIIIème siècle av. J.C. ?

    Le langage utilisé à l'époque  par ses membres et le nom qu’ils se donnaient restent à ce jour indéchiffrés. Nous constatons que le récit de Baird Spalding sur la vallée de l'Indus confirme bien ces faits mais aussi les nombreux temples et palais construits en ce territoire particulièrement très étendu géographiquement. 

     

    Dans les années 20, l'archéologue anglais John Marshall découvre le long du fleuve Indus, dans l'actuel Pakistan, les vestiges de villes datant de la civilisation de l'Indus, entre 5000 et 1900 avant J.-C., une civilisation qui reste à ce jour encore méconnue. Son aire géographique était importante : plus d'un millier de sites ont été découverts.Des maisons de brique séchée sont mises au jour, des salles de bains, des puits.Qui étaient ces habitants et quels étaient leurs moyens de subsistance? Quelles sont les raisons de la disparition soudaine de cette civilisation, dont on n'a pas encore réussi à déchiffrer l'écriture ? Voici ce documentaire ainsi intitulée avec les questions posées et actuellement sans réponse :

     

    Le Mont des morts est une ancienne cité longeant le fleuve au Pakistan et aujourd'hui en ruine. Les populations se seraient installées dans ce lieu car la terre était propice aux cultures et le fleuve permettait la rapidité quant au chargement de marchandises afin de les acheminer en d'autres lieux. L'Indus est un fleuve capricieux car lors de la saison des pluies il menace en gonflant d'envahir la cité. 

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    En 1902, John Marschal, archéologue reçoit pour mission de visiter et de protéger les sites archéologiques de ces lieux. Son histoire est racontée dans ce document. Il commence ses recherches au site de Mohenjo Daros. John Marshal travaillait comme un détective et dans les moindres détails. Le british museum existait déjà. John Marshal l'avait visité et s'est souvenu d'un objet appellé un "sceau" lorsque l'on lui présenta un objet semblable venant des fouilles. Voici l'objet.

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    Voici l'objet du british museum lorsqu'il s'en souvint en admirant celui trouvé :

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    Voici une plaque de la vallée de l'Indus. Malgré l'animal dessiné, presque semblable, les signes gravés ne sont pas les mêmes.

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

     

    Personne n'arrive à associer cette écriture à aucun langage connu et donc impossible de la décrypter. 

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    La difficulté à déchiffre vient du fait que les sceaux ne contiennent en moyenne que cinq caractères : la plus élevée est de 17 signes. Selon des scientifiques, les supports réels sur lesquels ils écrivaient ont disparu. A Arapas, les mêmes sceaux furent trouvés. Du fait de ces sceaux trouvés, il fut conclu qu'il s'agissait de la même civilisation. Il fut décidé de creuser de deux mètres le sol à Mohenjo Daro. Les objets en bronze trouvé (avant l'âge de fer, dateraient de plus de 4 millénaires !). Arapa et Mohenjo Daro sont distants de 600 kms et se ressemblent. 

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

    La civilisation de la vallée de l'Indus prenait dès lors une très grande importance. John engage alors 12.000 ouvriers pour poursuivre les fouilles. Cette civilisation découvre une ère très avancée : des baignoires et bassins d'eau individuel à chaque maison et des toilettes avec évacuation et ce, à l'âge du bronze ! Les eaux usées et reportées hors de la ville dans le fleuve!. Donc, ils savaient que ces eaux étaient porteuses de microbes. Les habitants de ces villes possédaient une maîtrise du nivellement tout comme les ingénieurs d'aujourd'hui et des architectes d'exception. La présence de nombreux puits ronds et des constructions solides faites avec des briques et qui ont résisté au temps. Ces constructions sont donc aussi moderne que de nos jours. Ces puits descendaient jusqu'à 25 mètres sous terre ce qui est également une performance pour l'époque ! Aussi moderne qu'aujourd'hui dans leur aménagement et solidité, voire plus solide encore de par leur technicité avancée ! A Mohenjo Daro il existait plus de 600 puits. Cependant on ne trouve aucun temple et aucun palais, aucun bâtiment représentant une autorité quelconque. 

    Il en est conclut qu'il s'agissait d'une société pacifique jouant parfois des jeux de société comme celui-ci ressemblant au jeu d'échec : il existait aussi des cubes de jeu comme des dés et que nous pouvons admirer quelques milliers d'années plus tard grâce aux photos réalisées et aux musées les exposant Des statuettes sont également réalisées ainsi que bijoux et colliers :

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

     

     

     Voici la carte des lieux archéologiques cités :

     

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    Dholavira faisait partie aussi de la civilisation Arrapéenne

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    Voici un résumé en musique de ce que nous avons déjà pu apprendre sur cette civilisation

     

     

     

     

    La ville de Dholavira est construite quant à elle avec des pierres naturelles mais de même dimension de celle des autres cités. Pour préserver ces sites, il est obligatoire de les recouvrir de boue régulièrement car elles serons rongées par le sel et l'unesco veille à ce que ces sites soient préservés. Les méthodes modernes, même si ces sites ont été préservé jusqu'à nos jours, éviterons leur décomposition.

     

    On ne sait pas pourquoi cette civilisation a disparue et qui étaient ceux qui ont construit les immenses cités. Il n'a pas été prouvé que ce peuple était non pacifique ce que voulait faire l'archéologue allemand, le dernier à y avoir fait des fouilles.

    Voici des sculptures en bronze de la vallée de l'Indus. Remarquons que dans les documents vidéos sur les fouilles, il en est très peu parlés outre la belle dame ci-après.

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

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    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

     

    La Civilisation de la Vallée de l'Indus

    Voici un très beau documentaire avec fond musical démontrant la beauté architecturale de Mohenjo Daro.

     

     

     

     

     

     


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  • LES TRADITIONS KANAK EN NOUVELLE-CALÉDONIE

    Malgré la modernisation de la société, la culture kanak traditionnelle est toujours très présente et très respectée en Nouvelle-Calédonie. L’organisation sociale est structurée autour de la terre, géographiquement repartie entre les clans. Elle regroupe les montagnes, les rivières, les sources, mais aussi les hommes en tant que membres de la tribu. La société kanak s’organise en districts coutumiers ou grandes chefferies dirigées par les Grands Chefs.

     

     

    Récolte à Ouvea

    Ces chefferies sont divisées en tribus et clans, dirigés par les Petits Chefs. Toute la vie du clan est rythmée par la récolte de l’igname, tubercule sacré, et aliment principal avant l’arrivée des Européens : il symbolise la virilité, l’honneur, l’offrande noble et représente les ancêtres, les jeunes, les chefs, la terre. Chaque étape de sa culture donne lieu à des cérémonies coutumières, souvent accompagnées du pilou, la danse traditionnelle kanak.

    Dans ce document la danse des Kanak : on peut constater des similitudes dans les pas de danses et les jeux des jambes et des pieds avec les indiens d'Amérique et, certaines danses traditionnelles des ancêtres en centre Afrique.

     

     

    LA COUTUME

    En terre kanak, toutes les occasions importantes, une naissance, un mariage, une fête, une invitation, donnent lieu à la coutume. Il s’agit d’un ensemble de règles qui accompagnent tous les échanges sociaux. En tant que visiteurs, si vous êtes invités dans une tribu, vous devrez « faire la coutume » : offrez au chef un bout de tissu (manou) dans lequel vous avez mis un petit cadeau symbolique, signe de respect et d’humilité (un billet 500 CFP, et un paquet de riz ou de tabac qui remplacent l’igname ou les monnaies kanak d’autrefois), puis présentez-vous et expliquez la raison de votre visite : votre interlocuteur vous signifiera son accord en posant sa main sur votre « coutume », en prononçant son discours d’accueil, et votre protection sera assurée. Fait dans la simplicité, le geste coutumier a une grande valeur dans la culture calédonienne, il est intégré à la vie courante.

     

    Case Tieti à Poindimié

    LA GRANDE CASE KANAK

    Chaque clan dispose d’une grande case ronde, traditionnellement la plus haute du village. Autrefois lieu d’habitation des Grands Chefs, qui leur préfèrent désormais les résidences plus modernes, leur construction est collective. Edifiée en général sur le point culminant du village, la Grande Case est construite en matériaux végétaux, et conçue pour résister aux cyclones. Le poteau central, en bois de houp, endémique de Nouvelle-Calédonie, personnifie le Grand Chef.

     

    Grande case de la tribu Gohapin

    Dans son alignement, la flèche faîtière représente les ancêtres, et les esprits du clan. Le tour de la case est fait de poteaux et chambranles sculptés, solidement reliés au poteau central, évocation du lien étroit du clan avec leur chef. On y entre par une petite porte en se baissant, pour marquer le respect aux anciens, et on y trouve un foyer durant les mois d’hiver. C’est dans ce véritable lieu de parole que sont organisés, encore de nos jours, les rassemblements et les discussions importantes.

    Les croyances sont centrées sur la Nature et sur les "lutins" vagabondant dans leur paysage et jouant des tours aux humains. Parfois perplexes, parfois amusés, les kanaks gardent leur tradition intacte ainsi que leurs hisoitres ancestrales sur la création du monde.

     

     


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    2.10. La source des religions. - Le rôle de Jésus

    page 206 à 218


    Notre travail d’ensemble étant achevé, nous nous trouvions prêts à retourner à notre base de départ où il était prévu que notre expédition se désagrégerait et que chacun
    retournerait chez soi à l’exception d’un détachement de onze personnes dont je faisais partie. Quatre de celles-ci, moi compris, avaient accepté l’invitation de nos amis à revenir
    chez eux dans le village de nos précédents quartiers d’hiver. La veille de notre départ, tandis que nous contemplions le coucher du soleil, l’un de nous demanda : Depuis combien
    de temps la civilisation et la religion existent-elles ? Ont-elles été vraiment liées indissolublement au cours des millénaires ?

     


    Jast répondit : Cela dépend de ce que vous appelez religion. Si vous parlez de croyances, de dogmes, de sectes, et peut-être de superstitions, ils sont tous récents et ne
    datent pas de plus de vingt mille ans. Mais si vous voulez parler de respect pour la vraie philosophie de la vie, pour la vie elle-même, et par conséquent pour la sublime pureté de
    Dieu, grande Cause créatrice, alors ce sentiment a précédé toute histoire, toute mythologie et toute allégorie. Il remonte à la venue première de l’homme sur terre, avant la prise du pouvoir par des rois et des empereurs, avant l’obéissance à des règles édictées par les hommes.

     


    Dans le coeur du premier homme brûlait la plus grande vénération pour la source et la beauté de la vie. La beauté et l’adoration manifestées par cette âme pure ont brillé sans ternir pendant des millénaires, et continueront de briller pendant toute l’éternité. Au début, quand l’homme s’est saisi de la vie, il en connaissait parfaitement la source. Il avait pour elle la plus grande vénération, et c’est cette vénération
    que vous appelez maintenant le Christ.


    Mais les obscurs couloirs du temps ont divisé les hommes en d’innombrables sectes, croyances, et dogmes, jusqu’à en former un labyrinthe inextricable d’incrédulité et
    de superstition. Qui de Dieu ou de l’homme a provoqué cette division ? Qui est responsable du grand tourbillon de péchés et d’inharmonie qu’elle a engendré ?
    Posez-vous cette question de responsabilité et réfléchissez seulement un instant. Dieu est-il assis quelque part dans le ciel, contemplant de haut ces vicissitudes ?

     


    Interfère-t-il d’un côté et aplanit-il d’un autre les conditions de la vie ? Est-ce qu’il loue l’un et condamne l’autre, tend la main à l’un et piétine l’autre ? Non. S’il y a un vrai donneur de vie, il faut qu’il soit omnipotent, omniprésent et omniscient, au-dessus, autour et à l’intérieur de tout. Il répand sa vie sur tous, à travers tous, et au-dessus de tous, sans quoi il ne serait pas la vraie source de toute vie. Sans doute y a-t-il d’innombrables variétés de formes différenciées. Mais en remontant à leur origine, on retrouve leur but. L’ensemble forme un cycle sans commencement ni fin. Autrement, il n’y aurait ni base de raisonnement, ni hypothèse, ni vérité.

     


    Quelqu’un demanda : Essayez-vous de triompher de la mort ? La réponse fut : Oh ! non, nous dépassons la mort en laissant la vie s’exprimer dans sa plénitude, si bien que nous
    ignorons la mort. Pour nous, il n’existe qu’une plus grande abondance de vie. La plupart des hommes commettent l’erreur fondamentale d’essayer de cacher leur religion derrière un voile ou un secret au lieu de l’étaler dans le large espace du pur soleil de Dieu.


    L’un de nous demanda si Jésus habitait avec les Maîtres que nous connaissions. Jast répondit : Non, Jésus ne vit pas avec nous.

    Il est simplement attiré vers nous par nos pensées communes, de même qu’il est attiré vers tous ceux qui ont des pensées communes avec lui. Jésus, comme toutes les grandes âmes, ne demeure sur la terre que pour servir.
    Jast continua : Ce fut pendant son séjour dans l’Arabie du Nord que Jésus eut accès à une bibliothèque dont les livres avaient été rapportés de l’Inde, de la Perse, et de la
    région Transhimalayenne. Ce fut son premier contact avec la doctrine secrète de la confraternité. Cet enseignement eut surtout pour résultat d’ancrer plus fortement en lui la
    conviction que le véritable mystère de la vie divine s’exprime par le Christ dans chaque individu. Il comprit que s’il voulait l’exprimer pleinement, il lui fallait renoncer à toutes
    les formes d’adoration pour n’adorer que Dieu seul, Dieu s’exprimant à travers l’homme.

    Pour compléter la démonstration, il lui fallait s’éloigner de ses maîtres, quitte à leur déplaire. Cela ne l’arrêta pas un instant, car il était indéfectiblement dévoué à sa cause et percevait les services incalculables qu’il pouvait rendre à l’humanité. Il eut la vision d’un homme accédant au pouvoir sublime de cette immense présence intérieure, la vision d’un puissant fils de Dieu possédant la sagesse divine dans sa plénitude. Il vit un homme devenu riche pour avoir répandu la richesse de tous les trésors de Dieu, fait couler la fontaine des Eaux Vivantes, extériorisé le Seigneur dans sa foi de miséricorde et de sagesse. Si un tel homme devait s’incarner sur terre, il faillit qu’il se présentât en se prévalant de toutes ces possessions.

     

    Ensuite, il lui fallait vivre la vie sainte avec des mobiles purs, et la démonstration suivrait. C’est à la présence manifeste de cette vie que le nom de Christ a été
    donné. Jésus affirma donc audacieusement en public que le Christ demeurait en lui et en chacun. La voix céleste qui le proclama fils bien-aimé proclamait également que tous les fils de Dieu sont héritiers conjoints et frères les uns des autres. Cette époque fut marquée par son baptême. L’Esprit descendit du ciel sur lui comme une colombe et demeura en lui. Jésus déclara également que nous étions tous des dieux incarnés. Il enseigna que l’ignorance était cause de tous les péchés. Il vit que pour pratiquer la science du pardon, il fallait être bien éclairé sur le fait que l’homme a le pouvoir de pardonner tous les péchés, discordes, et inharmonies Ce n’est pas Dieu qui pardonne les péchés, car Dieu n’a rien à voir avec les péchés, les maladies, et les discordes humaines. C’est homme qui les a fait naître et il est seul à pouvoir les faire disparaître ou à les pardonner.

     


    L’ignorance consiste à méconnaître la pensée divine, À ne pas comprendre le principe créateur dans ses relations avec l’homme On peut avoir toutes les connaissances
    intellectuelles et toute l’expérience possible des affaires du monde. Cependant, si l’on ne reconnaît pas que le Christ est la substance vivante de Dieu qui vitalise l’être intime, on se
    montre grossièrement ignorant du facteur le plus important qui gouverne la vie. Il y a de l’inconséquence à demander à un père parfaitement juste et humain de guérir une maladie
    ou un péché. La maladie est la conséquence du péché, et le pardon est un facteur important de guérison. La maladie n’est pas, comme on le croit généralement, une punition envoyée par Dieu. Elle résulte de ce que l’homme ne comprend pas son moi véritable. Jésus enseigna que la vérité rend libre, et sa doctrine survécut à celle de ses
    maîtres en raison de sa pureté.

     


    Quand Pierre dit qu’il avait pardonné sept fois, Jésus répondit qu’il pardonnerait soixante-dix fois sept fois et continuerait jusqu’à ce que le pardon fût universel. Pour
    pardonner la haine, il centra son attention sur l’amour, non seulement quand la haine s’approchait de lui, mais quand il là voyait se manifester dans le monde environnant.

    La Vérité était pour lui une lumière individuelle susceptible de guider hors de l’obscurité quiconque l’applique intelligemment. Il savait que tout triomphateur fait alliance avec son Seigneur pour pardonner continuellement les péchés et faire face à toute erreur avec la vérité. C’est ainsi qu’il s’occupait des affaires de son Père. Il vit et comprit que c’était le seul moyen de transformer le monde et de faire prévaloir la paix et l’harmonie parmi les hommes. C’est pourquoi il dit : « Si vous pardonnez leurs offenses aux hommes, votre Père
    céleste vous pardonnera aussi. »


    Pour apprécier cette affirmation à sa pleine valeur, vous demanderez peut-être : « Qui est le Père ? » Le Père est Vie, Amour, Puissance, et Domination, toutes choses qui appartiennent à l’enfant par héritage naturel. C’est ce que Paul voulait dire aussi en écrivant que nous étions héritiers conjoints avec Christ du royaume de Dieu. Cela ne signifie pas que l’un possède plus que l’autre, que l’aîné ait la meilleure part, et que le reste soit divisé entre les autres enfants. Héritier du royaume conjointement avec Christ
    signifie participer également à toutes les bénédictions du royaume de Dieu.

     


    Certains nous accusent de vouloir nous égaler à Jésus. Ils ne comprennent pas la signification de la communauté d’héritage. Je suis sûr qu’aucun de nous ne se permettrait de dire qu’il a atteint, dans la blancheur de la pureté, le même plan d’illumination que le grand Maître. Héritier conjointement veut dire avoir même pouvoir, même force,
    même degré d’intelligence. Cependant, chacun de nous comprend pleinement la vérité de la promesse de Jésus à tout enfant de Dieu, à savoir que tout vrai disciple participe
    au même titre que lui des qualités de la divinité. Nous comprenons admirablement Jésus quand il dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Cette
    grande âme n’a jamais demandé à ses disciples un effort intellectuel ou moral impossible. En demandant la perfection, il savait n’exiger qu’une tâche réalisable. Bien des gens se sont confortablement installés dans la croyance que la perfection du Maître est inaccessible parce que le Maître est divin. Ils considèrent comme absolument inutile
    qu’un autre membre de l’humanité essaye d’imiter les oeuvres merveilleuses de Jésus.

    D’après eux, il ne reste, pour sculpter la destinée d’une vie, rien de meilleur, de plus habile, ou de plus scientifique que la volonté humaine. La doctrine du grand Maître sur ce sujet est claire. Bien qu’il faille un peu de volonté humaine pour démarrer, celle-ci ne joue pas un grand rôle dans l’ensemble. C’est l’intelligence divine qui joue le rôle majeur. Que de fois n’a-t-on pas répété : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous
    affranchira. »

     


    Transposez cela dans le simple monde physique qui nous entoure. Dès que les hommes connaissent à fond une loi physique, ils sont libérés de leur ignorance dans le domaine
    de cette loi. Dès que les hommes ont su que la terre était ronde et tournait autour du soleil, ils ont été libérés de l’idée vétuste d’une terre plate et d’un soleil qui se couche et se lève. Dès que les hommes seront libérés de la croyance qu’ils sont des corps soumis aux lois de la vie et de la mort, ils s’apercevront qu’ils ne sont nullement esclaves de toutes les limitations humaines et peuvent, s’ils le veulent, devenir des fils de Dieu. Dès l’instant qu’ils ont compris leur divinité, ils sont libres de toute limitation et mis en possession de la
    force divine.


    L’homme sait que la divinité est à l’endroit où son être vient le plus directement en contact avec Dieu. Il commence à s’apercevoir que la divinité est la vraie vie de tous les
    hommes. Elle ne s’injecte pas de l’extérieur en chacun de nous. Les idéaux que nous apercevons dans la vie d’autrui prennent racine dans notre propre vie. Conformément à la
    loi divine, ils se multiplient selon leur espèce. Tant que nous croirons à la puissance du péché et à la réalité de ses effets, nos propres vies seront dominées par la punition du péché.

     


    À mesure que nous répondrons à toute pensée d’inharmonie par de véritables pensées de justice, nous préparerons la moisson d’un grand festin spirituel qui suivra avec certitude
    le temps des semailles. Le pardon a donc une double mission. Il libère à la fois l’offenseur et celui qui fait miséricorde, car à l’arrière-plan de la loi de pardon il existe un amour profond et rayonnant, fondé sur un principe. Cet amour désire donner pour le plaisir de donner, sans autre idée de récompense que l’approbation du Père selon ces paroles : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui je prends mon plaisir. »

     


    Elles s’appliquent à nous aussi bien qu’à Jésus. Vos péchés, maladies, et discordes ne font pas plus partie de Dieu ou de votre vraie personnalité que les champignons ne
    font partie des plantes auxquelles ils s’attachent. Ce sont de fausses excroissances rassemblées sur votre corps à la suite de pensées erronées. L’idée de maladie et la maladie ont un rapport de cause à effet. Supprimez, pardonnez la cause, et l’effet disparaîtra Supprimez les idées fausses, et la maladie s’évanouira.

     


    Telle est la seule méthode de guérison à laquelle Jésus avait recours. Il supprimait la fausse image de la conscience du patient. Pour cela il commençait par surélever les
    vibrations de son propre corps en reliant ses pensées à la Pensée divine.

    Il les maintenait fermement à l’unisson de l’idée parfaite conçue parle Saint-Esprit pour l’homme. Son corps vibrait à l’unisson de Dieu. Il devenait alors capable d’élever au même niveau les vibrations corporelles des malades qui s’adressaient à lui.

    C’est ainsi qu’il éleva la conscience de l’homme à la main desséchée au point où cet homme put supprimer de sa propre conscience l’image de sa main desséchée. Alors Jésus fut en mesure de lui dire : « Étends ta main. » L’homme l’étendit, et elle devint saine. Ayant élevé les vibrations de son propre corps en voyant la perfection divine chez tous, il fut capable d’élever celles du malade jusqu’à enlever complètement de sa conscience l’image de l’imperfection. La guérison, fut instantanée et le pardon total.

     


    Vous découvrirez bientôt qu’en fixant avec persévérance vos pensées sur Dieu, vous pouvez élever les vibrations de votre corps au point où elles se fondent harmonieusement avec celles de la perfection divine. Alors vous ne faites plus qu’un avec elle et par conséquent avec Dieu. Vous pouvez influencer les vibrations corporelles des gens avec qui vous entrez en contact de manière à ce qu’ils voient la même perfection que vous. Vous avez alors rempli complètement votre part de mission divine.

     

     


    Si au contraire vous voyez l’imperfection, vous abaisserez les vibrations jusqu’à provoquer l’imperfection. Vous recueillerez alors inévitablement la moisson de la
    graine que vous aurez semée. Dieu travaille à travers tous les hommes pour exécuter
    son plan parfait. Les pensées d’amour et de guérison qui émanent continuellement des coeurs humains constituent le message propre de Dieu à ses enfants. Telles sont les
    pensées qui maintiennent les vibrations de nos corps en contact avec les vibrations divines et parfaites. Cette graine est la parole de Dieu qui trouve à se loger dans tout coeur
    réceptif, conscient ou non de sa nature divine. Quand nous centrons entièrement nos pensées sur la perfection divine conçue par Dieu pour chacun, nos corps vibrent
    harmonieusement à l’unisson avec la Pensée de Dieu. C’est alors que nous recevons notre divin héritage

    page 206 à 218


    Pour faire pousser la récolte abondante de l’intelligence spirituelle, il faut qu’il en soit continuellement ainsi. Nos pensées doivent en quelque sorte saisir les pensées
    parfaitement harmonieuses de Dieu envers l’homme, son fils bien-aimé. Par notre attitude de pensée, nos actes, et nos paroles par les vibrations ainsi mises en mouvement, nous avons le pouvoir de nous rendre esclaves, ou au contraire de nous libérer, de pardonner les péchés de la famille humaine tout entière. Une fois que nous avons choisi de modeler nos pensées selon une ligne de conduite définie, nous ne tardons pas à nous apercevoir que nous sommes soutenus par l’omnipotence elle-même. Soumettons-nous à la discipline nécessaire pour nous assurer la maîtrise de nos pensées. Cela nous vaudra le glorieux privilège de disposer du pouvoir qui libère de l’esclavage par l’entremise de la pensée divine.

     


    Toutes les guérisons de Jésus étaient basées sur la suppression des causes mentales. Nous autres, nous estimons nécessaire de ramener l’idéalisme de Jésus à la pratique. Ce faisant, nous découvrons ne faire que ce qu’il nous avait commandé. Beaucoup de péchés s’évanouissent dès que l’on a projeté les premiers rayons de lumière dans l’obscurité où ils se conçoivent. D’autres sont plus solidement enracinés dans la conscience, et il faut de la
    patience et de la persévérance pour en triompher. L’amour miséricordieux du Christ finit toujours par prévaloir si nous lui ouvrons largement la porte sans lui susciter d’obstacles.
    Le vrai pardon commence dans le coeur de l’individu. Il apporte pureté et bénédiction à tout le monde.

     


    C’est tout d’abord une réforme des idées. Comprenez que Dieu est la Pensée Unique, pure et saine, et vous aurez fait un grand pas vers l’immersion dans les courants d’idées
    pures. Accrochez-vous fermement à cette vérité que la pensée de Christ trouve un chemin parfait à travers vous. Cela vous installera dans ces courants d’idées constructives
    et harmonieuses. Maintenez-vous toujours dans le flot continu des pensées d’amour que Dieu répand sur ses enfants. Vous ne tarderez pas à voir le monde sous le
    nouveau jour d’un organisme de penseurs. Vous saurez que la pensée est le plus puissant remède de l’univers, le médiateur entre l’esprit divin et les maladies corporelles ou
    inharmonies de toute l’humanité.

     


    Quand une discorde s’élève, prenez l’habitude de vous tourner immédiatement vers la pensée de Dieu, le royaume intérieur. Vous aurez un contact instantané avec les idées
    divines et vous constaterez que l’amour de Dieu est toujours prêt à apporter son baume de guérison à ceux qui le recherchent.


    Jésus a aujourd’hui pour but d’effacer de la conscience humaine le pouvoir du péché et la réalité de ses conséquences. Issu du coeur de l’amour, il vint sur terre avec l’intelligence des relations entre Dieu et l’homme. Il reconnut librement et courageusement que l’esprit est l’unique pouvoir. Il proclama la suprématie de la loi de Dieu. Il enseigna son application à tous les actes de la vie, sachant qu’elle transformerait les hommes défaillants en des êtres rayonnants. Il annonça ainsi le droit à la santé parfaite,
    royaume de Dieu sur la terre. Puis Jast se tut.

     



    2.11.Un coucher de soleil dans, le désert de Gobi. - Histoire
    de l’ancien empire Uigour. - Sa chute. - Le résidu fidèle
     

     

    Le soleil avait disparut derrière l’horizon et le ciel entier flamboyait dans un crépuscule magnifique, précurseur d’une nuit paisible. C’était la première soirée sans vent ni tempête
    depuis dix jours, et nous contemplâmes avec admiration le splendide déploiement des couleurs. Un coucher de soleil par temps calme dans le désert de Gobi peut vous transporter dans une rêverie où l’on oublie tout. Non seulement les couleurs irradiaient et brillaient, mais elles dardaient çà et là de grands rayons comme si des mains invisibles
    maniaient d’immenses projecteurs colorés. Par moments, il semblait que ces mains invisibles cherchaient à montrer toute l’étendue du spectre augmentée d’une gamme de
    nuances obtenues par combinaison.

     


    Une large bande de lumière blanche apparut, suivie d’une large bande de violet se détachant en oblique. Partant de ce violet jaillit une bande d’indigo et à côté d’elle apparut une large bande de bleu. Cela continua jusqu’à ce que l’atmosphère entière parût surchargée de bandes colorées. Celles-ci se combinèrent et se fondirent dans la large bande de lumière blanche qui devint stationnaire. Puis de nouveaux rayons de couleur s’élancèrent en éventail dans toutes les directions. Ils se fondirent progressivement en
    une masse dorée qui fit apparaître les ondulations sablonneuses comme une mer agitée d’or en fusion.

     


    Quand on a assisté à un coucher de soleil pareil, on ne s’étonne plus que le Gobi soit appelé « la terre de l’or fondu ». Le spectacle qui continua pendant une dizaine de
    minutes s’évanouit dans une brume marbrée de bleu, de jaune, de vert, et de gris qui parut tomber du ciel comme un vêtement de nuit. Enfin l’obscurité survint avec une telle
    rapidité que plusieurs d’entre nous tressaillirent de surprise et demandèrent s’il était possible qu’il fasse déjà nuit. Raymond demanda à Bagget Irand s’il voulait nous
    exposer son point de vue sur les peuples qui avaient habité cette région et bâti des villes comme celle dont les ruines se trouvaient sous notre camp. Il répondit : Nous possédons sur ce sujet des écrits jalousement conservés de génération en génération depuis plus de soixante-dix mille ans. D’après ces documents, la cité au-dessus de laquelle nous campons a été fondée il y a plus de deux cent trente mille ans. Les premiers habitants vinrent de l’Ouest bien des années avant la fondation de la ville et colonisèrent le Sud et le Sud-Ouest. À mesure que les colonies se développaient une partie de leurs membres émigra vers le Nord et l’Ouest, et à la fin tout le pays fut habité. Après avoir planté des vergers fertiles et ensemencé des champs, les colons préparèrent la fondation des villes : Au début elles n’étaient pas grandes. Mais au cours des années les colons du pays trouvèrent commode de se réunir dans des centres pour s’associer plus étroitement en vue de pratiquer les arts et les sciences. Ils y bâtirent des temples mais ne les destinèrent pas à l’adoration, car ils adoraient continuellement par la vie qu’ils menaient Leur existence était toujours dédiée à la grande cause de la vie, et, tant que dura cette coopération, la vie ne leur fit jamais défaut.

     


    À cette époque, il était tout à fait habituel de trouver des hommes et des femmes âgés de plusieurs milliers d’années. En fait, ils ne connaissaient pas la mort. Ils passaient d’un accomplissement à l’autre, vers des stades plus élevés de vie et de réalité. Ils acceptaient la véritable source de la vie, et la vie leur prodiguait en échange ses trésors illimités sous forme d’un fleuve continu d’abondance.

     


    Mais j’ai fait une digression. Revenons-en aux temples. C’étaient des endroits où l’on conservait les descriptions écrites de tous les aboutissements dans le domaine des arts,
    des sciences, et de l’histoire, afin de les tenir à la disposition des chercheurs : Les temples ne servaient pas de lieux d’adoration, mais de lieux de discussion sur les sujets
    scientifiques les plus profonds. Les actes et les pensées d’adoration de ces jours étaient effectués dans la vie courante des individus au lieu d’être mis à part pour des
    heures déterminées ou pour des gens sélectionnés. Les habitants trouvèrent commode d’avoir des voies de communication larges et planes. Ils inventèrent donc le
    pavage. Ils trouvèrent également commode de se bâtir des maisons confortables. Ils inventèrent donc l’exploitation des carrières de pierre, la fabrication des briques, et celle du mortier nécessaire pour les maintenir en place, toutes  choses que vous avez déjà découvertes. Ils bâtirent ainsi leurs demeures et leurs temples.

     


    Ils estimèrent que l’or était un métal exceptionnellement utile à cause de son inaltérabilité. Ils trouvèrent d’abord moyen de le tirer des sables aurifères, puis des roches. En dernier lieu ils le manufacturèrent, et l’or devint un métal très commun. Ils produisirent aussi d’autres métaux au fur et à mesure de leurs besoins, et il y en eut en abondance.

     


    Ensuite les communautés ne vécurent plus entièrement de l’agriculture. Elles commencèrent à fournir aux travailleurs du sol des articles manufacturés leur permettant d’étendre leur champ d’opération. Les centres habités  se développèrent jusqu’à devenir des villes de cent à deux cent mille habitants.


    Cependant, il n’y avait pas de chefs temporels, pas de gouverneurs. Le gouvernement était confié à des conseils choisis par les habitants eux-mêmes. Ces conseils échangeaient des délégations avec les autres communautés. On ne promulguait ni lois ni règles pour la conduite des individus. Chacun se rendait compte de sa propre identité et vivait selon la loi universelle qui gouverne cette identité. Les lois humaines étaient inutiles, on n’avait besoin que de sages conseils.

     


    Ensuite, çà et là, des individus commencèrent à dévier. Au début, c’étaient les âmes dominatrices. Elles se poussèrent en avant, tandis que les hommes qui avaient le goût du travail tendaient à s’effacer. La faculté d’amour n’ayant pas été développée complètement par tous, il se produisit une séparation inconsciente qui ne cessa de
    s’accentuer, jusqu’au jour où un homme d’une personnalité extrêmement forte s’instaura roi et dictateur temporel. Comme il gouvernait sagement, les gens acceptèrent sa loi sans penser à l’avenir. Mais quelques-uns eurent la vision de ce qui allait advenir et se retirèrent dans des communautés fermées, vivant dès lors une vie plus ou moins recluse et cherchant toujours à montrer à leurs concitoyens la folie de la séparation.


    Le roi fonda le premier ordre des gouverneurs temporels, tandis que les dissidents formaient le premier ordre monastique. Il faut de profondes études et des recherches très poussées pour s’y retrouver dans le labyrinthe des chemins suivis par les dissidents.
    Quelques-uns conservèrent la doctrine simple et vécurent selon elle. Mais en général, la vie devint très complexe, si complexe même que la majorité refusa de croire qu’il existât
    une forme de vie simple, bien équilibrée, et en coopération directe avec le créateur de toute vie. Les gens ne voient même plus que leur vie est un chemin complexe et rude,
    tandis que la vie simple conforme à la grande cause créatrice apporte l’abondance. Il faut qu’ils continuent dans cette voie jusqu’à ce qu’ils en découvrent une meilleure.

     


    L’orateur s’interrompit et resta un moment silencieux. Une image apparut subitement à nos yeux, immobile d’abord comme celles déjà décrites, puis animées. Les formes commencèrent à se mouvoir et les scènes à changer, soit spontanément, soit à son commandement à mesure qu’il les expliquait. Bagget Irand semblait pouvoir maintenir ces scènes en place ou les reproduire à volonté selon le jeu des questions, des réponses, et des explications données. Il s’agissait de scènes présumées avoir eu lieu dans la cité en ruine au-dessus de laquelle nous campions. Elles n’étaient pas très différentes de celles qu’on observerait aujourd’hui dans une cité populeuse de l’Orient, sauf que les rues étaient larges, et bien entretenues. Les gens étaient bien habillés avec des vêtements de bonne qualité. Ils avaient le visage lumineux et gai. On ne voyait nulle part de soldats, de pauvres, ni de mendiants. L’architecte attira notre attention, car les bâtiments étaient solides, bien construits, et d’apparence très agréable.


    Bien qu’il n’y eût aucune tendance au faste, l’un des temples émergeait dans sa magnificence. On nous informa qu’il avait été construit entièrement par des volontaires et que c’était l’un des plus anciens et des plus beaux temples du pays. Si ces images étaient vraiment représentatives, les gens en général étaient certainement satisfaits et heureux. Il nous fut dit que les soldats et la pauvreté n’apparurent pas avant que le deuxième roi de la première dynastie eût régné plus de deux cents ans. En vue de maintenir le luxe de sa cour, ce roi commença à établir des impôts et à recruter des soldats pour les collecter. Au bout d’une cinquantaine d’années, la pauvreté apparut en des points isolés. C’est vers ce moment qu’une partie de la population se retira, mécontente du royaume et des hommes au pouvoir. Bagget Irand et sa famille prétendaient descendre en ligne droite de cette race. Il était une heure avancée de la nuit et Bagget Irand proposa d’aller se coucher, car il serait plus agréable de partir le matin de très bonne heure. En effet, la chaleur rendait encore le voyage insupportable pendant les trois heures du milieu du jour, et l’époque des tempêtes approchait rapidement.


    Nous suggérâmes une coopération plus étroite pour préparer soigneusement les fouilles que nous avions l’intention d’entreprendre plus tard, et nous décidâmes de les exécuter aussi rapidement que possible. Nous convînmes que cette partie du travail serait confiée à Raymond, tandis que les traductions d’archives seraient poursuivies par
    Thomas et trois assistants dont moi-même. Malheureusement, les fouilles ne furent jamais achevées par suite du décès de Raymond l’année d’après. (page 206 à 218 du Livre des Maîtres de Baird Spalding).

     

    Remarque et documentations

    Cette vaste région de Chine est connue sous divers noms :

    Son nom officiel actuel : Région autonome ouïghour du Xinjiang. Il est dérivé du terme utilisé par les mandchous de Xinjiang.

    Dans l'antiquité, lors de son contrôle par les Kouchans , indo-européens : Empire Kouchan. 

    Sous la dynastie Han , notamment lors du protectorat des Régions de l'Ouest : territoires de l'ouest  (西域)

    Au xviie siècle et xviiie siècle le : Knanat dzoungar, ou, en occident, Tartarie chinoise.  

    Pendant les conquêtes des empires européens : Turkestan oriental ou encore République islamique du Turkestan oriental.

    Après la défaite de l’armée de l’Empire Tang  face aux armées musulmanes, composées d’Arabes, de Tibétains et d’Ouïghours près de la rivière Talas au Kazakhstan (en 751 après Jésus-Christ). Les territoires sont tour à tour contrôlés par l''Empire tibétain  puis les ouïghours.

    page 206 à 218

    Ier au IIIème siècle avant Jésus Christ mais les dates ne sont pas sûres.

    L’Empire kouchan  - francisation de la forme sanskritisée  Kuṣāṇ (sanskrit) fut un État qui, à son apogée, vers 105-250, s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l'Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. L’empire a été créé par les Kouchan.  Ils ont eu des contacts diplomatiques avec Rome, l'Empire Perse des Sassanides et la chine et,  pendant plusieurs siècles, furent au centre des échanges entre Orient et Occident.

    page 206 à 218

    Monnaie d’or de l’empereur kouchan Kanishka Ier  (avec une représentation hellénistique du Bouddha (sauf pour les pieds écartés, de style kouchan), et le mot "Boddo" en  alphabet grec. Le pouvoir des Kouchans relia le commerce maritime de l’océan Indien et le commerce de la Route de la soie à travers la vallée de l'Indus , cadre d’une civilisation  très ancienne.

    Les relations entre la civilisation de l'Indus et la première culture du sanskrit, qui a produit les textesvédiques de l'hindouisme,   ne sont pas claires. Les plus anciens textes védiques mentionnent un fleuve non identifié nommé Sarasvatît  et décrivent un monde proche de l'utopie  qui vivait sur ses rives. Les textes plus tardifs font quant à eux référence à sa disparition.

    Cependant, comme l'ont noté de nombreux archéologues, il y a quelque chose d'ineffablement « indien » dans la civilisation de l'Indus. Si l'on se base sur la grande quantité de figurines représentant la fertilité féminine qu'ils nous ont léguée, il semble que les peuples de cette civilisation aient vénéré une forme de déesse-mère qui existe dans l'hindouisme contemporain (Shakti, Kâli, etc. ). Leurs sceaux dépeignent les animaux d'une manière qui suggère la vénération, présageant le futur caractère sacré que les hindous attribuent à la vache et à d'autres animaux comme le singe par exemple. Comme les hindous d'aujourd'hui, ils semblent avoir accordé une grande place aux ablutions et une importance notable à la propreté corporelle. La datation reprise par les scientifiques seraient de 6.500 ans avant J.C. mais celle-ci demeure assez floue puisqu'il est dit ailleurs qu'elle remonterait à près de 12.000 ans av. J.C. Nous reviendrons dans un autre article sur le sujet de ces civilisations. 

     

     


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    2.9. Ruines et trésors ensablés. - Attaqué des bandits - du
    désert. - La cavalerie fantôme. - Repas miraculeux
    dans le désert


    Après une semaine de repos, nous rassemblâmes notre équipement, et l’expédition tout entière prit le chemin de l’ancienne capitale des Uigours, où nous arrivâmes le 30
    juin.

    Nous commençâmes immédiatement : le travail des fouilles. Notre premier puits n’avait pas atteint la profondeur de vingt mètres que nous rencontrâmes les murs d’un vieux bâtiment. Nous creusâmes jusqu’à une trentaine de mètres pour avoir accès à une grande salle où nous trouvâmes des momies en position assise, le visage couvert d’un masque d’or. Il y avait là de nombreuses statues d’or, d’argent, de bronze, et d’argile, toutes magnifiquement sculptées. Nous en prîmes des photographies. Quand le travail eut progressé au point de prouver indubitablement que c’étaient bien là les vestiges d’une très grande ville, nous nous rendîmes au deuxième emplacement que nous trouvâmes grâce aux descriptions données par les tablettes dont il a déjà été parlé.

    Là, nous creusâmes jusqu’à une douzaine de mètres avant de trouver des vestiges certains d’une civilisation ancienne : Nous effectuâmes un travail suffisant pour démontrer à nouveau avec certitude qu’il s’agissait des ruines d’une grande cité antique. Nous nous dirigeâmes ensuite vers le troisième emplacement où nous comptions découvrir les preuves de l’existence d’une ville encore plus ancienne et plus étendue.

     

    Pour économiser le temps et les ressources, nous nous étions organisés en quatre détachements dont trois étaient composés d’un chef et de six assistants, soit sept hommes
    par détachement. Le travail d’excavation et d’entretien des puits fut assigné à ces trois détachements, chacun travaillant huit heures par jour. Le quatrième détachement
    comprenait le reste du personnel. Il avait mission de surveiller les abords du camp et d’assurer la subsistance de toute l’expédition. Je faisais partie du détachement
    commandé par notre chef Thomas. Nous travaillions de minuit à huit heures du matin.

     


    Après avoir complété le premier puits, nous eûmes accès à quatre chambres souterraines que nous déblayâmes. Nous pûmes faire la démonstration probante qu’il s’agissait de la plus grande et de la plus ancienne des trois villes, et qu’elle était remplie de trésors.

     


    Un beau matin, l’équipe qui relevait la nôtre signala que des cavaliers approchaient du camp par le nord. Nous remontâmes et vîmes qu’ils se dirigeaient vers nous. Ce devait être encore une bande de brigands, car ils suivaient manifestement la piste qui nous avait amenés ici. Tandis que nous regardions, Jast arriva et dit : C’est une bande de brigands décidés à piller le camp, mais je ne crois pas qu’il y ait lieu d’avoir peur.

     


    Nous les laissâmes approcher. Ils s’arrêtèrent à cinq cents mètres de notre camp. Peu après, deux d’entre eux vinrent à nous et, après avoir échangé des salutations,
    demandèrent ce que nous faisions là. Nous leur dîmes que nous essayions de trouver les ruines d’une cité antique. Ils répliquèrent qu’ils n’en croyaient pas un mot et nous
    soupçonnaient d’être des chercheurs d’or. Ils se proposaient de piller notre équipement et nos vivres. Nous leur demandâmes s’ils étaient des soldats du gouvernement. Ils répondirent qu’ils ne reconnaissaient aucun gouvernement, car dans ce pays la bande la plus forte faisait la loi. Ne voyant pas trace chez nous d’émoi ni d’armes à feu, ils conclurent vraisemblablement que nous étions bien plus nombreux qu’il n’apparaissait au premier
    abord. Ils retournèrent alors vers leur bande pour délibérer.

     


    Bientôt les deux négociateurs revinrent. Ils nous dirent que si nous nous soumettions pacifiquement, ils ne feraient de mal à personne. Dans le cas contraire, ils avanceraient et
    tueraient tous ceux qui résisteraient. Ils nous donnèrent dix minutes pour nous décider, après quoi ils chargeraient sans préavis. Jast répondit qu’il n’y aurait de notre part ni résistance ni reddition, ce qui parut les irriter. Ils firent faire volte-face à leurs chevaux et retournèrent vers leurs congénères en brandissant leurs armes. Sur quoi toute la bande nous chargea au triple galop.

     


    Je confesse mon épouvante. Mais .presque instantanément nous fûmes entourés par de nombreuses formes semblables à des ombres à cheval galopant autour de nous. Puis ces formes se précisèrent, devinrent plus vivantes, et se multiplièrent. Nos visiteurs les avaient
    évidemment aperçues. Les uns tirèrent rapidement sur les rênes de leurs montures. Les chevaux des autres s’arrêtèrent spontanément, se cabrèrent, se dérobèrent, et échappèrent
    au contrôle de leurs cavaliers. Un seul instant avait suffit pour amener une confusion terrible dans la bande qui comprenait environ soixante-quinze cavaliers. Les chevaux
    commencèrent à ruer et à se dérober à droite et à gauche.

     


    Cela se termina par une fuite éperdue, cependant que nos cavaliers fantômes talonnaient les brigands. Quand l’agitation fut calmée, notre chef, un de mes compagnons, et moi-même, nous nous rendîmes au point où la bande s’était arrêtée. Nous ne pûmes trouver aucune trace hormis celles des brigands. Cela ressemblait à une mystification, car nos défenseurs nous avaient paru tout aussi réels que les bandits, et nous les avions vus arrivant de tous côtés. Nous étions donc certains de trouver sur le sable les traces de leurs chevaux mêlées à celles des cavaliers agresseurs.

     


    À notre retour, Jast dit : Les cavaliers fantômes n’étaient que des images que nous avons rendues si réelles que vous avez pu les voir aussi bien que les bandits. Ce sont des
    images du passé que nous sommes capables de reproduire avec tant de vie qu’elles ne se distinguent plus de la réalité. Nous pouvons reproduire ces images pour notre protection
    et celle d’autrui, de sorte qu’il n’en résulte de mal pour personne. Quand un but défini est fixé, le résultat n’est plus nuisible. Un doute s’était élevé dans l’esprit des bandits.
    Pour eux, il n’était pas logique qu’une expédition telle que la nôtre s’aventurât aussi loin sans protection. Nous prîmes avantage de ce doute pour les épouvanter. Ils sont très superstitieux et soupçonnent toujours des traquenards. Ce type d’homme est le plus sensible à la peur. Les brigands virent précisément ce qu’ils s’attendaient à trouver. Si nous n’avions pas employé cette méthode, nous aurions vraisemblablement été forcés de détruire une grande partie de la bande avant que les survivants ne nous laissent en paix. Mais maintenant nous n’entendrons plus parler d’eux. Nous ne fûmes en effet jamais plus attaqués.

     


    Quand nous fûmes convaincus par nos fouilles de l’existence des trois cités, nous eûmes l’idée de combler les puits pour les dissimuler aux bandes errantes qui auraient
    pu en découvrir la trace. En effet, leur découverte aurait provoqué un pillage général par le seul attrait des trésors, car des légendes circulent presque partout, relatant l’existence de ces grandes villes et des monceaux d’or qu’elles contiennent. Nous terminâmes donc notre travail en comblant tous les puits et en laissant le moins de traces possible, comptant sur la première tempête pour faire disparaître tout vestige de notre passage. Les sables de ce pays, continuellement mouvants, constituent un obstacle suffisant au repérage des ruines. Sans l’aide de nos amis, nous ne les aurions jamais trouvées.

     


    Nous fûmes d’ailleurs informés que des ruines semblables s’étendaient jusqu’en Sibérie méridionale.
    Il est absolument évident qu’une vaste population a jadis prospéré dans ce pays et atteint un degré avancé de civilisation. Il y a des preuves indéniables que ces gens pratiquaient l’agriculture ainsi que les industries minières, textiles, et annexes. Ils connaissaient la lecture, l’écriture, et toutes les sciences. Il est parfaitement clair que l’histoire de
    ces peuples se confond avec celle de la race aryenne. La veille de notre départ nous étions à table quand l’un de nous demanda à Émile si l’histoire de cette grande race pouvait être retracée par écrit. Émile répondit que ceci était possible, car la cité enfouie sous notre camp contenait des documents écrits absolument probants. Il suffisait de les retrouver et de les traduire pour en tirer une confirmation directe de l’histoire de ce peuple.

     


    La conversation fut interrompue par l’apparition d’un homme dans l’embrasure de la porte de notre tente. Il demanda la permission d’entrer. Émile, Jast, et Chander Sen
    se précipitèrent à sa rencontre. D’après la durée de leurs effusions, nous comprîmes qu’ils se connaissaient très bien.
    Thomas se leva et les rejoignit. Arrivé à la porte, il s’arrêta un moment, stupéfait, puis sortit de la tente les deux mains tendues en disant : Voilà au moins une vraie surprise !
    Un concert d’exclamations s’éleva, cependant que des hommes et des femmes échangeaient des salutations avec lui et les trois Maîtres qui l’avaient suivi. Alors tous ceux qui étaient assis à table se levèrent, se hâtèrent de sortir, et virent un groupe de quatorze nouveaux arrivants. Ce groupe comprenait Marie, mère d’Émile, notre hôtesse du village de
    nos quartiers d’hiver, la dame magnifique qui avait présidé le banquet dans la maison d’Émile, le fils et la fille d’Émile.
    Tout le monde était joyeux, et nous nous remémorâmes les réunions des jours passés. Notre surprise était complète et nous ne nous en cachions pas. Mais elle l’était encore bien plus chez nos camarades des autres détachements de l’expédition. En les regardant, nous comprîmes qu’ils étaient intrigués au-delà de toute expression, car ils n’avaient pas
    été témoins comme nous de ces apparitions et disparitions.
    Le travail matériel de l’expédition nous avait tellement occupés que nous avions négligé de leur décrire nos expériences autrement que fragmentairement. Surgissant virtuellement d’un ciel pur, l’apparition de nos amis les avait laissés complètement sidérés, ce dont nous les taquinâmes gentiment.

     


    Toutes présentations faites, notre cantinier prit à part Émile et Thomas et leur dit d’un air d’impuissance désespérée : Comment vais-je nourrir tout ce monde ? Nos
    vivres ne sont pas encore arrivés. Il nous reste à peine assez de provisions pour le dîner de ce soir et le petit déjeuner de demain matin. En outre, tout est prêt pour notre départ.
    Raymond, le commandant de notre expédition, avait prêté l’oreille à leur conversation. Il les rejoignit et je pus l’entendre demander : Au nom du ciel, d’où sont venus tous
    ces gens ?
    Thomas le regarda en souriant et lui répondit : Raymond, vous avez mis dans le mille. Ils sont venus directement du ciel. Regardez, ils n’ont pas de moyens de transport. Raymond répondit : Ce qui m’étonne le plus c’est qu’ils n’ont pas l’air d’avoir des ailes. À leur atterrissage dans le sable, nous aurions dû entendre un bruit sourd, car

    ils sont nombreux. Mais nous n’avons même pas entendu cela. Je conclus donc pour l’instant que votre suggestion parfaitement logique est exacte.

     


    Émile se tourna vers le rassemblement et dit que pour calmer les craintes du cantinier il allait être obligé de gronder les visiteurs pour n’avoir pas apporté leurs
    provisions, car les nôtres se révélaient insuffisantes. Le cantinier parut fort embarrassé et expliqua qu’il n’était pas dans ses intentions de dire les choses aussi crûment, mais
    que le fait n’en demeurait pas moins, il n’y avait pas à
    manger pour tout le monde les visiteurs se mirent tous à rire joyeusement, ce qui parut l’embarrasser encore davantage. Marie assura qu’il n’y avait pas à craindre d’ennuis ou de
    désagréments. Notre hôtesse et la dame magnifique du banquet dirent qu’elles se feraient un plaisir de prendre la charge et la responsabilité du dîner, car les nouveaux
    arrivants nous avaient rendu visite avec l’intention bien arrêtée de partager ce repas avec nous. Le cantinier parut soulagé et accepta bien vite le service proposé.
    Il était tard dans l’après-midi. C’était l’un de ces jours où la brise paraissait littéralement caresser le désert de Gobi, quitte à se transformer un instant plus tard en tempête
    infernale d’une fureur inexorable. Nous prîmes tout ce qui pouvait servir de nappe et l’étendîmes sur le sable, juste en dehors du cercle du camp. Pour un étranger, tout aurait
    présenté l’aspect d’un joyeux pique-nique.

     


    Les camarades des détachements qui nous avaient rejoints en dernier lieu montraient encore des signes d’étonnement et de perplexité. Raymond regarda les
    bouilloires et dit : Si j’y vois clair, et s’il est possible de diluer la quantité de nourriture contenue dans les bouilloires au point de nourrir cette foule affamée, j’ouvre l’oeil pour voir un miracle s’accomplir. L’un de nous dit : En effet, gardez vos yeux bien ouverts, car vous allez précisément en voir un. Thomas dit : Raymond, voilà la deuxième fois aujourd’hui que vous devinez juste.
    Alors les dames commencèrent à puiser dans les bouilloires pour servir tout le monde. À mesure qu’une assiette était remplie, on se la passait et on la remplaçait par une assiette vide. On continua ainsi jusqu’à ce que tout le monde fût largement servi.

     


    À mesure que les assiettes se remplissaient, nous pouvions voir grandir l’inquiétude chez Raymond. Quand on lui donna son assiette, il la passa au voisin en soulignant
    qu’il pouvait se contenter de beaucoup moins. Notre hôtesse dit qu’il n’y avait rien à craindre, car il y aurait bien assez pour tout le monde.
    Après que chacun, eut été servi généreusement, Raymond regarda de nouveau dans les bouilloires et constata que leur contenu n’avait diminué. Il se leva et dit : Au risque d’être traité d’impoli, de malappris et de butor, je demande à m’asseoir auprès de vous, madame. Je reconnais volontiers que la curiosité domine mes pensées au point que
    je suis incapable d’avaler une bouchée. Les dames répondirent que s’il voulait s’asseoir auprès d’elles, elles considéreraient cela comme un acte de courtoisie. Alors il contourna le groupe et s’assit au bord de la nappe entre Marie et la dame magnifique.
    Quand il fut assis, quelqu’un demanda du pain. Il n’en restait qu’un morceau dans le couvercle qui servait de corbeille. La dame magnifique étendit les mains, et une
    grande miche de pain y apparut presque instantanément. Elle la passa à notre hôtesse qui la coupa en morceaux avant de la servir. Raymond se leva et demanda la permission de
    voir la miche telle quelle. On la lui passa, il l’examina quelques instants d’un oeil critique, puis la rendit. Son agitation était visible. Il s’éloigna de quelques pas, puis
    revint et s’adressa directement à la dame, disant : Je ne voudrais pas paraître impertinent, mais mes pensées sont tellement bouleversées que je ne puis m’empêcher de poser
    des questions. Elle s’inclina, et l’assura qu’il était libre de poser toutes les questions qu’il voudrait.

     


    Il dit : Entendez-vous m’affirmer que vous pouvez faire abstraction de toutes les lois naturelles, du moins de celles que nous connaissons, et cela sans le moindre effort ? Que
    vous pouvez faire apparaître du pain en provenance d’une réserve invisible ? La dame répondit : Pour nous la réserve n’est pas invisible, elle est toujours visible.


    À mesure que notre hôtesse coupait et distribuait le pain, nous constations que la miche ne diminuait pas. Raymond se calma, reprit sa place, et la dame magnifique continua : Si
    seulement vous pouviez comprendre que la tragédie de la vie de Jésus a pris fin avec la crucifixion, tandis que la joie de la vie en Christ a commencé avec sa résurrection ! Toute vie
    devrait avoir pour but la résurrection plutôt que la crucifixion. De cette manière, chacun pourrait suivre Jésus dans la vie surabondante de Christ en soi. Peut-on imaginer
    une vie plus joyeuse et plus riche que la communion avec le puissant pouvoir du Christ intérieur ? En elle, vous pouvez connaître que vous avez été créés pour dominer sur toute
    forme, toute pensée, toute parole, et toute circonstance. En vivant cette vie qui satisfait tous les besoins, vous vous apercevrez, qu’elle est précise et scientifique. Jésus
    multiplia les quelques miches et poissons du jeune garçon jusqu’à pouvoir nourrir abondamment la multitude. Remarquez qu’il pria la foule de s’asseoir en ordre, dans une
    attitude expectative, prête à recevoir la nourriture accrue par la loi d’accomplissement. Pour trouver joie et satisfaction dans la vie de Jésus, il faut, accomplir la loi de
    sa vie en agissant en harmonie avec ses idéaux. Il ne faut pas se borner à. rester là en se demandant comment on sera nourri. Si Jésus avait agi de la sorte, la multitude n’aurait
    jamais été rassasiée. Au lieu de cela, il donna une bénédiction tranquille, remercia pour ce qu’il possédait, et les rations furent multipliées en suffisance pour tous les besoins.

     


    La vie n’est devenue un problème difficile qu’à partir du moment où l’homme a désobéi et refusé d’écouter sa voix intérieure. Quand il se repentira et apprendra de nouveau à
    l’écouter, il cessera de travailler pour gagner sa vie. Il ne travaillera plus que pour la joie de créer. Il entrera dans la joie créatrice, domaine régi par la loi du Seigneur ou Parole
    de Dieu. Par cette Parole, l’homme découvrira qu’il peut se mouvoir dans la substance de Dieu qui enveloppe tout dans l’amour. Il pourra concrétiser et rendre visible tout idéal de
    sa pensée. C’est ainsi que Jésus est monté pas à pas sur les hauteurs et a démontré la suprématie du Christ intérieur sur le concept limité de la pensée matérielle. Cela fait, le travail devient une qualité joyeuse de l’être.

     


    Jésus a démontré que la véritable vie spirituelle est la seule vie de joie. Sa victoire l’a revêtu de dignité et de gloire tout en le laissant libre comme un petit enfant. Le monde n’est
    pas encore éveillé à cette vie. Cependant, il en désire la joie et les grandes bénédictions. Bien des gens recherchent leur satisfaction dans la poursuite de buts personnels. Ils
    oublient la loi selon laquelle tout cet effort fait dans un but personnel sera perdu. Mais les pertes successives finissent par leur faire comprendre que la chute des résultats
    personnels implique l’ascension des résultats spirituels. C’est quand l’homme est à toute extrémité que Dieu a sa chance. Les événements d’aujourd’hui ne sont que l’une des
    chances de Dieu, et c’est une grande joie pour nous d’y participer.

     


    Vous avez droit à tous les biens et à tous les dons parfaits de Dieu. Soyez prêts à les recevoir grâce à la connaissance de votre nature divine qui est Dieu. Quand
    vous vous séparez de Dieu en pensée, vous vous séparez aussi de lui en manifestation. Pour entrer pleinement dans la joie de la vie, il faut désirer la vie et la joie pour la
    plénitude qu’elles apportent à l’humanité. La dame se tourna alors vers Raymond et dit : Jésus a enseigné les lois destinées à établir le ciel ici-bas, sur terre.
    Vous les avez vu appliquer dans une modeste mesure. Elles sont précises et scientifiques. L’homme étant fils de Dieu et lui étant vraiment semblable, contient en lui-même le
    véritable esprit de Dieu son Père. Il peut discerner les lois de celui qui l’a engendré, s’en servir, et leur donner leur plein rendement dans le domaine de ses affaires. Il lui suffit de
    vouloir.

     


    Elle dit ensuite qu’elle aurait plaisir à répondre à toutes les questions de Raymond. Il répondit qu’il était trop profondément bouleversé pour pouvoir en poser. Il souhaitait un répit afin de réfléchir. Il avait un certain nombre de choses à dire et espérait ne blesser personne, car il n’avait aucune intention critique. Il dit encore : Nous sommes venus dans ce pays croyant y trouver des résidus de peuplades depuis longtemps mortes et disparues. Au lieu de cela, nous trouvons des gens dont nous ne pouvons même pas comprendre la vie magnifiquement active. Si les choses que nous avons vues pouvaient être publiées dans nos pays, vous auriez le monde entier à vos pieds.


    Les trois dames répondirent qu’elles ne désiraient nullement avoir le monde entier à leurs pieds. Elles expliquèrent que l’humanité avait déjà beaucoup trop d’idoles, mais manquait d’idéal.
    À ce moment, tous les visiteurs, à l’exception de celui qui avait frappé le premier à la porte de la tente, se levèrent en disant qu’ils étaient obligés de partir. Ils nous serrèrent la
    main et nous invitèrent à leur rendre visite quand nous voudrions. Puis ils disparurent aussi subitement qu’ils étaient venus, laissant Raymond et son détachement les yeux écarquillés devant l’endroit où ils s’étaient tenus.

     


    Au bout d’un instant, Raymond s’adressa à l’homme qui était resté et lui demanda son nom. Il répondit qu’il s’appelait Bagget Irand. Alors Raymond lui dit :
    Prétendez-vous être capable d’aller et de venir à volonté sans moyen de transport visible, comme nous venons de le voir, au mépris de toutes les lois connues de la physique et de la
    gravitation ?

     


    Bagget Irand répondit : Nous ne méprisons aucune loi, nous ne violons aucune loi divine ni humaine. Nous coopérons. Nous travaillons selon les lois naturelles et divines. Les moyens de transport dont nous nous servons sont invisibles pour vous mais parfaitement visibles pour nous. La difficulté vient précisément de ce que, ne les voyant pas, vous n’y croyez pas. Nous les voyons, nous y croyons, nous les connaissons, et nous pouvons les utiliser.
    Imitez-nous, ouvrez votre intelligence. Vous ne tarderez pas à découvrir que ces lois et règles sont parfaitement précises et pourraient rendre infiniment plus de services à
    l’humanité que les lois limitées, auxquelles vous avez recours. Vous n’avez fait qu’effleurer les possibilités humaines. Nous aurons toujours grand plaisir à vous assister par tous les moyens en notre pouvoir.

     


    Chander Sen expliqua que Bagget Irand était venu pour nous inviter à passer par son village lors de notre retour à notre campement de départ. À cette époque de l’année, le
    trajet serait plus court d’une journée. L’invitation fut acceptée bien volontiers, et Bagget Irand annonça qu’il nous accompagnerait. Nous apprîmes plus tard qu’il était un descendant des peuplades prospères, qui avaient jadis habité la région du désert de Gobi.

    Page 196 à 205 de "La vie des Maîtres".

     

     


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    21. Dans le désert de Gobi

     

    Mendelssohn - String Quartet no.2 op.13 in A minor

     

    7. Les fluides vitaux et la décrépitude

     


    Le lendemain matin, Chander Sen reprit l’entretien. Il dit : On m’a montré que l’intelligence humaine peut se transmuer en intelligence divine. Le doute ne m’est plus permis. Tandis que ces choses m’étaient expliquées, jdécouvrais que je pouvais entrer dans le royaume de Dieu, et que ce royaume était intérieur. Je sais maintenant que Dieu est l’unique puissance omniprésente et omnisciente. Péchés, discordes, maladies, vieillesse, mort appartiennent aux expériences du passé. Je perçois maintenant la réalité et je
    sais que j’étais perdu dans le brouillard de l’illusion. Le temps et l’espace ont complètement disparu. Je sais que je vis dans le monde subjectif, et que celui-ci appartient au monde objectif. Si j’avais pu m’accrocher aux suggestions et aux éclairs que j’ai perçus de temps à autre grâce à mes sens subtils, que d’heures d’anxiété et de fatigue ne me serais-je pas épargnées.

     


    Pendant ma jeunesse, j’ai imité la majeure partie de l’humanité. Je n’ai cru qu’à une seule vie, celle de la jouissance personnelle dans tous les domaines. Je décidai donc d’en tirer le meilleur parti. Je fis de l’égoïsme le but principal de ma vie. Je déchaînai toutes les passions animales, dissipant ainsi tous les fluides vitaux jusqu’à faire de mon corps la coquille vide que vous avez d’abord connue. Permettez-moi de former une image illustrant ma pensée.

     Chander Sen resta silencieux un moment. Bientôt apparut sur un des murs de la pièce une image semblable à celles déjà décrites. C’était son propre portrait à l’époque où nous fîmes sa connaissance, l’image d’un vieil homme trottinant, appuyé sur son bâton. Suivit une autre image à la ressemblance de l’homme de ce matin.

    Chander Sen continua : La première image représente l’homme qui a dissipé les énergies et les fluides vitaux de son corps jusqu’à ne laisser subsister que la coquille vide.
    L’autre représente celui qui a conservé ses énergies et ses fluides vitaux à l’intérieur de son corps. Dans mon cas, vous estimez qu’il y a eu, un rajeunissement complet et presque
    instantané, ce qui est vrai. Mais je vois la chose sous un autre angle. Combien de gens pourraient avoir la même chance que moi et recevoir l’aide, la sympathie, et l’assistance ces chères grandes âmes ?
     

     

    Pour plus de clarté, considérons la durée d’une vie humaine depuis la naissance jusqu’à la fin que tant de gens appellent la mort. L’enfant naît. Il n’a pas conscience des fluides qui apportent la vie et circulent à travers son corps.Les organes qui engendreront plus tard les fluides vitaux soumis au contrôle de la volonté ne sont pas encore développés. À ce stade, si l’enfant est normal, il est superbe et bouillonnant de vie. Les fluides vitaux se renforcent de plus en plus jusqu’au stade de développement où l’enfant en
    devient conscient et peut les dissiper. Si cette dissipation a lieu, l’enfant montre des signes de vieillissement. Au bout de quelques années, le cerveau de l’adulte perd le pouvoir de coordonner les mouvements, et le corps pareil à celui d’un vieillard décrépit. Seule subsiste la coquille vide de la personnalité primitive.


    Comparez avec l’homme qui a conservé ses fluides vitaux en les faisant circuler normalement à travers son corps. Voyez comme il est fort et vigoureux. Peut-être n’entrevoit-il pas un idéal plus élevé que celui de naître, vivre un court espace de temps sur cette terre, et ensuite trépasser. Mais alors, et pourvu qu’il conserve ses fluides vitaux, sa vie sera trois ou quatre fois plus longue que celle du dissipateur. Mais peut-être aussi perçoit-il que le plan de Dieu le destine à une plus haute mission. Alors dès qu’il aura découvert que ses fluides vitaux sont un élément nécessaire de son développement parfait, il les conservera constamment dans son corps.

     


    Il n’y a pas bien longtemps que nos savants connaissent le réseau délicat d’artères et de veines composant le système circulatoire. Il leur reste à démontrer qu’il existe un système circulatoire infiniment plus délicat et plus subtil apportant la force vitale à chaque atome du corps. À travers le système nerveux, la force vitale est dirigée sur un groupe de cellules cérébrales qui agissent à leur tour comme distributrices et la renvoient vers tous les atomes du corps pour lesquels elle a de l’affinité. Cette force vitale se transmet le long des nerfs et agit comme protectrice des nerfs. Si on la dissipe, les cellules se stabilisent et ne peuvent plus être remplacées par les nouvelles cellules de substitution qui se forment continuellement.

     


    Les jeunes cellules sont refoulées cependant que les vieilles se décomposent progressivement et meurent.
    Au contraire, quand toute la force vitale est conservée, les cellules se renouvellent aussi facilement à cinq cents ans qu’à dix. Alors le corps peut se charger de vie au point de pouvoir insuffler la parole de vie à toutes les formes. On peut peindre une image, modeler une statue, ou entreprendre un travail manuel quelconque exprimant un idéal, puis insuffler à l’objet le souffle de vie et le rendre vivant. L’objet vous parlera et parlera à tous ceux qui peuvent voir l’inspiration vitale que vous lui avez insufflée.Il sera actif parce que le Seigneur Dieu en vous a parlé, et qu’il est fait selon sa volonté.

     


    Mais ces formes ne prendront pas l’aspect humain, à moins qu’on ne les élève jusqu’à la vie divine. Si on leur donne la vie, il faut les soutenir jusqu’au bout et les amener à la pure vie divine. Alors ce sont des formes parfaites comme vous-mêmes. Votre responsabilité tombe, et vous découvrez que ceci constitue le vrai génie. Je voudrais cependant vous signaler une erreur fondamentale. Quand une personnalité de génie a commencé à se développer, elle possède consciemment ou non la faculté
    de conserver les courants vitaux à l’état de pureté et de les faire circuler par leurs chenaux naturels. Son corps et ses facultés créatrices sont animés en conséquence. L’homme de génie sait qu’il a pour mission d’exprimer quelque chose qui dépasse l’ordinaire. Tant qu’il conserve ses forces vitales en leur laissant la bride sur le cou, il vogue de réussite en
    réussite.


    Mais s’il laisse des idées de luxure s’insinuer en lui, il perd rapidement son pouvoir créateur. Sous l’influence des forces vitales initiales, les cellules constitutives de son corps ont acquis une texture plus fine que les cellules ordinaires.
    À ce moment, l’homme de génie a atteint la renommée. N’ayant pas développé sa perception plus profonde du pouvoir de Dieu, il se laisse emporter par l’orgueil de sa
    gloire. Il abandonne sa lumière directrice faute d’avoir été entièrement éclairé. Son besoin d’une excitation plus grande l’incite à dissiper ses forces vitales, et il perd bientôt tout pouvoir. En effet, si l’homme a d’abord dominé ses passions animales au point de conférer à son corps une texture plus fine, son recul dans la chute est bien plus rapide que s’il
    n’avait pas été éveillé du tout.


    Si au contraire on est éveillé au point de conserver toutes les forces vitales et de les distribuer normalement par les nerfs sans les déformer par des pensées de luxure ou de passion, l’illumination sera permanente. Les sensations qui en découlent surpassent de loin tous les plaisirs sexuels. Le serpent est élevé. Il n’a plus besoin de ramper sur le ventre à
    travers la fange de la concupiscence et de la passion.


    Si les hommes pouvaient comprendre que ce fluide contient une énergie infiniment supérieure à celle du sang pur, ils le conserveraient au lieu de le dissiper. Mais ils ferment les yeux à ce fait. Ils continuent à vivre soit dans l’aveuglement, soit dans l’ignorance, jusqu’au moment où le Moissonneur arrive. Alors éclatent les lamentations, car le Moissonneur n’est pas satisfait de la récolte. Vous vénérez la vieillesse et vous considérez les cheveux blancs comme une couronne d’honneur, ce dont je ne voudrais pas vous dissuader. Mais veuillez bien approfondir. Je vous laisse le soin de décider lequel est plus digne d’honneur : l’homme aux boucles blanches comme neige qui a provoqué sa propre décrépitude par ignorance sinon par véritable perversité, ou celui dont la vitalité s’accuse avec la maturité, qui devient plus fort et mieux équipé pour faire face au grand âge, et
    fait croître en conséquence sa bonté et sa générosité. Je confesse qu’il faut avoir pitié de l’homme qui arrive à la mort par ignorance. Mais que dire de celui qui aboutit au même résultat en connaissant la vérité ?


    2.8. Une civilisation datant de deux cent mille ans. - Départ
    pour le désert de Gobi. - Tempête de neige et attaque
    par les bandits de la montagne. - Le Lion et l’Agneau. -
    Origine des bandits. - Leur hospitalité

    Remarquons combien le Désert de Gobi est immense : le plus grand désert du monde.

    Le bassin désertique est délimité par les montagnes de l'Altaï, la steppe de Mongolie, le plateau tibétain et la plaine du Nord de la Chine. Au sens propre, le mot « gobi » (prononcé gov) désigne en mongol un territoire semi-aride (le désert est appelé tsöl) en forme de grande cuvette. 

    Des légendes – mais sont-ce bien des légendes ? – prêtent à l’énigmatique grand chef religieux qui gouverne le peuple du désert, le titre de Maitre du Monde.

    Le fait est qu’un mystère émane de cette contrée dont la réputation en magie surpasse celle du Tibet.

    Pèlerinage à Ourga de M. Molotov

    En 1962, le Pr W.S. Lewis, ethnologue américain, de retour d’un voyage en Mongolie, déclarait que, selon toute vraisemblance, M. Molotov, ex-lieutenant de Staline et adversaire n° 1 de M. Khrouchtchev, devait les faveurs particulières dont il jouissait à l’aide magique que lui avait donnée le Bogdo Geghen ou Houtouktou, dernier pontife des lamas de l’Asie centrale, et Bouddha vivant au même titre que le Dalai Lama du Tibet.

    Il est impossible de contrôler le bien-fondé de cette révélation mais il est certain que M. Molotov bénéficia d’une immunité qui intrigua les milieux politiques; tout se passait comme si une force inconnue avait le pouvoir d’infléchir la volonté et le comportement à son égard de son puissant ennemi, M. K.

    Déjà au siècle dernier, l’empereur Alexandre Ier avait obtenu une aide semblable de l’Houtouktou d’Ourga, d’où avait découlé en partie la chute de Napoléon.

    La fin d’Alexandre Ier avait été très mystérieuse, certaines rumeurs ayant persuadé le peuple russe que, longtemps après sa mort, officiellement datée de 1825, l’étrange monarque parcourait encore son empire sous le nom de Feodor Kusmitch.

                                            Alexandre Ier (1777-1825)
     

     

    Des dossiers secrets provenant des Romanov existaient dans les archives du Kremlin sur cette étrange affaire et il n’est pas téméraire d’imaginer que M. Molotov les avaient consultés… et utilisés a son avantage!

    Une bague magique et des livres sacrés

    Le « Maître du Monde » de la Mongolie influence-t-il le destin politique du monde ?

    On serait tente de le croire et, en tout cas, les faits historiques donnent un certain crédit a cette hypothèse, du moins dans l’esprit des empiriques.

    Mais qui est donc ce Maître du Monde ? Son nom est Djebtsung, il est habité par l’âme de Amitabha, dieu de l’Ouest et esprit miséricordieux des quatre montagnes qui cernent la ville sainte d’Oulan-Bator (jadis Ourga).

    Djebtsung n’est pas officiellement reconnu par les dirigeants de la République populaire mongole, qui politiquement sont hostiles à la « superstition », mais spirituellement, il règne en tant que « Houtouktou » sur 100 000 lamas et 1 million de sujets.

    II ne réside plus dans le Bogdo Ol sacre, Vatican de ses huit prédécesseurs, que le Comité des sciences des communistes a « nationalisé »; il erre dans la steppe, suivi d’une cour imposante de lamas et de shamans.

    Cette situation de maître du monde itinérant n’incite guerre à croire dans les pouvoirs supranormaux du Houtouktou et de ses shamans, pouvoirs pourtant difficiles à réfuter.

    Ferdinand Ossendowski, éminent savant polonais, échappa a de graves périls grâce a la bague magique que lui avait donnée Houtouktou de Nabaranchi.

    Des lamas prédirent a une heure près la mort du général baron Ungern von Sterberg, adversaire des bolchevistes; en 1933, le Dr Maurice Percheron, savant français, eut la preuve indiscutable d’un pouvoir mystérieux qui semble bien avoir profite a de puissants personnages mongols.

    Et comment expliquer, sans magie, écrit Charles Carrega (1) que Gengis Khan, cet inculte gardien de troupeaux, aidé d’une poignée de nomades, ait pu successivement asservir des empires et des peuples mille fois plus évolués que lui ?

    (1) Charles Carréga, Cahiers intimes.

    Gengis Khan est le fondateur de l’Empire mongol, le plus vaste empire contigu de tous les temps. Après sa mort en 1227, l’empire est considérablement agrandi par ses successeurs , qui le dirigent encore pendant plus de 150 ans. Son petit-fils, Kubilaï Khan, est le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine.

    Kublai, le Khan qui réunissait sous son sceptre la Mongolie, la Chine, l’Inde, l’Afghanistan, la Perse et la moitie de l’Europe, adopta la religion bouddhiste, a la vue des prodiges réalisés devant les représentants de tous les cultes par le pandit Turjo Ghamba.

    Hitler voulut utiliser la magie des Mongols pour conquérir le monde, mais il fut trahi

    par les shamans qui ne lui livrèrent jamais les secrets de la domination.

    Ces secrets, enfermes dans d’énormes coffres veilles par les moines Shabinari de la suite de l’actuel Houtouktou, sont écrits dans des livres sacres : les 226 volumes du Panjour et les 108 volumes du Ganjour.

    Voir article : Le Soleil noir : Ahnenerbe, expéditions et technologies secrètes SS

    Leur puissance magique est matérialisée dans des objets du culte et principalement dans le prodigieux rubis grave d’une croix gammée, monte sur une bague, que Gengis Khan et son successeur Kublai portaient constamment a l’index droit (1).

    (1) Le Maha Chohan, faux Maître du Monde et authentique aventurier, qui vint en France en 1947 et fut le maître, l’ami, puis l’ennemi de Michael Ivanoff, le « mage » de Sèvres (voir Point de Vue, n° 140 du 20 novembre 1947 et les journaux d’époque) portait à l’index droit une bague à émeraude qu’il prétendait être celle de Gengis Khan !

    Elle contenait, disait le charlatan, « un atome d’hydrogène capable de faire sauter le monde ! ».

    Tel est l’étrange pays, l’épouvantable désert – le pire de tous – dont 1 histoire ancienne est a peu près inconnue, malgré son importance dans le destin de la planète. 

     
     

    La primhistoire de Gobi peut être esquissée, conjecturée, en utilisant une clef que nous devons a l’obligeance de l’historien traditionaliste Jean Roy :

    Dans la vallée de l’Indus, il y a 3 500 ans, la haute civilisation du peuple archaïque des Dravidiens s’épanouissait, puis absorbait quelques siècles plus tard les Veddi-des à peau claire et les Mélanides à peau foncée:

    Les Mélanides étaient originaires du bassin du Tarim vers le Lob-Nor (actuel Sinkiang (2).

    Poursuivons notre lecture : nous reviendrons aux indices géographiques.

     

    Venons à une autre civilisation : 

    Cette vaste région de Chine  est connue sous divers noms :

    • Son nom officiel actuel : Région autonome ouïghour du Xinjiang. Il est dérivé du terme utilisé par les mandchous de Xinjiang.
    • Dans l'antiquité, lors de son contrôle par les Kouchans, indo-européens : Empire Kouchan 
    • Sous la dynastie Han,  notamment lors du protectorat des Régions de l'Ouest : territoires de l'ouest  (西域)
    • Au xviie siècle et xviiie siècle le :Khanat dzoungar,  ou, en occident, Tartarie chinoise 
    • Pendant les conquêtes des empires européens : Turkestan oriental ou encore République islamique du Turkestan oriental.

    Après la défaite de l’armée de l’Empire Tang  face aux armées musulmanes, composées d’Arabes, de Tibétains et d’Ouïghours près de la rivière Talas au Kazakhstan (en 751 après Jésus-Christ). Les territoires sont tour à tour contrôlés par l'Empire tibétain ' puis les ouïghours. (Voir rubrique Les civilisations anciennes et le Tibet qui serons complétées de ces civilisations mal connues).

    *********************************************************************************

    À partir de ce moment, nous nous appliquâmes avec diligence à apprendre notre alphabet, sous les directives de Chander Sen. Les jours passaient avec une rapidité
    vertigineuse. Quand arriva la fin d’avril, et que la date de notre départ pour le désert de Gobi approcha, la majeure partie des archives restait encore à traduire. Nous nous en
    consolions à l’idée que nous pourrions revenir achever le travail. Nos amis avaient traduit pour nous une grande partie des documents, mais avaient insisté pour que nous
    étudiions les caractères scripturaux et devenions capables de traduire nous-mêmes.


    Au cours du mois de septembre précédent, nous étions convenus d’une rencontre dans le désert de Gobi avec les autres membres de notre expédition. Ils devaient ensuite
    nous accompagner jusqu’à l’emplacement présumé de trois cités antiques dont le site exact était donné par certaines archives que nous n’avions pas encore vues, mais dont on nous avait parlé. Nous n’avions eu entre les mains que des copies qui avaient allumé notre curiosité. Les deux séries de documents font remonter la date d’épanouissement de ces cités à plus de deux cent mille ans. Leurs habitants auraient joui d’une civilisation très avancée, connu les arts et métiers, et travaillé le fer et l’or. Ce dernier métal était alors si commun qu’on l’employait pour fabriquer la vaisselle et ferrer les chevaux. Il est dit que ces gens avaient, autorité complète sur les forces naturelles aussi bien que sur leur propre pouvoir émanant de Dieu. En fait, ces légendes (si légende il y a) ressemblent étrangement à celles de la mythologie grecque.

     


    Si les cartes correspondantes sont exactes, le grand empire Uigour couvrait jadis la majeure partie de l’Asie et s’étendait en Europe jusqu’aux rives actuellement françaises
    de la Méditerranée. Sa plus grande altitude était de deux cents mètres au-dessus du niveau de la mer. C’était une immense plaine très fertile et peuplée, une colonie de la
    Terre Maternelle. La découverte des ruines de ses cités apporterait sans nul doute une très importante contribution à l’histoire. Les descriptions de ce pays sous la dynastie de
    ses sept rois dépassent de loin celles de la pompe et de la
    splendeur de l’Égypte ancienne.

     

    Remarque :

     

    La Terre de Mu, selon les traditions, était un immense continent qui s'étendait avant le déluge, dans l'océan Pacifique, depuis la Polynésie jusqu'à l'Océan Indien, englobant le désert de Gobi, la Malaisie, une partie de l'Inde et de la Chine" selon Livre du mystérieux inconnu (Le), Robert Charroux, Ed. J'Ai Lu.

    La Lémurie ou Terre de Mu était située dans l'océan indien. Elle s'étendait sur la presque totalité de l'océan Pacifique, du détroit de Béring à l'Australie, de l'Inde à la Californie. La Tradition situe la Lémurie de l'Himalaya à l'Australie.

    Des tablettes rédigées par les Naacals (Frères Saints) ont été retrouvées par l'explorateur "colonel" anglais James Churchward qui devint l'assistant du Grand Prêtre d'un temple collège. Elles contenaient la genèse du monde et l'histoire de l'engloutissement de Mu, 12 000 ans avant notre ère.

    Nous reviendrons sur ces sujets plus tard : poursuivons notre lecture.

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    Même avant l’époque des sept rois, les tablettes décrivent la contrée comme bien plus prospère que l’Égypte. Les gens s’y gouvernaient eux-mêmes. Il n’y avait donc ni guerres, ni vassaux, ni esclaves. Le chef suprême était appelé Principe Directeur. Cela est indubitable. Les tablettes précisent que son domicile était parmi le peuple, et que le peuple l’aimait et lui obéissait. Elles rapportent aussi que le premier roi de la première dynastie usurpa le gouvernement du Principe Directeur pour s’installer lui-même sur un trône et commander.

     


    Le temps continuait de passer rapidement et nous étions fort occupés à préparer le départ de l’expédition. Nous devions nous trouver au mois de mai à un rendez-vous où nous comptions compléter nos vivres et notre équipement pour le trajet final.
    Quand j’essaye de décrire mes pensées et mes sensations à l’approche du temps fixé pour notre départ, les mots me manquent absolument. Chacune des heures de notre séjour
    avait été un enchantement. Bien que nous fussions restés plus de cinq mois avec ces gens et eussions partagé leurs demeures pendant toute cette période, le temps avait passé
    avec une rapidité inouïe et les mois nous avaient semblé des jours. Un monde de possibilités s’était ouvert à nous. C’était comme une porte grande ouverte sur des éventualités sans limites. Chacun de nous avait le sentiment de n’avoir qu’à franchir cette porte, et cependant nous hésitions, de même que nous hésitions à quitter ces magnifiques personnalités que nous considérions comme des frères.


    Je crois qu’il est dans la vie de tout mortel un temps où il peut voir la porte grande ouverte tout comme nous vîmes en cette superbe matinée d’avril les possibilités infinies que l’on
    peut atteindre. Je demande au lecteur de faire abstraction pour l’instant de tous ses préjugés, et de regarder si possible par nos yeux. Je ne lui demande pas de croire. Je lui demande de comprendre la différence entre la description de la vie des Maîtres et le fait d’être assis à leurs pieds pour les écouter. Il semblait que si nous voulions aller
    audacieusement de l’avant et franchir la porte, nous deviendrions maîtres de toutes les réalisations. Et cependant nous hésitions. Pourquoi donc ? Parce que notre foi n’était pas totale. Nous permettions aux idées traditionnelles de nous tirer en arrière et de fermer la porte. Nous disions ensuite que la porte avait été fermée par le destin tout en sachant pertinemment que notre destin dépendait de nous.

     


    Voici des gens bienveillants, simples, et cependant merveilleux, dont plusieurs ont franchi cette porte depuis maintes générations et peut-être depuis toujours. Ils pratiquent la vie spirituelle. Ils n’observent ni précédents ni traditions, mais simplement une vie pure et honnête, bien vécue, avec les deux pieds sur terre. Je laisse au lecteur le soin de comparer. Nous hésitions à quitter ces chères âmes auxquelles nous nous étions tant attachés pendant les derniers mois, et cependant nous regardions avidement vers l’avenir, sachant que d’autres expériences nous attendaient.

     


    Nous prîmes donc congé de nos amis par cette splendide matinée d’avril. Ils nous serrèrent cordialement la main et nous invitèrent de tout coeur à revenir. Nous leur dîmes un dernier adieu et nous tournâmes vers le nord pour franchir le grand désert de Gobi. Des histoires d’aventures terribles survenues dans cette contrée hantaient nos imaginations comme des visions obscures : Mais nous n’avions pas peur, car Émile et Jast nous accompagnaient à nouveau, et Chander Sen avait pris la place de Neprow.

     

    Pour nous autres grands voyageurs, la marche sur le dur sentier de la caravane faisait partie du labeur quotidien. Je suis sûr que tous les membres de notre petit groupe étaient heureux d’être là. Tous reconnaissaient qu’un monde nouveau avait commencé à s’ouvrir devant nous. Chacun se rendait compte de l’isolement du pays et connaissait les hasards des voyages ordinaires de cette nature. Cependant, une force irrésistible nous poussait en avant. Notre confiance absolue en nos grands amis nous permit de jeter aux vents toute pensée de crainte ou de difficulté pour nous-mêmes, et nous entrâmes dans l’aventure avec un enthousiasme d’écoliers. Nous avions l’habitude des endroits les plus reculés de la terre, mais jamais nous n’avions eu l’expérience d’une contrée aussi, lointaine et isolée.

     

    Cependant, nous pouvions y voyager avec une liberté et une facilité sans pareilles. Le lecteur ne s’étonnera pas de notre engouement pour le pays et nos bienfaiteurs. Nous avions le sentiment de pouvoir aller vers le nord jusqu’à dépasser les régions polaires et les conquérir. Nous n’avions pas fait beaucoup de chemin quand l’un de nous dit : Oh ! que ne pouvons-nous voyager comme nos amis. Combien le trajet serait facile ! Dire que nous les
    forçons à marcher pesamment avec nous faute de pouvoir les imiter.

     


    Tout se passa bien jusqu’à la fin du septième jour.

     

    Cette après-midi-là, vers cinq heures, nous sortions juste d’un profond ravin que nous avions suivi pour accéder à une zone plus dégagée en aval. Un membre de l’expédition signala des cavaliers dans le lointain. Nous les examinâmes à la jumelle et comptâmes vingt-sept cavaliers paraissant armés jusqu’aux dents. Nous en rendîmes compte à Jast. Il répondit qu’il s’agissait probablement de ces bandes errantes qui infestaient le pays. Nous demandâmes si c’était un groupe de bandits. Il répondit que c’en était probablement un, car aucun troupeau ne les accompagnait.

     


    Nous quittâmes la piste et nous avançâmes vers un massif d’arbres où nous établîmes notre camp pour la nuit. Pendant ce temps, deux d’entre nous traversèrent le torrent
    près du campement et montèrent sur une crête d’où ils pouvaient apercevoir le terrain sur lequel nous avions découvert le groupe de cavaliers. En arrivant au sommet, les
    deux firent halte et regardèrent à la jumelle, puis se hâtèrent de revenir au camp. Dès qu’ils furent à portée de voix, ils annoncèrent que le groupe de cavaliers n’était pas à
    plus de cinq kilomètres et se dirigeait vers nous.

     


    Juste à ce moment quelqu’un remarqua qu’une tempête se préparait. Nous examinâmes le ciel, et y vîmes en effet de lourds bancs de nuages qui se rassemblaient au nord-ouest
    et du brouillard qui se rapprochait de tous côtés. Nous nous sentîmes très mal à l’aise, car nous pouvions maintenant voir la bande de cavaliers descendre droit sur notre camp.
    Bien que nous fussions trente-deux, nous ne possédions pas une seule arme à feu, et cela nous troublait fort. Bientôt la tempête nous atteignit avec la violence d’un ouragan. Nos appréhensions ne firent que grandir, car nous avions déjà eu l’expérience de la fureur d’un ouragan dans ces solitudes montagneuses. Pendant un moment, un vent de
    cent vingt kilomètres à l’heure chargé de fines particules de glace nous fouetta et rugit autour de nous. Nous craignîmes d’être forcés de déplacer le camp pour éviter la chute des
    branches brisées. Puis l’atmosphère se calma à l’endroit où nous étions. Nous pensâmes un moment que la tempête se limiterait à un grain passager comme il en survient souvent
    dans ce pays.


    Le clair-obscur laissant une certaine visibilité, nous nous préoccupâmes de mettre de l’ordre. dans les tentes, ce qui nous occupa pendant environ une demi-heure. Le souvenir
    de la tempête et des bandits, qui nous avait tant troublés, était complètement sorti de nos têtes. Nous interrompîmes un instant notre labeur, et notre chef se dirigea vers la
    sortie de la tente. Après avoir regardé au-dehors, il se retourna et dit : La tempête paraît faire rage à proximité. Mais là où nous sommes, il n’y a guère qu’une brise légère.
    Regardez : la tente et les arbres autour de nous remuent à peine. L’air est chaud et embaumé.

     


    Plusieurs d’entre nous le suivirent au-dehors et restèrent un moment plongés dans l’étonnement. Pendant que nous avions arrangé l’intérieur de la tente, nous n’avions eu qu’à
    demi conscience de la tempête. Nous supposions qu’elle avait passé et remontait le ravin. En effet, certaines perturbations atmosphériques traversent ce pays comme un cyclone. Elles font rage pendant des kilomètres avant de s’apaiser et sont souvent suivies d’un calme plat. Ce n’était pas le cas en l’espèce. L’ouragan soufflait à trente mètres de nous, mais
    l’air était calme et chaud dans notre rayon immédiat. Or, nous avions pu constater, dans des tempêtes semblables, qu’un froid intense vous transperçait de part en part. On manquait d’être suffoqué par le vent, qui, dans sa fureur aveugle, vous soufflait au visage des particules de glace piquantes comme des aiguilles.

     


    Soudain notre zone de calme s’éclaira comme par magieDans notre stupéfaction, nous crûmes entendre des cris humains dominant le fracas de l’ouragan. On annonça le
    dîner. Nous entrâmes sous la tente et nous assîmes. Pendant le repas, l’un de nous s’inquiéta de ce qui avait pu arriver aux cavaliers qui descendaient la pente tout à l’heure. Un
    autre dit : Nous avons cru entendre des cris quand nous étions dehors. Ne pourrions-nous porter secours aux cavaliers au cas où ils seraient perdus dans la tempête ?
    Jast prit la parole et dit que ces hommes faisaient partie d’une des bandes de brigands les plus notoires du pays environnant. Ces rôdeurs passaient tout leur temps à voler
    et à piller les villages, et à enlever les troupeaux de chèvres et de moutons.

     


    Après le dîner, pendant une accalmie, nous entendîmes des cris et des bruits de chevaux hennissant et s’ébrouant comme si leurs cavaliers en avaient perdu le contrôle. Cela
    paraissait venir de tout près, mais nous ne pouvions rien voir tellement les tourbillons de neige étaient denses. Nous n’apercevions plus aucune lueur des feux de camp.

     


    Peu après Émile se leva, disant qu’il allait inviter les bandits à notre camp, car, sauf extraordinaire, il allait devenir impossible à un homme ou à un animal de survivre
    jusqu’au matin dans la tourmente.

     


    En effet, le froid devenait intense au-dehors. Deux d’entre nous demandèrent à accompagner Émile. Cela parut lui faire plaisir. Il accepta, et tous trois disparurent dans la
    tempête. Au bout d’une vingtaine de minutes, ils réapparurent suivis de vingt brigands conduisant leurs chevaux par la bride. Ceux-ci nous informèrent que sept
    d’entre eux avaient perdu contact avec leur groupe et s’étaient probablement égarés dans la tempête. Les brigands formaient un mélange bigarré de créatures à moitié sauvages. En entrant dans le cercle de lumière, ils parurent soupçonner de notre part une embuscade pour les capturer. Leur alarme était visible, mais Émile leur assura qu’ils étaient libres de partir à tout moment. Il leur montra que, s’ils voulaient nous attaquer, nous n’avions aucun
    moyen de défense. Leur chef avoua, que c’était bien là leur intention quand ils nous avaient vus émerger du ravin avant la tempête. Ensuite ils étaient devenus perplexes et s’étaient
    si bien égarés qu’ils avaient perdu la direction de leur camp. Quand Émile et nos deux compagnons les avaient trouvés, ils étaient plaqués contre une falaise à une centaine de mètres en aval de notre camp.

     


    Leur chef dit que si nous les repoussions ils étaient voués à une mort certaine. Émile leur assura que cela n’arriverait pas. Ils attachèrent, pour la nuit, leurs chevaux aux arbres, puis se réunirent en aparté. Ils s’assirent et commencèrent à manger de la viande de chèvre séchée et du beurre de yak tiré des fontes de leurs selles. Tout en mangeant, ils gardaient leurs armes à portée de la main et s’arrêtaient pour écouter le moindre bruit. Ils parlaient et gesticulaient librement. Jast nous dit qu’ils s’étonnaient de notre équipement et de la lumière. Ils se demandaient pourquoi le vent ne soufflait pas, pourquoi il faisait chaud à l’intérieur du cercle, et pourquoi les chevaux étaient si heureux.

     


    Celui d’entre eux qui parlait presque tout le temps avait déjà entendu parler de nos amis. Il disait à ses compagnons que ces gens étaient comme des dieux et pouvaient les
    détruire, eux, les brigands, à volonté et instantanément. Plusieurs bandits, croyant que nous complotions de les capturer, essayaient de circonvenir les autres pour nous dépouiller de tout et s’enfuir. Mais leur chef insista pour ne pas nous molester, disant que s’ils nous faisaient du mal ils seraient tous anéantis. Après une interminable palabre, huit brigands se
    levèrent, s’approchèrent de nous, et dirent à Jast qu’ils ne voulaient plus rester. Ils avaient très peur et allaient essayer de rejoindre leur camp situé à quelques kilomètres en aval
    sur la rivière. Ils avaient fini par se repérer à l’aide du bouquet d’arbres où nous campions. Ils enfourchèrent leurs chevaux et commencèrent à descendre la vallée. Au bout d’une vingtaine de minutes ils étaient tous de retour, disant que la neige était si épaisse que leurs chevaux ne pouvaient plus avancer. Eux-mêmes ne pouvaient faire face à cette
    tempête, la plus violente depuis plusieurs années. Puis ils s’installèrent pour la nuit.

     


    L’un de nous dit : Eh bien, malgré ma peur, je me trouve plus confortable ici qu’au-dehors dans la tourmente. Jast se tourna vers nous et dit : La maison du Père se trouve là où vous demeurez. Si vous êtes dans cette maison et si vous y habitez, vous vous trouvez dans la joie de l’esprit du Père. À quoi servent la chaleur et le confort qui y règnent si vous n’êtes pas dans cette maison, ou si vous n’en connaissez pas la chaleur et le confort ? Vous êtes libres d’inviter ceux du dehors. Cependant, ils n’entreront pas, car ils ignorent votre demeure. Tout en ressentant la chaleur, ces êtres chers ne veulent pas s’approcher parce qu’ils ont toujours vécu de pillage. Ils ne peuvent comprendre que les hommes mêmes, qu’ils considéraient comme des proies légitimes puissent leur faire un accueil amical sans raison spéciale, et surtout sans appartenir à la même bande. Ils ne savent pas qu’au milieu de la neige, du froid, ou de la plus terrible tourmente, le Père demeure. Ni tempête, ni vents, ni marées ne peuvent nuire à ceux qui font leur foyer de Son foyer.

    On n’est submergé par vents et marées que si l’on a perdu contact avec Dieu. Dieu ne peut accomplir ce que vous voyez maintenant que si l’on garde constamment et inébranlablement les yeux fixés sur Lui, sans connaître ni voir rien d’autre.

     


    Voici actuellement ma pensée : Je me tiens fermement avec les yeux fixés sur toi, ô mon Père, ne connaissant que toi, et je ne vois que Dieu en toutes choses. Je me tiens
    solidement sur la montagne sainte, ne connaissant que ton amour, ta vie, et ta sagesse. Ton esprit divin, m’imprègne toujours. Il habite au-dedans et au-dehors de moi Père, je sais que cet esprit n’est pas destiné à moi seul, mais à tous tes enfants. Je sais que je ne possède rien de plus qu’eux et que Dieu seul existe pour tous. O mon Père, je te remercie.

     


    On peut trouver la paix véritable au coeur de la tempête, car le vrai calme réside au fond du coeur de l’homme qui a découvert son moi Tout au contraire, un homme peut se
    trouver dans une solitude désertique, seul en face du crépuscule et du vaste silence de la nature, et être cependant déchiré par l’ouragan des passions ou ébranlé par les
    tonnerres de la peur. Pour un observateur superficiel, il semble que la nature
    ait incontestablement favorisé les êtres doués de force brutale, d’avidité, et du pouvoir de répandre le sang des faibles. Mais prenons en considération quelques faits
    simples qui passent généralement inaperçus. Il y a plus d’agneaux que de lions dans le monde, et ce n’est pas dû au hasard. La nature n’erre pas aveuglément.

     


    La nature c’est Dieu, au travail. Or, Dieu ne gaspille pas les matériaux et ne s’embrouille pas dans ses constructions. Ne vous semble-t-il pas étrange que, dans le creuset des forces
    primitives de la nature, le lion n’ait pas mangé l’agneau avant l’apparition de l’homme sur la scène ? Or, l’agneau a littéralement écrasé le lion dans la bataille pour la vie.
    L’appui donné par l’homme à l’agneau ne suffit pas pour expliquer ce résultat. Selon toute probabilité, l’homme a commencé sa carrière sanguinaire en massacrant l’animal le
    plus doux. Il tue certainement plus d’agneaux que de lions. Ce n’est pas l’homme mais bien la nature qui prononce la condamnation de l’espèce léonine.

     


    Réfléchissez un moment, et vous verrez que la nature ne peut pas donner au même animal une force caractéristique pour deux fins opposées. Le lion est un grand combatif mais
    un pauvre reproducteur. Toute la force de son corps affiné est consacrée à des combats. La naissance de ses petits lui est préjudiciable et ne constitue qu’un incident de sa vie. Par contre l’agneau n’est pas batailleur. Il est donc physiquement en état d’infériorité. Ne dépensant pas d’énergie à combattre, il est meilleur reproducteur.

     

    La nature reconnaît qu’elle a fait une faute en créant le lion. Elle est en train de redresser cette faute. Le lion et tous les autres animaux carnassiers sont en voie de disparition.
    Il n’est pas d’exception à cette sentence de mort prononcée contre tous les êtres de proie par la loi immuable de la nature. La nature fonctionne selon une justice éternelle. En vertu de la loi suprême de l’univers, l’attaquant a perdu d’avance le combat. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi, aussi bien pour les animaux que pour les hommes, dans la forêt comme dans la ville, dans le passé comme dans l’avenir. Le lion a perdu. Il a perdu alors même qu’il gagnait. Il meurt quand il tue. La nature même des choses veut qu’il dévore sa propre espèce au moment où il déchire la chair tiède de l’agneau enlevé du troupeau. Quand
    le premier lion abattit ses puissantes sur sa proie et grogna sa satisfaction à travers ses babines sanglantes, il ne chantait pas la mort de la créature impuissante qu’il
    dévorait, mais l’hymne funèbre de sa propre race. La sauvagerie n’est pas un signe de ralliement. Les lions ne vivent pas en bandes, les ours ne vont pas par troupeaux.

    REMARQUE : Les anciens lions ne vivaient pas en bande mais en couple : voyez le lion dans wikipédia ici  (cliquez sur le mot en couleur ici) et puis faite une retour en arrière au cas où votre page n'est pas configurée pour s'ouvrir sur une autre page, afin que vous puissiez continuer la lecture).

     


    Les sauvages parmi les hommes forment de petits groupes qui s’entre-tuent. Leur brutalité se retourne contre leur race et devient pour eux une source de faiblesse.

     


    Par analogie, il faut donc que les bandes de sauvages disparaissent. Aucun grand guerrier n’a jamais vraiment conquis quoi que ce soit. Toute victoire est illusion. Les empires militaires tombent rapidement en pièces quand ils ne reposent sur rien de plus substantiel que l’épée. À la fin, il faut que les chefs répudient la force et recourent à la
    justice et à la raison, sous peine de voir s’écrouler leurs empires. La bête de proie humaine ou animale est solitaire, sans espoir et sans aide, irrévocablement condamnée, car la
    douceur est la seule vraie force. La douceur, c’est le lion avec tous ses attributs moins le goût du sang. Elle soumet lentement toute vie à sa loi triomphante.

     


    L’homme se fait ou se défait lui-même. Dans l’arsenal des pensées, il forge les armes par lesquelles il se détruit. Il façonne aussi les outils avec lesquels il se bâtit des maisons
    célestes de joie, de force, et de paix. Par le bon choix et le juste exercice de ses pensées, il peut atteindre à la perfection divine. Par leur abus et leur mauvais usage, il
    descend plus bas que la brute. Entre ces deux extrêmes s’étend toute la gamme des nuances de caractère. L’homme est leur créateur et leur maître.
    Les hommes que voici sont les vestiges d’un peuple qui fut grand et prospère. Leurs ancêtres habitaient ce pays au temps où celui-ci était un empire industriel florissant et
    magnifiques. Ils pratiquaient les sciences et les arts. Ils connaissaient aussi leur propre origine et leur puissance et n’adoraient que cette origine et cette puissance. Vint un
    temps où ils commencèrent à prendre plaisir à leurs corps. Ceux-ci ne tardèrent pas à les décevoir. Alors un grand cataclysme ravagea le pays, n’épargnant que des montagnards isolés. Ce déchet se groupa en des communautés d’où sortirent les grandes races européennes.

     


    La région où nous sommes et celle du désert de Gobi  furent découpées et soulevées jusqu’à une altitude où plus rien ne poussait. Leurs habitants furent détruits presque
    complètement, au point qu’il ne subsista que de rares communautés isolées et parfois seulement une ou deux familles. Celles-ci se réunirent en bandes. Ce furent les
    ancêtres de ces gens qui ne peuvent pas prospérer, parce qu’ils sont continuellement en guerre les uns contre les autres.

     

    Leur histoire et leur origine sont oubliées, mais on peut remonter à la source unique de leur religion et de leurs légendes. Les fondements en sont semblables partout, bien que les formes soient très différentes.
    Ici Jast dit qu’il craignait de nous avoir ennuyés, car la plupart de nos amis dormaient profondément. Nous regardâmes vers les brigands. Ils dormaient tous, ayant
    comme nous-mêmes oublié la tempête qui continuait pourtant à faire rage. Nous rentrâmes sous notre tente et nous reposâmes après avoir exprimé de nouveau notre
    gratitude à nos grands amis.

     


    Le lendemain matin au réveil le soleil brillait et tout le camp était en émoi. Nous nous habillâmes à la hâte et vîmes que toute la société, brigands compris, attendait le petit
    déjeuner. Tandis que nous le prenions, on nous communiqua le programme du jour qui consistait à accompagner les brigands jusqu’à leur camp. Il était en effet plus facile de
    tracer une piste tous ensemble que de partir séparément.
    Cette perspective plut aux brigands, mais guère à nous, car nous apprîmes qu’à leur camp ils étaient au nombre de cent cinquante.

     


    À la fin de notre collation, tous les vestiges de la tempête avaient disparu. Nous levâmes donc le camp et partîmes avec les brigands et leurs chevaux .pour tracer la piste, laissant
    aux autres le soin de nous suivre avec les objets de campement.
    Le camp des brigands se trouvait à moins de vingt kilomètres en aval. Cependant, nous ne l’atteignîmes que l’après-midi, fort heureux de pouvoir y faire halte. Nous le trouvâmes très confortable, avec toute la place voulue pour abriter notre expédition. Après le déjeuner, nous constatâmes que nous gagnerions du temps en attendant sur place un jour ou deux afin, de permettre à la neige de se tasser. Nous étions en effet obligés de franchir le lendemain un col de près de cinq mille mètres d’altitude. Le temps ne
    s’étant pas réchauffé autant que nous l’avions espéré, nous prolongeâmes notre séjour pendant quatre jours. Tout le village nous traita avec le plus grand respect et fit
    l’impossible pour nous être agréable.

     


    À notre départ, deux hommes vinrent demander s’ils pouvaient se joindre à notre expédition. Nous acceptâmes avec plaisir, car il nous fallait de toute façon recruter un
    certain nombre d’auxiliaires au prochain grand village, à une centaine de kilomètres de là. Ces deux hommes nous accompagnèrent jusqu’à notre retour, à l’automne.


    Quand nous quittâmes le village, près de la moitié de la population nous accompagna jusqu’au sommet du col pour nous aider à tracer la piste à travers la neige épaisse. Nous
    leur fûmes bien reconnaissants de leurs aimables efforts, car l’ascension fut très difficile. Au sommet, nous prîmes congé de nos amis les brigands et nous dirigeâmes vers le lieu de rendez-vous où nous arrivâmes le 28 mai, trois jours après les détachements d’amis qui devaient nous y retrouver comme convenu l’automne précédent.

    Page 181 à 195 de La vie des Maîtres de Baird Thomas Spalding et Etude de l'ouvrage par ©Colinearcenciel, octobre 2017, préenregistré et faisant foi de l'étude et de sa datation précise sur un disque dur externe, mis sous licence no copyright.

     

    Le Livre des Maîtres est un livre à acquérir sur papier à déposer sur votre chevet car il est à lire et à relire. Beaucoup de passages méritent méditation.

    Commentaires :

    Le désert de Gobi possède son histoire  et recèle des mystères. Voici un extrait de Robert Charoux et des écrits venant du site que vous verrez en cliquant ici (Le savoir perdu).

    "

    Tel est l’étrange pays, l’épouvantable désert – le pire de tous – dont une histoire ancienne est à peu près inconnue, malgré son importance dans le destin de la planète. 

    La primhistoire de Gobi peut être esquissée, conjecturée, en utilisant une clef que nous devons a l’obligeance de l’historien traditionaliste Jean Roy :

    Dans la vallée de l’Indus, il y a 3 500 ans, la haute civilisation du peuple archaïque des Dravidiens s’épanouissait, puis absorbait quelques siècles plus tard les Veddi-des à peau claire et les Mélanides à peau foncée:

    Les Mélanides étaient originaires du bassin du Tarim vers le Lob-Nor (actuel Sinkiang (2).

    (2) A en croire les spécialistes des questions OVNI, la région du Sin-kiang serait encore de nos jours le centre d’un mystère

    En tout cas, elle est partiellement zone militaire interdite et peut-être aire de ravitaillement du « Chevalier noir », énigmatique satellite qui tourne autour du globe depuis 1957.

     
         

    Le "Chevalier noir"

    Pénétrant dans les hautes vallées de l’Indus par la passe des monts Karakoroum, ils apportèrent aux Dravidiens la connaissance de la numération décimale du système dit « arabe » (lequel fut beaucoup plus tard transmis aux Occidentaux au moment des invasions arabes).

    Les Indiens dravidiens donnèrent à ces Mélanides le nom de NAACHALS mot qui signifie «hauts frères», ce qui pourrait exotériquement s’expliquer par le fait qu’ils venaient des régions montagneuses du Karakoroum où se dressent des sommets de 7 000 à 8 600 mètres.

    Chez les Naachals, seuls les « Connaissants » avaient le secret du système décimal; ils ne prétendaient pas en être les inventeurs, mais seulement les dépositaires.

    En ce cas, qui leur avait enseigne, sur ces plateaux désolés et deux fois plus élèves que le mont Blanc, le secret prodigieux de l’écriture chiffrée ?

     

    L’île blanche

    Des traditions, dont nous donnerons plus loin la relation détaillée, assurent que la

    science des Melanides leur avait été révélée par des hommes venus du ciel qui avaient débarqué de machines spatiales, dans l’île Blanche de la mer de Gobi. 

    Cette île existe encore de nos jours. Elle serait le mont Atis, situé à 600km au nord-est du Lob-Nor, dans le Djasactou-khan. 

    C’est la, à 20 000 km de distance, que nous trouvons le pendant du mystère américain du Nevada.

    Sur le désert de Gobi règne un tabou; la aussi on décèle, après les tempêtes de sable, des émergences de cites dont l’origine se perd dans la nuit des temps; la aussi, il y a eu feu du ciel, déluge, raz de marée(1)

    (1) Des aviateurs soviétiques, en survolant le désert de Gobi, ont photographié des ruines et des emplacements de cités importantes reconnaissables à leurs substructions.

    Dans un proche avenir, les sables de Gobi parleront et toute la protohistoire

    conventionnelle sera remise en question.

    Dans le grand déluge conté par les Védas (le Cata-patha-Brâhmana, un des textes les plus anciens de l’Inde) le légendaire Manu construit une arche qu’un énorme poisson « fait passer par-dessus la montagne du Nord», c’est-à-dire que l’arche atterrit dans le désert de Gobi, peut-être sur l’île Blanche.

    L’indianiste A. Weber voyait dans ce récit un souvenir obscur de l’immigration des Aryas qu’un déluge ou une catastrophe terrestre aurait chassés de leur patrie vers les terres de l’Inde, et sans doute aussi au Japon.

    De ces régions aujourd’hui désolées, émigrèrent jadis des peuples en possession d’une science révolutionnaire et inconnue des autres hommes.

    On doit penser que leur exode, analogue a celui des anciens Mexicains fuyant la région Californie-Nevada, fut motive par de puissants impératifs; de même, la transmutation de terres vraisemblablement riches, en sables stériles et en mornes steppes, laisse supposer le passage d’un terrible cataclysme.

    Alors on comprend pourquoi, durant des siècles, des millénaires, les hommes ont refusé de revenir en ces lieux maudits d’où ils avaient été chasses et ou avaient péri leurs lointains ancêtres « frappes par la colère de Dieu ».

    Il convient d’apporter une particulière attention a une assertion de Jean Roy concernant des « hommes venus du ciel » qui auraient jadis atterri dans « l’île Blanche » ! 

    Le nom mongol du désert de Gobi est « Chamo », nom présentant peut-être une relation avec celui du dieu « Chamos » qui, d’après le Talmud, était adore sous la forme d’une étoile noire.

    Chamos était encore « l’astre malfaisant » des Arabes, sans doute Saturne ou quelque planète ou étoile, d’où était venu un danger pour l’humanité terrestre (encore l’idée d’un drame cosmique ou d’une invasion d’extra planétaires !).

    Ce point étant fait sur les deux épicentres conjectures de l’antique cataclysme atomique, il serait intéressant de savoir si des singularités, communes aux U.S.A. et au désert de Gobi, trouvent un prolongement jusqu’en notre époque.

    Et c’est la sans doute que nous allons faire les plus bouleversantes découvertes, comme si tout n’était qu’éternel recommencement de la primhistoire entrevue a l’histoire invisible du XXe siècle. 

    Les anciens textes des Indes (Ramayana, Drona-Par-va, Mahavira) font explicitement mention d’une guerre atomique sur terre; le Popol-Vuh (irradiations des peuples du 3e age d’après Recinos et Villacosta) et la Bible (destruction de Sodome et de Gomorrhe) appuyant cette thèse, il est permis de croire que les ancêtres des Américains et des Mongols voulurent eux aussi – comme les savants de 1944 – jouer les démiurges.

    Employèrent-ils l’arme nucléaire contre les envahisseurs venus du ciel ou s’exterminèrent-ils mutuellement ? Il est difficile de répondre a cette question.

    Histoire secrète de nos temps 

    Certes, pour des habitants d’Hiroshima ou de Nagasaki, depuis 1944, la thèse d’une antique destruction atomique provoquée humainement est plus probable que celle d’une vengeance divine, mais pour certains Américains et Russes, des coïncidences exagérées renforcent singulièrement ce point de vue, car c’est exactement en Californie ancienne et en Mongolie que sont expérimentées et stockées en grande partie les fusées atomiques américaines et russes !

    Mars 1963, février-mars 1964 : à ces dates et en Californie, des fusées U.S. Nike Hercule étaient entreposées sur des rampes souterraines de lancement.

    Les agents techniques désignés pour les manoeuvrer en cas de guerre devaient être immédiatement abattus par les policiers charges de leur surveillance, si l’un de ces techniciens devenait fou, trahissait visiblement ou essayait de déclencher sans ordres formels les mécanismes de lancement, ce qui équivaudrait à détruire partiellement une nation déterminée.

    Or, plusieurs engins, heureusement dépourvus de leurs ogives nucléaires, éclatèrent « sans raison connue et en dépit de toutes les précautions humainement concevables » qui avaient été prises pour qu’un tel accident ne puisse se produire. 

    Explosion atomique en Mongolie

    Février 1960. Dans un désert semblable a celui du Nevada, à la frontière de Mongolie, sous le même parallèle et a une longitude septentrionale diamétralement opposée, les Soviétiques entreposaient eux aussi des bombes atomiques.

    Extraordinaire prédestination des lieux !

    Or, en février 1960, les services secrets occidentaux apprirent la mort de deux

    généraux russes, puis, toute la vérité filtrant peu a peu, on sut que plusieurs bombes H avaient explosé sans raison connue et alors que toutes les précautions humainement concevables avaient été prises pour qu’un tel accident ne put se produire.

    Il y aurait eu de nombreux morts russes, des milliers de blessés (1) et la radioactivité terrestre à base de rayons gamma dépassa de quatre fois la côte d’alerte, ce qui fut soigneusement tu par les centrales du secret garde de tous les gouvernements.

     
        Nikita Khrouchtchev en 1963

     

    1) II est certain que des populations de la région du lac Balkhach furent évacuées vers la mer Caspienne.

    Les détecteurs et sismographes américains enregistrèrent deux explosions correspondant à l’éclatement de 200 à 250 bombes A. 

    Deux entrepôts avaient sauté à quelques secondes d’intervalle, la deuxième explosion étant la plus violente.

    Quelques jours après la catastrophe, à Paris, la radioactivité atteignait la côte d’alerte et rendait inutilisables les émulsions les plus sensibles des établissements de produits de photographie.

    Un an après, on nota une prolifération de naissances monstrueuses dont le monde civilisé a gardé le souvenir, notamment en Russie, en Chine et au Japon, si bien que Mme Khrouchtcheva qui connaissait les raisons cachées du désastre eut un scrupule de conscience et s’écria publiquement : « Jetons à la mer toutes les bombes atomiques ! ».

    Voila les très étranges accidents qui se produisirent sur le 36e parallèle nord, par 112° de longitude O. d’une part et 90° de longitude E. d’autre part, soit : dans les antiques zones ou plus que jamais on peut penser qu’aurait sévi jadis un cataclysme atomique.

    Où elles ont éclaté, les bombes éclateront encore

    Atomisation il y a X millénaires… atomisation en ces dernières années : le calcul des probabilités s’oppose formellement a ce que des événements si rarissimes puissent sans raisons déterminées se produire aux mêmes points du globe.

    Et l’on doit penser avec horreur qu’en un jour proche ou lointain mais inéluctable, les stocks nucléaires américains du Nevada et les stocks nucléaires russes ou chinois de l’Asie centrale exploseront encore, sans raison connue, en dépit de toutes les précautions prises et humainement concevables (2)

    (2) Le stock U.S. du fort Richardson à Anchorage faillit exploser lors du séisme de Pâques 1964. Les fusées furent déplacées et certains verrous de sûreté sautèrent…

    Une fois encore, l’humanité pourrait être détruite à 90 ou 99%. Alors, les générations des époques futures se demanderaient à nouveau pourquoi le Nevada et la Mongolie suscitent comme une répulsion atavique chez les hommes…

    Nevada, Mongolie : deux pôles du destin de l’humanité ou subsistent peut-être encore le reflet d’images lointaines… quand, la ou se situent actuellement Las Vegas, Los Angeles,Sait Lake City, Kansas City, Saint Louis, Memphis, Little Rock, Dallas, New Orleans, Houston, etc., s’érigeaient les cités orgueilleuses d’ancêtres supérieurs qui connaissaient le voyage sidéral, la cybernétique, la télévision et la fission de l’atome.

    Las Vegas : Sodome

     

    Sans doute est-il intéressant de noter que Las Vegas, la honteuse cite américaine du vice, du jeu et des « machines a sous », est sur le 36e parallèle, et que Sodome et Gomorrhe, les honteuses cites antiques – atomisées ou réduites en cendres par le « feu du ciel » – , étaient sur le 32e parallèle, soit le même en tenant compte des fluctuations du pôle magnétique !

    Il est important aussi de savoir que les Gitans, au type racial si proche des types mexicains et mongols, passent pour être des rescapés de la dernière fin du monde.

    Certains pensent même qu’ils furent les responsables directs de l’atomisation antique, si bien que les autres hommes, au cours des millénaires, leur refusèrent toujours l’accès de leurs cites.

     

    Tout va recommencer, les Gitans décampent…

    En nos temps d’Apocalypse, les Gitans tendent a devenir sédentaires, et la fin de leur malédiction approchant, ils émigrent dans tous les pays blancs du monde : Australie, Afrique du Sud, Amérique du Sud, etc.

    Sauf en Afrique noire et en Asie jaune, racistes… et sauf aux Etats-Unis dont ils ont une sainte aversion qui pourrait remonter aux millénaires de la primhistoire !

    Apocalypse signifie Révélation

    D’autre part, interprétant en leur faveur la parole biblique, depuis la création de l’Etat d’Israël, ils se proclament le peuple élu de Dieu, puisqu’ils forment le dernier peuple errant du globe !

    Leurs prophètes les conduisent hors des lignes de fracture de l’écorce terrestre, afin qu’une nouvelle fois ils échappent a la fin du monde, ou plus exactement au cataclysme analogue ou identique à celui de l’ère primhistorique, quand Babylone n’était sans doute qu’un village et les Sumériens des pasteurs errants; en un temps de l’histoire invisible des nommes ou la civilisation rouge, la première en date, commençait aux Etats-Unis.

    Car tout est recommencement, et tout peut recommencer comme avant… 

    et aux mêmes endroits !

    Source : Robert Charoux – Le livre des secrets Trahis

     

     

     


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